-
AVEC LE CORPS
D comme D I M A N C H E M A T I N (un autre)
Je ne savais pas qu'on pouvait rêver avoir mal quelque part. Pourtant, je me souviens parfaitement que dans ce rêve-là, j'avais un sentiment de douleur corporelle, et je ne me souviens pas avoir ressenti cette sensation auparavant. Une fois de plus, en ouvrant l'oeil, j'ai éprouvé le soulagement d'une réalité plus douce que la chimère, plus tranquille.
Tout était encore plus immaculé que la veille, ça se voyait même dans l'obscurité encore présente. Est-ce parce tout était si blanc que je n'avais pas vu sa disparition. Le chantier voisin n'avait plus qu'une grue : comment font-ils disparaître (ou apparaître) des engins de cette taille sans qu'on s'en aperçoive.
Oui, tout était blanc, noir et blanc, les deux couleurs "magiques" de la photographie.Le jour se leva enfin mais peu s'aventuraient dehors : de ma fenêtre quelques rares voitures qui roulaient très doucement et un fou, à vélo ...
Je suis sortie. Moi qui me plains du manque d'hiver, je n'allais pas m'en passer quand il était là.Le plus étonnant, l'hiver, c'est le silence. L'hiver parle d'une voix blanche. Et puis, soudain, la neige a cessé. J'ai marché et marché en suivant le boulevard désert. Deux sentiments se mélangeaient en moi, la solitude et la puissance. Je me suis sentie reine d'un pays absent, comme si j'étais dans un rêve.
Et au milieu de tout ça, sur un arbre en fleur blanche, a surgi, intact, le chant d'un oiseau.
-
Commentaires
Un très beau texte, comme toujours ici.
Pour paraphraser Charles Cros, je dirais: "Dans l'internet, vous êtes poétesse"
Votre première photo est je trouve très raccord avec mes diagonales du jour !
Merci et bonne soirée.3Katy75Lundi 21 Janvier 2013 à 21:36
Ajouter un commentaire
C'est pourquoi je préfère l'hiver aux autres saisons : le silence.