• AVEC LE TEMPS (28)

    Rythmes*

                                                                               clic pour attraper les papillons

    AVEC LE TEMPS (28)

                                                                            ©  L'oeil du Krop  (mur à Nice)

    *enfantins

     

    D'entendre parler beaucoup, en ce moment, des rythmes scolaires, m'a ramenée aux temps anciens, puis moins lointains, puis actuels, où, sans cesse, on change, ou on veut, voudrait changer les temps de vie à l'école. Les discussions actuelles me font penser à ce proverbe venu de La Fontaine : On ne peut contenter tout le monde et son frère son père (je préférais avec frère, mais en vérifiant, c'est père :-)  Bref, on peut satisfaire d'autant moins les gens que personne n'a les mêmes impératifs ou souhaits : ceux qui, de toute façon, lèveront à la même heure les enfants le mercredi parce qu'ils travaillent et auront besoin d'une nourrice, ceux qui continueront de les faire sécher si leurs enfants ont cours le samedi et qu'ils veulent partir en week-end, ou qu'il faut envoyer les enfants à un père (ou une mère) lointain(e) divorcé(e), ceux qui feront partie de vill(ag)es où les maires refuseront de les garder et de leur faire faire des activités si le temps d'étude s'accourcit, parce qu'ils n'auront pas les moyens financiers de mener la chose à bien. Une collègue m'a raconté un peu tout ça, je ne suis plus dans la course, mes enfants sont grands, et ainsi que je m'en doutais j'ai déjà oublié des données du problème : tout ce que je me rappelle, c'est que personne n'est d'accord, que les intérêts psychologiques et humains sont différents, que les enfants sont dissemblables et les situations aussi. Et que, je le suppose, quoi qu'on fasse, il y aura derrière des questions de gros sous. Je n'ai, bien sûr, pas de solution (alors ferme ta gueule, le Krop !) mais je la ramène quand même : tout est complexe, tout le temps. Et pourquoi ne pas moduler, au lieu de faire les choses sur le plan national, pourquoi pas la nuance, les ajustements, les votes parentaux, une organisation à l'échelle des écoles ? Je me rends bien compte que je dis des conneries, là, peut-être, mais les décisions lourdes, globales, je me méfie toujours. Comment font-ils, ailleurs ? Si le prochain été est indien, il y a fort à parier que l'automne sera apache ... !
    Quand j'étais gamine, le jour de repos était le jeudi. Je trouvais ça idiot, je veux dire illogique, dans ma tête d'enfant. Et on allait à l'école le samedi matin. J'ai des zones d'ombre importantes de ma vie en primaire -et d'autres aux souvenirs très clairs- mais je ne sais si c'est vrai, j'ai l'impression que j'allais à l'école tout le samedi; je me trompe forcément, sans doute quittait-on à midi. Le jeudi, on se levait tôt pour aller au cathéchisme au bout du village, parce que tout le monde y allait ou presque. Et le dimanche, on se levait pour aller à la messe. Finalement, à part les vacances, on était debout tous les jours à la même heure, sans répit. Je ne sais pas si on était fatigués, je ne me souviens pas de ce genre d'impressions. Et à part bûcher sur des cours, des leçons et des devoirs très scolaires, on ne faisait guère d'activités culturelles ou artistiques. En fait, je ne me souviens, dans ce domaine, que de ça ou ça.
    J'habitais à la cambrousse, et, autant que je me souvienne, il n'y avait pas beaucoup de divorces dans mon univers. Et nos parents avaient des problèmes, mais pas avec l'institution. La vie passait et c'était une époque, avant la fin des années 60, où peu de choses étaient remises en cause.
    Je ne me souviens pas, non plus, comment tout ça se passait dans les années 80, je ne me rappelle pas avoir vu mes filles spécialement fatiguées ou perturbées par leurs rythmes scolaires. Je ne dis pas qu'il ne faut rien changer, et je ne connais pas assez l'école aujourd'hui. Mais je sais qu'au milieu de toutes ces interrogations, ces tergiversations, je n'aimerais pas être un(e) enfant aujourd'hui. Ni un(e) parent(e). Encore moins un(e) enseignant(e). Tout ça pour ça ? Ben ouais, c'est mon incertitude, mon interrogation, ma gêne, que j'avais envie de mettre en avant, je crois bien. Si vous souhaitez aborder le sujet du jour, je suis intéressée, et tout ouïe.

     

                                                                                   clic pour jouer à la marelle

    AVEC LE TEMPS (28)

                                    © L'oeil du Krop (cour d'école en hauteur, à Nice)

     

     (Qu'est-ce que j'ai pu jouer à la marelle dans la cour de l'école ... !)

