• Réelles femmes virtuelles

     

      Il y a quelque temps, je vous ai laissé(e)s sur un lit avec la copie, voire la copine, de la grande odalisque d'Ingres. Je reprends le fil, celui de l'archet, pour citer le même artiste, au moins une expression qui le concerne, dans le beau travail de Lucchese que j'ai découvert à Tours :

    Tableaux vivants (2)(première partie ICI)

     

    Le photographe est certes, surtout parti de tableaux, mais pas que. Il a par exemple repris la photo de Man Ray, le Violon d'ingres :

     

    Tableaux vivants (2)Tableaux vivants (2)


                         

     (cliquer pour pouvoir lire ; pour voir en plus grand, aussi, toutes
      les photos)

     

     

    Ainsi qu'une photo de Weston :

     

    Tableaux vivants (2)Tableaux vivants (2)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Je suppose que le procédé a déjà été utilisé ( ne me vient précisément à l'esprit que les extrapolations à partir de la Joconde, à moustache, affublée d'une phrase moqueuse, ou les représentations d'objets "à la manière de", d'un artiste dont j'ai malheureusement oublié le nom) mais j'avoue que la façon de procéder de Lucchese a, comment dire, du panache, oui, c'est ça, et même, j'irai jusque là, de la grandeur.

    Le nu d'origine vient du musée Rodin, est-il précisé sur l'affichette. Grosse ficelle transitionnelle pour enchaîner sur une autre inspiration venue du même endroit, en la personne d'une autre femme sculpturale, de chair elle aussi, et devant laquelle on ne restera pas de marbre.

     

    Tableaux vivants (2)

     

    La Penseuse. Vous connaissez l'homme statufié dans cette position, œuvre sans doute la plus connue de Rodin. Amusant que de cet ogre qui dévorait les femmes (au sens figuré s'entend ... qui leur dévorait la vie, en tout cas), on ait transposé une statue masculine en cette splendide beauté noire... j'allais écrire : qui crève l'écran... Certes c'était le postulat de départ que de ne mettre en scène que des femmes, mais je trouve cette photo d'autant plus intéressante que (et même si mes images à moi ne sont pas le reflet exact des photos de Lucchese -j'en reparlerai- mon traitement, en l'occurrence, n'y a rien changé) ... que, donc, cette femme-là, à la fois musculeuse et légère, se retrouve comme en équilibre sur le vide ... pas de socle. Une réflexion, certes, mais comme hors du monde et  du temps, rattachée à rien de terrestre.
    Ce qui me ramène au penseur initial, dont le nom premier fut Le Poète, et qui figure un des personnages de "La Porte de l'Enfer", inspirée de La Divine comédie de Dante.

     

     

     

    Comme pour la fin d'une lettre, je garde Le Baiser pour plus tard et laisse Rodin quelques instants. Mais en restant dans le domaine de la sculpture :

     

    Tableaux vivants (2) Tableaux vivants (2)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Que personne ne hurle...  je préfère la Pietà de Lucchese à celle de Michel-Ange...  non ! pas taper... Et j'aime bien le côté tatouage, qui de loin évoque presque des blessures tout à fait dans le ton.


    Quelques mots à présent sur ce que j(e m)'appelle l'effet ricochet : en effet au fur et à mesure qu'un caillou frôle la surface de l'eau, la marque qu'il imprime est différente ; ce reportage est à la fois un rendu des photos de Lucchese des œuvres d'autres, mais c'est aussi un rendu des photos du Krop des photos de Lucchese : dans la Pietà mais aussi, surtout, dans La penseuse, j'ai cadré différemment (vous avez peut-être déjà remarqué ma tendance à resserrer certains sujets) et j'ai noirci les fonds plus qu'ils ne l'étaient dans les photos d'origine.

     

    Le baiser promis pour terminer cette série :

     Tableaux vivants (2)Tableaux vivants (2)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Tableaux vivants (2)

     

     

     

     

     

     

     

    (... avec le petit bonus d'une coulisse...)

     

     


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