• Chez Éric Laforgue

     

    À Ivry

     

    Vous ne le connaissez-pas ? Dommage !

    Il fait les photos les plus talentueuses qui soient.

    Il n'y est plus, mais mon compagnon l'avait découvert 

    sur le site Aminus, où je poste aussi des photos

    (voir le logo ci-contre). Depuis, nous le suivons

    d'expo en expo. Et justement, en ce moment, une

    manifestation mettant ses images en scène a lieu à

    Ivry-sur-Seine, la ville qu'il habite depuis une

    quinzaine d'années. Ivry est, à vol d'oiseau, tout

    près de Charenton, il suffit de dépasser la Marne,

    de traverser la Seine, et pas très loin, hop!

    nous étions en face de la salle où il exposait.

    Hasard heureux, il était là quand nous arrivâmes,

    et nous avons pu profiter de sa présence, de ses

    commentaires, et découvrir ses images

    dans un contexte privilégié.

    Faites comme nous, allez-y : ça vaut le coup.

     

    À Ivry

     

    J'ai voulu que la ville d'Ivry soit le décor de micro-fictions. Je déambule depuis des années dans cette ville à la recherche de petits moments de grâce. J'aime la façon dont les hommes se sont accaparés cet espace, la façon dont ils jouent avec les lignes, comment ils composent avec leur environnement. Je ne veux pas faire de la photographie spectaculaire ou des effets trop appuyés, je suis à la recherche d'une certaine simplicité, il faut que l'image s'impose comme une évidence.

     

    À Ivry

     

    Les images d'Éric Laforgue font la part belle aux lignes, aux lieux où des personnages rêveurs ou lents, arrêtés ou mélancoliques, le visage dans les pensées, s'inscrivent dans la géométrie de la ville, souvent déserte ou éthérée, entre l'ombre et la lumière. Bien sûr. Parce que la lumière est le film conducteur de la photo. De la vie. Et de ses scènes.

     

    (Dominique A, Rendez-nous la lumière)

     

    À Ivry
    Voyager sans bouger ... moi, les trains ... la brume ... le brouillard ... et je pars ...

     

    Vous pouvez le voir, la salle d'exposition a pour fond, derrière un de ses murs, une verrière qui mène à une petite galerie marchande. Je me suis amusée à faire quelques images :

     

    À Ivry

     

    À Ivry

     

    À Ivry

     

    À Ivry

     

    Les photos, je ne vous en montrerai pas plus, ni de plus près, vous pourrez ainsi, de vous-même, reconnaître un Hopper dans ce jeune homme accoudé au bar, ou sourire à la connivence de la cigarette de Gainsbourg et de la fumée sortant de la cheminée d'usine : si vous n'êtes pas loin, allez-y.

    Nous en avons profité pour nous balader un peu aux alentours, et découvrir la ville rouge : encore aujourd'hui, Ivry est communiste et elle l'est depuis longtemps : la rue traversée s'appelait Lénine et le parc Thorez. Sur ses grilles, une enfilade de photos témoignent du passé de la ville :

    À Ivry

    1932 : une époque où on pouvait se baigner dans la Seine. Plus tard aussi d'ailleurs, et dans bien d'autres fleuves : je me souviens de ma mère racontant ses dimanches entre copines à Châlons, chez Populus, où toute la jeunesse des lieux environnants se retrouvait au bord de la Marne et s'y baignait.

     Je ne résiste pas et vous montre la photo suivante (désolée, j'ai omis de photographier les références de ces souvenirs) parce que  ...

    À Ivry

     ... hormis la vue de la splendide brochette de mâles dont je souhaitais vous gratifier, sachez que je cherche depuis ... j'allais écrire depuis toujours ... un maillot de bain tel que celui qui est arboré fièrement au centre de cette photo. Pratique et confortable, j'en suis persuadée, mais introuvable : si quelqu'un a une piste, merciiiiiiiiii !!

     

    À Ivry

     

     

     

     

     Une photo du temps passé encore, où certain-e-s

     

    d'entre vous reconnaîtront peut-être la cuisine d'une

     

    grand-mère. Ma mère était de 1928 et mon père de

     

    1930, cette photo de 1929 me touche d'autant plus.


     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Encore quelques photos d'images saisies ici où là, toujours dans le même quartier, et nous repartirons dans le soleil doré éclatant qui baignait cette journée-là.

     

    À Ivry

    À Ivry

    À Ivry

     

    Je ne saurais quitter cette page sans revenir à Éric Laforgue, qui la commença, pour le citer citant Jeff Wall (No picture could exist today having a trace of the film still in it, at least no photograph) " Aucune photographie ne peut exister aujourd'hui sans porter en elle la trace du film dont elle pourrait être issue".
    Il a insisté sur cette idée, qui figure dans le titre de l'expo, alors j'insiste aussi.
    Et comme un film a une bande-son musicale, en manière de clin d'oeil, cher Éric, pour vous qui, quand vous ne faites pas de photos, êtes prof de maths, j'offrirai ceci :


    dEUS, Little arithmetics

    À Ivry

     Toutes photos © L'oeil du Krop, visibles en grand format si vous cliquez dessus.


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