•  

    Suivre le fil

     

    Mon blog est peuplé de marronniers ... vous savez, ces évènements qu'on évoque régulièrement à des dates rituelles. Par exemple, ici, chaque mois de juin, je vous parle de la pièce que nous avons préparée et que nous allons jouer dans la petite salle du théâtre de ma ville, Charenton-le-Pont ; cette année : Chaos.

     

    (demandez le programme : cliquez, il s'ouvre !)

    Du théâtre

     

    Je vous en parle, non seulement pour en faire la publicité -et que vous ayez le temps de vous organiser (nan, je déconne !)- mais aussi parce que pendant le petit matin d'un dimanche où j'aurais dû réviser -encore- mes textes en vue d'un filage (une répétition en suivi de toute la pièce) dans l'après-midi qui suivait, mon petit déjeuner est devenu long en face de la télé où passait un reportage sur le théâtre. Très intéressant. Des premiers professeurs à ceux d'aujourd'hui, Jouvet, Vitez, Simon, Bouquet ou même, maintenant, Renucci, on se rend compte que la façon de voir le théâtre, ou de le transmettre, est complètement différente, que le discours n'est jamais -c'est en tout cas ce que moi j'ai entendu- le même, ce qui, pour des élèves, est assez troublant : sans attendre des solutions, inexistantes, en tout cas pas de façon magique, ils attendent des pistes, et les chemins sont si différents que peut-être cela peut en bloquer certain(e)s. Par exemple un professeur demandera de systématiquement se concentrer avant de jouer, quand un autre leur demandera de passer systématiquement en une seconde d'une situation à une autre, de la réalité à la fiction, et réciproquement. Autrement dit, il y a plusieurs écoles, et comme dans d'autres domaines, certains enseignements conviennent à certaines personnalités, et pas d'autres. Des artistes chevronnés sont construits, mais pour des élèves qui débutent, comment savoir si l'enseignement va ouvrir ou non les ailes internes que déploieront ou non celles et ceux qui, au théâtre, veulent grimper au rideau ?

    Et pour en revenir à nous, sachez, juste (tiens, elle aurait pu mentionner aussi Pinter, sur la fiche, notre Sylvie de metteuse en scène !) que, comme d'hab, il s'agit d'une pièce faite de morceaux réunis sur le mode burlesque et absurde, que nous aurons -volontairement et joyeusement- beaucoup souffert et travaillé car il y a énormément d'interactions entre les personnages, de gestuelle, et que même si vous n'êtes pas là, je vous  demande d'avoir une petite pensée, même lointaine, pour nous, pour moi, dans une semaine, jeudi soir et vendredi soir, deux soirs, en plus, foutreciel !! Je le sais bien, va, que nous allons vibrer, dans l'ordre, de peur traqueuse, de joie retenue ou expansive, et, trop lentement et trop vite, de soulagement à la fois fébrile et quiet, et en attente, déjà, d'autres moments, d'autres sentiments, d'autres vécus différents et similaires.

     

    Même si notre rideau à nous est noir, cette chanson s'impose :

     Bécaud, Le rideau rouge (sinon, ICI)

      


    22 commentaires