     

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 16 Novembre 2013 à 23:56

    Attrapons les papillons ... parce que sur les rythmes scolaires, on n'est pas sur le point d'avoir des solutions. Mais pour avoir fait des cours entre 17h et 18h, je peux certifier qu'à cette heure là les jeunes sont vraiment fatigués et plus du tout réceptifs (les profs pas mieux). Il est vrai que cela concerne plutôt les lycées.

    (Et quant à mes propres années lycées, j'allais effectivement en cours le samedi après-midi).

    2
    Dimanche 17 Novembre 2013 à 00:10

    Merci pour la réaction rapide ... Pour le samedi, je parlais du primaire ; le lycée, je suis sure que je n'y allais pas le samedi après-midi.Dans mon billet, à propos de ce problème sans solution, je ne pensais qu'aux enfants de primaire.

    3
    Dimanche 17 Novembre 2013 à 07:43

    Au Québec, il n'y a jamais eu d'école le samedi, à tous les niveaux. Ça nous faisait de meilleures fins de semaine !

    4
    Dimanche 17 Novembre 2013 à 10:40

    Extra la première, jolie découverte, bonne compo !

    5
    Dimanche 17 Novembre 2013 à 15:51

    J'ai connu les jours de congé le jeudi ,à l'école primaire .Mais sinon ,la scolarité en son entier  je voudrais pas la revivre ,primaire ,secondaire au secours !Alors m'en souvenir encore moins :-)La seule chose que je sais c'est qu'on est beaucoup plus disponible pour l'aprentissage le matin .Je rejoins AniLouve , les cours de fin d'après-midi sont tuants et il faut reprendre le soir à la maison et le lendemain j'en savais pas plus que la veille .Ceci dit ,j'avais des camarades que tout ce rythme ne génait pas .

    6
    Dimanche 17 Novembre 2013 à 16:40

    Je suis comme toi sans avis tranché en la matière juste également perplexe quant à la globalisation sachant que nous sommes loin d'être tous logés à la même enseigne comme tu le soulignes très justement. Je crois que l'école doit changer mais est-ce que c'est ici la solution? Par rapport à nos générations, il y a tellement plus de sollicitations après l'école... Ecouter et se faire écouter, donner la possibilité d'être bien au travail et de prendre ensuite du plaisir dans les loisirs. Un dosage à trouver. Enfin, je trouve qu'en primaire le travail à la maison doit être vraiment minime, au collège aussi d'ailleurs, cela n'empêche en rien de leur transmettre le sens du travail mais en classe, en groupe et individuellement...

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    7
    Dimanche 17 Novembre 2013 à 18:38

    J'avoue, n'étant ni maman, ni enseignante en primaire, je ne maîtrise pas du tout le sujet. J'ai envie de dire ce que j'ai sans doute déjà dit : ce qui pose surtout problème, c'est l'accélération du rythme des réformes diverses et variées, un mille-feuilles devenu indigeste et qui ne laisse le temps à personne d'absorber réellement les nouveautés puisqu'il faut déjà passer à une autre idée ... Des réformes qui souvent semblent être concoctées par des gens qui pensent avoir une idée de la réalité du terrain et ont une vision complètement idéalisée de l'Enfant, entité magique, et de l'enseignant (sans majuscule, tu noteras), modèle unique de bonne volonté. Or, ces gens-là sont bien les derniers à comprendre que les enfants et les enseignants sont des personnes toutes très différentes!

    C'est la difficulté majeure de l'EN : parvenir à trouver un cadre commun permettant malgré tout à chacun d'évoluer plus ou moins dans la liberté de sa personnalité. Changer le cadre tous les 4 matins ne peut qu'être préjudiciable.

    Je suppose que tu as lu mes deux billets écrits coup sur coup à propos de l'éducation nationale, ça donne une idée plus large encore de ce que je viens d'écrire.

    J'aime ta réflexion, j'adore la première photo  :)

    8
    Lundi 18 Novembre 2013 à 16:20

    Au Québec, il n'y avait pas d'école le samedi dans le systèmes scolaire public, mais les écoles privées suivaient le modèle scolaire français,et ce jusqu'en 1966. J'ai bien apprécié le concept d'une semaine coupée en deux, surtout que l'on gardait pour le samedi matin les cours les plus zen, comme les arts plastiques. En plus, le jeudi me permettait de vivre un jour de semaine au rythme des adultes. En prime, le congé du jeudi nous permettait d'être presque fin seuls sur les pistes de ski à un coût dérisoire (20 dollars pour toute la saison alors qu'il en coûte plus aujourd'hui pour une seule journée). Mais on connaissait moins la vie sociale de nos voisins immédiats.

    J'aime beaucoup Nazaré Pereira et je dois avouer que vous lire, chère Nikole, me donne de plus en plus le goût d'écrire, ce qui n'est pas bête non plus.

    9
    Lundi 18 Novembre 2013 à 16:36

    Merci beaucoup pour vos témoignages divers.
    Pour les mots gentils à mon égard, aussi  :-)
    Bonne semaine à vous.

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