• Fina-liser

     

    AVEC LE TEMPS (61)

                                                                                                              ©hâlons, le Krop

    En allant au lycée, à quinze ans et plus, je passais par cette avenue ; il me fallait bien une heure pour marcher jusqu'au centre ville, j'habitais un village proche, et j'adorais cette balade du petit matin, dans le silence et le jour qui s'éveille. J'adressais un sourire mental vers la rue qui montait derrière, menant au collège où l'année d'avant je coulais des jours heureux. Quand il pleuvait ou que j'avais la flemme, je prenais le bus, dont l'arrêt se trouvait là, devant ou à la place de ce pavillon dont je ne me rappelle pas l'existence. Le quartier, la rive gauche de la ville, populaire et peu habité, s'est effacé peu à peu, il fallait aller d'un côté jusqu'à La Bidée voisine, quartier HLM, ou de l'autre, jusqu'à la gare, où commençait la "vraie ville" pour que les rues s'animent un peu : ici, la brasserie Slavia, la Comète, coeur de vie et de travail du quartier, avait fermé, et l'activité, semblait-il, si l'on en jugeait au calme des rues, était absente. Bâtiments exangues ! (LIEN). Mais sans doute précipité-je un peu tôt cette rue dans l'oubli. Le silence n'est pas la mort, et mes souvenirs peut-être se superposent-ils ! Quand j'ai quitté le collège, la brasserie était déjà fermée, mais deux pôles commerciaux subsistaient, le café de la Fourche, qui n'existe plus, quartier général du père Bojko, notre voisin, qui y allait en mobylette et revenait entier je ne sais par quelles protections divines, et ce bâtiment devenu vente de placards, qui était à l'époque un garage et station-service. Je me souviens du trouble que j'éprouvais à longer ces murs, parce qu'un des employés me dévisageait quand je passais. J'avais la trouille et en même temps je trouvais sans doute quelque fierté à être remarquée par un adulte, moi qui me sentais transparente et si enfant. Un jour je ne l'ai plus vu, et je me demande si ça ne m'a pas manqué ...

    De cette période reste une trace, laissée là comme un souvenir de la vie mécanique du lieu, et j'ai souri de plaisir en le découvrant ...

     

    AVEC LE TEMPS (61)

                                                                        ar©hives du Krop  

    Et si vous vous attendiez à ce que mon illustration sonore soit : Je t'attendrai à la porte du garage, oubliez !  :-)


      Was-a-bee, This is what you are

      (N'oubliez pas de cliquer sur les photos si vous voulez que ça baigne dans l'huile ...)


    14 commentaires