• Peser ses rêves

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    SANS LES YEUX (43)

                                                                    © L'oeil du Krop

     

    Mon corps est pesant. Depuis des années. Et de plus en plus. Ce qui ne m'empêche pas d'être étonnée chaque fois que je passe devant un miroir. Dans mon regard intérieur, j'ai gardé les cinquante kilos que je comptais à trente ans. Et même si mon corps prend autant d'emplitude que le volume de mon âge (il y en a plus :-) à aimer...) jamais je ne me suis sentie - et bien plus qu'alors - aussi légère, libérée. Aérienne.
    C'est pourquoi le rêve que je fis il y a peu m'étonna à double titre. D'abord parce que c'était la première fois, et aussi parce que je cassai alors le fil ténu qui sépare le ressenti de la réalité. Un rêve où j'avais la frêle pesanteur d'une boule de coton et où je rebondissais mollement - flottaison douce -  dans le cocon d'une chambre blanche, angélique, protectrice et lumineuse.
    Les songes sont ma seconde maison. Au matin, je ne me les rappelle pas longtemps, mais je me souviens qu'ils sont denses, souvent colorés, habitants de pièces, d'escaliers, de lourdes pierres. Quand je suis sortie de ce rêve-là, j'étais en train de sourire.

     

          Fairguson, Leaving the captain

     


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