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    Quiétudes

     

    Longtemps je me suis couché de bonne heure, racontait le petit Marcel. À son inverse, je crois, bien des travailleurs se couchent tard, alors forcément, un petit bout de somme le matin, pour prolonger, un petit bout de somme le soir, pour récupérer, ou pouvoir tenir encore un peu en rentrant chez soi avant de foncer au lit. Je généralise, je généralise, bien sûr. Chaque vie est différente, mais ceux qui travaillent à Paris et autour, qui banlieusent surtout, qui passent tant de temps dans les transports en commun (avec tout ce que peut sous-entendre de négatif ce po(r)t commun) sont forcément en sous-sommeil, comment pourrait-il en être autrement ?
    Je trouve les êtres humains très résistants, pour ce que j'en vois. Longtemps, je vous ai montrés des endormis, qui sans doute ne s'étaient pas couchés de bonne heure ; je réitère, certains sujets (me) sont récurrents. Et je trouve, finalement, bien souvent, que les gens que je fixe, quelque fatigués qu'ils soient, montrent dans leur attitude, leur visage, hormis la beauté que toujours je leur trouve, une certaine quiétude, ce dont je me réjouis.

     

    Une armée de rêveurs

     

     

    Une armée de rêveurs

     

    Une armée de rêveurs

     

     

    Les gens qui travaillent -si difficilement, humainement, parfois, souvent, de plus en plus, c'est peut-être pour ça que je parlais de la résistance des corps- sont des héros du quotidien, et quand je les vois, ainsi, somnoler, se reposer, s'abandonner, j'espère, je souhaite, chaque fois, que  ces instants-là, comme dans les vraies nuits, les conduisent sur des chemins de rêves, de ceux qui reposent l'âme, et irisent le gris ; c'est pour ça que j'ai choisi cette chanson-là, à cause du titre, avec, une fois encore, la voix de Kate, qui prête à rêver ...

     

    (Une photo de même nature sur le site Aminus où chaque jour je poste une photo : ce jour, un dormeur, ICI)

     


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