• Intimité

     

     

    Quatre août

                                                                                                         L'oeil ©hut du Krop

     

     

    C'était sans doute l'aube, puisque j'ouvrais les yeux. Le silence était doux et ta respiration tranquille. De ces moments où il ne faudrait surtout pas bouger, et écouter l'instant présent, en attendant le suivant.
    Mais je trouvais ton abandon si émouvant qu'une fois de plus j'eus envie de le garder. Et en photo chaque instant compte, alors, puisque j'avais fait la bêtise de ne pas avoir posé l'appareil près de moi, je me suis précipitée sur mon sac, en déployant force grimaces aux menus bruits que je faisais, craignant de te réveiller. Je sais bien que ce qu'on voit n'est jamais ce qu'on montre, dans une photographie. Et je me doute bien que cette image de toi que je capturai alors peut ne paraître qu'une ombre floue sans intérêt. Mais pas pour moi. Pour moi, elle est le reflet troublant du moment arrêté où je voulais mettre tout ce qui, à cet instant, passait dans ma tête et mon cœur, de paix, de protection, de fragilité et d'amour, pendant ces quelques minutes qui précéderaient la mélodie chantée par les Cats on tree pour te réveiller au seuil de cette nouvelle journée du monde ...

     

     


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