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    Tellement

     

      À cet âge où l'on est bien plus près de la rive finale que de celle des origines, rien d'étonnant à ce qu'on soit si touché par les circonstances qui nous le rappellent : les départs, les maladies, et tout ce qui illustre cet horizon ultime qu'on commence à percevoir dans une brume pas si épaisse que ça, même si, même si ça dépasse notre entendement, encore que ça reste un peu, un petit peu, abstrait.
    Comme le film d'hier soir, à la télé, Les souvenirs, sur cette vieillesse ultime, et, dans ce cas, poignante, si vivante. Un film sensible, tendre et drôle aussi. De la fantaisie et de la vie douce dans tout ce que l'existence a d'accrocs, de doutes, de surprises, de résistance à l'inéluctable. Foekinos, l'écrivain, je le connaissais par un autre film, La délicatesse, et Rouve, le réalisateur, seulement comme acteur. Le duo fait de ce film, où la grand-mère est jouée par une Annie Cordy (que n'a-t-on utilisé plus son talent, immense, dans des rôles qui ne soient pas pouet pouet tralalère !) qui serre le cœur et qu'on a envie de prendre dans ses bras, un bijou simple, beau, brutal et complexe comme la vie.

     

    Les souvenirs

     

     J'ai repensé à ma grand-mère. Je suis allée chercher un album plein de vieilles photos où il y a celle-ci, que j'avais prise, un peu de traviole, il y a tellement longtemps que je ne sais plus quand, j'étais ado alors ; la dernière des photos où on la voit. Et à la fixer dans ce regard qui me regarde, j'essaie de la reconnaître, mais je ne reconnais pas ses yeux, ni cette interrogation. Et en même temps, de mes jeux et de mes partages avec elle, si nombreux quand j'étais enfant, des tas de souvenirs, , remontent.

     


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