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AVEC LES TRIPES (4)
Écrire sous le coup de l'émotion
du sang sur leurs mains
Billet inutile et terrorisé. Seule une page blanche comme un silence de mort serait de mise en ce jour, une poignée d'heures après l'attentat qui a eu lieu en plein Paris ce 7 janvier avant midi.
Mais le silence est bien là, haut-le-coeur et larmes rentrées. Mon incompréhension est si grande envers la race humaine quand justement elle ne l'est plus, humaine, et qu'elle décide de la vie et de la mort d'autres gens. Je le sais bien, ça arrive tous les jours, et égoïstement, quand c'est là, à deux pas de soi, on est plus touché que si ça se passe en Syrie ou au Darfour (en fait non, on est autant touché, on a juste, même si on est tout autant chaviré par l'écoeurement, moins peur pour ses proches et soi). Je ne comprends pas. Je ne comprends pas. JE NE COMPRENDS PAS. Depuis aujourd'hui, dessiner est mortel. Je le sais bien, que je shématise. On dirait presque de l'humour noir. Dans ces quatre dessinateurs assassinés (sur douze morts ! sans parler des blessés) j'ai une pensée particulière (oui, on ramène à soi, et à ses souvenirs) pour Cabu, né dans la même ville que moi, Châlons-sur-Marne, il y a un peu plus longtemps. C'est un jour noir. Faire périr les êtres et leur liberté de pensée par les armes est une démarche de faible, un recours de tête vide. Je me sens complètement désarmée face à l'horreur dans ce monde. La haine est une arme qui empoisonne la terre.
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Commentaires
oui Nikole, ce soir je suis Charlie, nous sommes tous Charlie, partout dans les grandes villes de France, des manifestations contre l'horreur, la haine, la violence !... et pour la liberté d'expression et la fraternité...
Nous sommes tous Charlie depuis hier et nous n'oublierons pas ces 12 personnes assassinées pour rien par des lâches qui s'abritent derrière la religion pour perpétrer leurs actes sanguinaires
La haine et la bêtise, oui, me font peur. Tristesse et écoeurement. Je pense beaucoup à eux, si intelligents, qui ne dessineront plus. Aux autres aussi, bien sûr. A leur dernière minute de vie qui a dû être désastreuse. (Merci beaucoup pour la jolie photo bien arrivée chez moi.)
Cabu... C'est son anniversaire aujourd'hui. C'était quelqu'un d'important pour mon am qui rigole toujours et je l'ai vu pleurer le jour de sa mort...
Alors on espère qu'il a retrouvé son fis... On se dit ça... Et on rigole.
Je suis née dans la même ville que Cabu. Les rares fois où j'y retourne, je pense à lui quand je passe Place de la République. Oui, il a retrouvé son fils, sûr !
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Je ne sais que dire, je suis abasourdi depuis que j'ai ouvert la télé à 13h, partagé entre une immense tristesse, une haine contre les extrémistes , une colère énorme contre les cons, un dégout de la race humaine.