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     Les privilègesLes privilèges

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les privilègesLes privilèges

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les privilègesLes privilèges

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     En une fraction de seconde, tout a été plongé dans le noir. Moment de flou et d'hébétude. En consultant le tableau, rien n'avait disjoncté ! On n'est pas habitué à l'inattendu domestique. Le confort du quotidien -l'eau, l'électricité- sont tellement à notre portée qu'on oublie comment c'est quand on est soudainement confronté à son absence, même peu de temps. Après quelques coups de fil -nous ne sommes que deux à téléphoner et à nous inquiéter dans le hall !- nous apprenons que des avaries électriques se sont faites jour dans un secteur de notre commune. Que des équipes en place s'efforcent de réparer au plus vite. Je vais sur la terrasse. Il n'y a plus de feux de signalisation, même si des lumières sont encore présentes, ne serait-ce que le métro qui file en damier mouvant. L'appartement est si obscur ! Ma fille est allée chercher des petites fausses bougies colorées. Sur la terrasse j'écoute le silence et la semi-obscurité. Je me demande ce que font, disent les voisins. Un ou deux sont penchés vers dehors avec leur joujou-phone. Je mesure le temps arrêté. Ce serait presque agréable si ça ne durait pas. J'habite ce moment comme un de ceux, tranquilles, hors du temps, qui n'arrivent jamais. Le bonheur est dans l'inattendu (Jean D'O). Sans aller jusque là, vingt minutes vécues de prise de conscience des privilèges de la vie moderne ; vingt minutes d'attente, de presque-méditation, sans danger, sans débordement. Nuit calme.

     


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