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    Plus ou moins (spécial café du commerce ; et dans les grandes largeurs, je vous préviens !)

     

    Les gens

     

    Plutôt bavarde bienveillante :-) avec mes congénères, même inconnus, c'est volontiers que je taille le bout de gras dans les files d'attente, caisses, le métro, enfin parfois quoi (oui, je sais, ça peut saouler, y'a des limites... euh... je les ai peut-être... pourquoi critiquer tout de suite, sans savoir !) Pfiou, quelle entrée en matière pour trois fois rien. Brêfle ! ... j'ai dans un magasin de mon quartier une carte de fidélité qui me fait engranger des points. De temps en temps, quand on me demande si je veux utiliser, là, tout de suite, les deux ou cinq euros dont je peux bénéficier, je dis toujours oui. J'ai remarqué que peu de gens le font, la majorité préférant cumuler -je suppose- une somme plus conséquente. La septuagénaire (supposée) qui me précédait accepta les pépettes là tout de suite ; j'arborai alors probablement une mimique particulière d'étonnement car elle me regarda et sourit. Voilà qui me suffit pour parler. Ben oui, "ajoutai-je", qui dit qu'on sera encore vivant la prochaine fois ? En général ce genre de phrase soulève tollés et moqueries, même si j'essaie de la dire avec un certain recul, en mêlant force carpe diem et autres clichés (mais qui me sont vraiment chevillés au corps, je tiens à le préciser). Là, non ... la dame s'est mise à me raconter sa vie sa semaine à venir : Mais vous avez raison, c'est ce que je pense aussi. Non, on ne sait vraiment pas. Avec tout ce qui se passe aujourd'hui. (Pendant ce temps-là, la petite caissière hôtesse de caisse au joli nom à coucher dehors mais que je ne me rappelle pas était morte de rire, comme on dit maintenant ... et les gens derrière, eux, ne s'impatientaient pas car la dame rangeait en parlant). D'ailleurs, ajouta-t-elle, je reçois du monde mardi soir, et voyez, je n'ai pas encore fait mes courses pour ça ... enfin si, les fleurs ... et le vin. J'ai quand même tiqué au fait d'acheter des fleurs en avance, mais peut-être ai-je mal compris, et je me suis pensé qu'il faudrait que je jette un œil avant que ne se termine -c'est en ce moment- la foire aux vins... Nous nous sommes quittées en nous souhaitant une connivente bonne journée et la jeune fille de la caisse a alors passé ma lessive, mon guacamole et mes frometons en promo...

     

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    Plutôt bienveillante, il y a cependant des petites choses qui me mettent très vite hors de moi, le manque de civilité, par exemple, particulièrement quand il concerne le code de la route.  Sortant du magasin où j'eus cette conversation fort drôle avec la dame, à la caisse, je m'en revenais calmement par la rue pavée qui mène chez moi, rue semi-piétonnière, au milieu de laquelle je me plais à marcher, voyant les éventuels véhicules arriver, puisqu'elle est à sens unique (ce qui n'empêche pas de se faire em... par les vélos et les mobylettes-livreurs de pizza qui prennent la rue en sens interdit, encore heureux quand ce n'est pas à fond de train ...) Pfiou, quelle entrée en matière... Une voiture, au loin, était stationnée au milieu de la rue, juste en face de ce que je savais être l'entrée de la boulangerie. D'ailleurs une femme en sortit, tranquillou bilou, prenant tout le temps de se réinstaller dans sa caisse ... certes, aucune voiture derrière à ce moment précis, mais c'est le principe qui m'agace ... ne pas se garer un peu plus loin, non, je pose ma bagnole, comme ça je n'ai pas à chercher de place et je n'aurai pas à marcher vingt mètres, je vais faire ma course et si ça ne vous plaît pas c'est pareil, oui ça m'agaaace (au même titre que ... que bien d'autres choses que je dépose dans le même sac) ... bien sûr pas de warnings non plus ... et que je parle avec la passagère, et que je démarre pas ... bon, elle a fini par décarrer, et moi, méchante (mesquine, euh ... ouais) parfois -ça accentue ma mauvaise foi- j'ai continué à marcher sur la rue, et pas sur les bas-côtés ... oh, elle avait la place pour passer la conductrice de mes deux, mais allez, j'avoue, je n'étais pas très loin de son rétro ... Provoc pour pas grand-chose ? Peut-être et même sans doute, j'ai du mal avec la colère ... par définition incontrôlable. Et la jeune blonde, qui ralentit à mon passage et commence à m'engueuler parce que je marche au milieu (!) de la route. Je me suis râclé la gorge, bien décidée à lui faire un cours de code de ladite route, et prête à rétorquer qu'après tout, je ne faisais qu'agir comme elle, m'arranger avec ... mais japa eu le temps, biscotte elle a démarré en trombe. Qu'à cela ne tienne, j'ai éructé quelque chose du style Et se garer sur la route, c'est mieux ?
    Elle n'a pas dû entendre ce que je disais avec hauts décibels, mais a sûrement vu aussi rouge que moi qui (me) manifestais, car je l'ai vue freiner et s'arrêter. J'ai attendu (amène-toi, que je t'esplique...) mais rien, elle a redémarré ; j'imagine les trombes d'insultes dont je n'ai pas profité, et le malentendu, convaincue qu'elle était que c(e n)'était (que) moi la pétasse. Une conduite qui ne m'honore pas ? Peut-être. J'assume. Je regrette de n'avoir pas pu lui dire ce que j'avais sur le cœur, de n'être pas assez rapide, frontale (en l'occurrence). Anecdote ? Oui, anecdote, mais la vie est faite de ces petites choses-là, de ces moments où il y en a toujours qui pensent qu'ils peuvent, eux, se permettre des choses. Comme cette nana un jour qui se mit à allumer une cigarette dans un coin (extrêmement confiné) argüant du fait que si, elle, seule, le faisait, ce n'était pas grave... elle, oui, et les autres, s'ils font tous pareil en même temps hmmm ??Arghhhhhhhhhhhhh !

     

    Les gens

                                      Photos © L'oeil du Krop

     

     


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