• Mille visages

     

    Une photo surgie ce jour d'un blog (ici) m'a remis en mémoire l'exposition de Gao Bo. Des expos, devrais-je dire, car plusieurs mondes de son œuvre étaient abordés. Je ne sais pas si j'aurai l'heur de revenir vers d'autres directions de ce que je découvris alors de lui (j'ai d'ailleurs été rétive à certaines choses vues, et dans l'incompréhension de certaines autres) mais du coup je ressors les images en rapport avec la photo évoquée.

     

    Gao Bo

     

    Ce serait en hommage aux pierres marnyi, images votives bouddhistes gravées ou peintes, que l'artiste a apposé le portrait de mille Tibétain(e)s anonymes sur mille pierres. Cela donne quelque chose d'étonnant, peut-être à cause de la multitude, et de très émouvant aussi, qui, quand on les regarde, quand je les regarde moi, en tout cas, fait penser à la fois à la vie et à la mort. Peut-être aussi parce qu'on dirait des galets, et que le flux et le reflux aussi, sont des symboles du mouvement et de la vie et de la mort, du monde.

     

    Gao Bo

     

    Je me suis approchée du tas, pas très joli comme terme, mais j'allais écrire tumulus : or, le tumulus n'a de rapport qu'avec la mort, justement, et je ne souhaite pas n'y voir que cet aspect-là. J'ai cherché un visage de femme, et j'ai trouvé celui qui suit, qui m'a plu, avec cette feuille comme offrande supplémentaire à son anonyme beauté. Instant gravé à jamais dans la pierre. Profondeur de la vie ancrée à la surface des choses.

     

    Gao Bo

     

    Photos ©ueillies par l'oeil du Krop, et que vous pouvez voir en plus grand format en cliquant dessus.
    Un traitement différent et en noir et blanc de la jeune fille à la feuille est visible ce jour sur le site Aminus, ici.

     


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