• AVEC LA PLUME (5)

    D  comme  DIMANCHE  (matin)

     

    Il faisait si beau, la lumière éclatait, comment imaginer que novembre était à deux pas.

    Peu de gens dans les rues, mais un air doux qui surnage, quand ils passent ou quand ils parlent. AVEC LA PLUME (5)Trois jeunes gens avaient investi le ponton du bord de Marne où j'avais, un autre jour, "capturé" deux amoureux. Un peu plus loin, un pêcheur lançait sa ligne.
    Comme toujours dans ces cas-là, quand le soleil brille sans être chaud, quand la lumière est matinale, quand elle inonde le ciel et la terre, je remercie, je ne sais pas qui d'ailleurs, des énergies invisibles et vivaces, et je souris, béatement, peut-être même  bêtement, aussi.


    Eux se prélassent, mais d'autres non, et profitent de ce jour de repos pour s'agiter ...

    AVEC LA PLUME (5)

    AVEC LA PLUME (5)

    Je n'aime pas courir, je n'aime pas faire vite,
    alors je plains ces pauvres sportifs qui ne pensent qu'à leur corps, des vieux comme des jeunes...

     

     

     

     

     

     

     

                           

    Il y en a même qui sont à vélo (sur les trottoirs ...)

     AVEC LA PLUME (5)

    J' ai fait quelques courses et perdu une minute ma bonne humeur pour une histoire de prix mal affiché dans le magasin. Mais ce n'était pas grave. Je l'ai perdu un peu plus quand j'ai croisé deux filles, dont une qui, le plus naturellement du monde, s'est à peine retournée pour cracher. Très chic ! M'est revenu que j'avais écrit jadis là-dessus un texte que voici, Civilités j'avais appelé ça ...

    Elle roulait tranquillement, coude sur le rebord de la vitre. Qu'il faisait chaud dans ce dimanche!
    File de gauche, la voiture avançait à sa hauteur, avec trois types. Trop souvent confiante, elle s'attendait vaguement à des insultes, à cause des regards fixés, des rictus aussi.
    Au feu vert,elle eut un réflexe juste assez vif pour que le crachat n'atteigne que le bitume.

                                                                                     *
    Bien après le cri unanime dans le soir des immeubles, un but marqué sans doute, la nuit est si douce que j'ai envie de la célébrer. Dans la rue vide, je ressemble à une baba cool avec ma longue jupe et mon chapeau. Mes pas sont légers.
    Ils s'arrêtent à ma hauteur ; celui qui est assis, avachi, à la place du mort, me dit que je suis moche et ponctue d'un crachat qui mouille un pneu, tandis qu'ils redémarrent.

                                                                        *
    Le passage est étroit, raccourci de quartier entre deux rues. Elle marche devant moi. Ils sont deux, ils la croisent, ils lui touchent les fesses. A ce moment, sans doute, elle veut mourir ou tuer, mais elle continue son chemin.
                                                                        *
    Ils sont tout près et je suis une statue de haine. Je ne dois pas avoir le même regard que la fille, car le premier dit au deuxième de se méfier elle a l'air mauvais. Alors je leur fais face, crache sur eux de tout mon corps et cours sauver ma vie, secouée de larmes, de cris et de rires.

    Je me suis retournée en colère vers la blaireaute cracheuse mais elle était déjà loin. Je suis rentrée et le ciel était si beau. La lumière dansait.

     AVEC LA PLUME (5)

     

     

     

     

     

     

     

      ... en transparences ...

     

     

     

     

     

     

     

      

    AVEC LA PLUME (5)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     ... en lumières de l'ombre ...

     

     

     

     

     

     

    J'ai regardé le ciel et j'ai visé. J'avais à peine pris une photo qu'une cigarette allumée tombait près de moi, lancée des étages. Peut-être même  sans y prendre garde, "incivilité naturelle", je n'ai vu personne, nulle part.
    J'ai relevé la tête et je n'ai plus pensé qu'au ciel. Et aux nuages ...

     

     AVEC LA PLUME (5)

     ... Aux merveilleux nuages ...

     AVEC LA PLUME (5)

                                                                                   photos L'oeil du Krop ; textes La plume du Krop

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 29 Octobre 2012 à 08:46

    Belle tranche de vie, très beau texte poème personnel.
    J'aime la photo des trois jeunes gens sur le ponton, digne d'un Ronnis (qui a beaucoup photographié sur les bords de la Marne)
    Merci de ce partage.
    Bonne journée fraiche mais ensoleillée. (chez vous aussi j'espère)

    2
    Lundi 29 Octobre 2012 à 19:22

    Merci.
    Willy Ronnis, comme vous y allez ! Bon, tout compliment est bon à prendre, même disproportionné.
    merci beaucoup pour ce commentaire.
    La journée à Charenton fut comme à Nancy : fraîche et ensoleillée : un jour comme je les aime.
    Bonne soirée.

    3
    Samedi 12 Janvier 2013 à 07:57

    J'aime beaucoup les propos exprimés ici.

    4
    Samedi 12 Janvier 2013 à 20:10

    J'en suis ravie.
    Merci de me l'avoir dit.

    5
    Dimanche 13 Avril 2014 à 10:21

    Oh, je ne le connaissais pas, ce "billet" (entre guillemets, parce que bien davantage qu'un billet ou qu'une note). Dans ces échos de dimanche en dimanche (et c'est dimanche encore aujourd'hui!), je retrouve ta belle plume et ses contrastes si justement appuyés par tes images : de la lumière et de l'ombre, de la lumière dans l'ombre, du léger ("light", le même mot que "lumière" en anglais, c'est beau non?) et du grave, du doux et du dur, ta mélancolie optimiste exprimée il y a peu sur ce blog.

    Bref ... j'adore cette page.

    6
    Dimanche 13 Avril 2014 à 12:31

    Ton message me touche beaucoup, et je te remercie fort !!
    Je n'avais jamais été attentive au fait que light voulait dire à la fois "lumière" et "léger": c'est beau, et ça me parle infiniment : merci pour ça aussi.

    Bon dimanche, Lule !

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