• AVEC LES YEUX (115)

    Gyulus Halász *

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    AVEC LES YEUX (115)

     

    * alias Brassaï  (ce qui signifie né à Brasso : c'est le cas)

    Les expos, photo essentiellement, se succèdent, et je n'arrive plus à suivre ici. Brassaï aujourd'hui, dont on avait abandonné l'idée la dernière fois, au profit de Blumenfeld. Et puis, et puis c'était jusqu'au 8 mars (une autre fois, on ne pouvait qu'à partir du 9, c'est bête !) ... du moins le croyait-on, puisque ces co**ards, on l'a découvert après, ont prolongé la date jusque fin mars, mais sans avoir l'idée de le notifier nulle part, ni sur les affiches alignées dans la rue attenante, ni sur le panneau de l'expo !! Mouais !

     

    AVEC LES YEUX (115)

     

    Alors on a attendu, attendu, piétiné, discuté avec nos voisins d'attente, mangé un panini (bonne idée de venir à deux pour ne pas perdre sa place), ben oui, on s'était imaginé qu'en venant à l'heure du déjeuner on attendrait moins ... pfff ! eu tout le temps de le déguster, le pain chaud (un petit moment agréable), attendu encore et à peu près une heure et demie après notre arrivée, frigorifiés mais soulagés, nous entrâmes. (Heureusement, c'est gratuit). Aparté : le fait qu'une expo soit gratuite et qu'on attende longtemps pour entrer ne donne aucune compensation en retour, qu'on se le dise. Je pense à ça parce qu'une petite nana qui avait attendu (encore plus longtemps que nous) faisait elle sans doute la relation de cause à effet, s'indignant auprès d'un gardien qui lui spécifiait qu'elle ne pouvait pas prendre de photos : Comment ça ! Mais j'ai attendu deux heures !

    Et donc, pas de photos autorisées. Refrain connu. Cela dit, plus ça va, moins j'ai envie de faire de photos des oeuvres. À quoi bon, elles sont partout, je veux dire sur le Net. Une petite présentation donne déjà une idée.

     

    (D'ailleurs, j'aime beaucoup l'accompagnement musical, et si quelqu'un a une fonction technique quelque part pour me dire ce que c'est, merci d'avance)

     

    Non, moi ce qui me plaît plus, maintenant, c'est de prendre les gens, mais pour ça aussi, faut viser ... Même si, en l'occurrence, peu de gardiens, mais de toute façon, une lumière pas évidente, et beaucoup de monde devant les photos.
    Brassaï fait partie des grands photographes qui ont célébré le Paris du début du siècle, le XXe, je veux dire, avec les Doisneau, Ronis, Isis, René-Jacques, Cartier-Bresson (autre belle expo, à Beaubourg en ce moment, un autre endroit pour faire la queue). Oui, parce que je râle, je râle, mais quand même, de très belles photos, pour qui aime l'art des belles images, les (anciennes) vues de Paris, et le charme des paysages de nuit, et le brouillard, et la mélancolie. Et je ne parle pas des scènes humaines, pour moi (bien) plus dignes d'intérêt. Une image que j'adore, celle des deux enfants assis sur un trottoir (elle est dans le Youtube ci-dessus), oui j'aime leur mouvement de complicité, la position des jambes, et le charme fou, je trouve, que dégage cette photo. Un exemple parmi beaucoup d'autres.
    Brassaï n'était pas que photographe, il étudia, en premier lieu, la peinture, la sculpture (il fera aussi un peu de cinéma et on peut voir un court métrage animalier réalisé par lui). Il s'intéressa beaucoup aux murs, aux graffitis creusés, comme des visages ; ou des masques. C'est le début de l'expo, une représentation de taille :

     

     AVEC LES YEUX (115)

     

    Pour lui, pas d'art majeur ou mineur. Pas de hiérarchie. Parlant de ces traces-là, Brassaï écrit : Tout est une question d'optique. Des analogies vivantes établissent des rapprochements vertigineux à travers les âges par simple élimination du facteur temps.
    Graffitis. Il évoque alors non les traces-signatures-laides-comme-du-j'existe-pipi-de-chien-marque-de-territoire (ce n'est pas B, mais moi qui pense ça) mais ce qui est gravé dans la pierre des rues, sur les murs, comme des sculptures populaires faites par les anonymes qui passent (un peu comme mes affiches lacérées en somme ...)
    Il écrit encore : L'art bâtard des rues malfamées devient un critérium [sic, ancien synonyme de critère : je précise, parce que moi, j'ai tiqué !] de valeur. Si la loi est formelle, elle renverse tous les canons laborieusement établis de l'esthétique.
    À travers ces photos-là, il est le photographe de la reconnaissance de cet art-là.

     

    AVEC LES YEUX (115)
    (et pendant que je vous cause, dehors, plein de gens attendent leur tour en se refroidissant)

     

    AVEC LES YEUX (115)Je me suis apesantie sur les masques muraux parce que c'est, dans l'oeuvre du photographe, un intérêt artistique qu'on connaît peu (en tout cas c'était mon cas).

    Quant à ses autres clichés, je vous invite à les (re)découvrir. Si j'ai de l'admiration pour ces photos classiques-là (et je pense à tous les autres photo- graphes témoins, archivistes), elles font partie d'une époque in-vécue pour nous, et les situations humaines, elles nous les montrent, simplement, avec des tenues différentes, des coiffures différentes, des métiers différents.

    Ce qu'on trouve bien, ce sont les photos, ou une reconnaissance, une resouvenance du paradis perdu, puisque ce qui n'existe plus est toujours imaginé, phantasmé dans ses côtés les plus nostalgiques, quand il s'agit d'images d'un quotidien qu'on aurait pu vivre, assimilant ces images à celles d'aujourd'hui, juste changées, évoluées, tranférées ?


    C'est une question que je me pose de plus en plus souvent : qu'admire t'on vraiment, dans les photos d'hier ? Recherche-t'on la beauté ? Ou cherche-t'on des réponses à des questions sociologiques ?

    (L'un n'empêche pas l'autre ? Sans doute. Mais cette question me trouble. Elle en soulève peut-être d'autres.)

     

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    (Mais qu'est-ce qu'ils foutent là-dedans ? On ne voit personne sortir ... )

     

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    Je laisse, pour terminer ce billet, la parole à Brassaï, qui écrivait :

     

     

     

     

     

     

    Ce qui m'intéressait, c'est ce qui se passait derrière les

    murs. J'ai donc fait une étude de moeurs par la

    photographie, une étude sociale du Paris

    underground. J'étais à la recherche de la poésie du

    brouillard qui transforme les choses, de la poésie de

    la nuit qui transforme la ville, la poésie du temps qui

    transforme les êtres.

     

     

    AVEC LES YEUX (115)

    (Ah ben quand même !  ;-)

     

    Toutes photos, remarques, citations, avis péremptoires, questionnements : Le Krop.
    Les remarques, avis contre-péremptoires, questions diversifiées et réponses argumentées seront les bienvenus.

                                                                                                                                  :-)

     

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 26 Février 2014 à 15:33

    Photos interdites.... arf... merci pour cette info et pour la prolongation !!! Veux y aller aussi ;)

    2
    Mercredi 26 Février 2014 à 15:48

    Dis donc, il fallait être girafe pour voir les oeuvres accrochées là haut ?

    3
    Jeudi 27 Février 2014 à 22:08

    Belle expo, merci pour ce compte-rendu.

     

    4
    Vendredi 28 Février 2014 à 11:17

    - Tatiana : bonne visite et ... bon courage !
    - AniLouve : certes, mais cette grande fresque donnait un bel effet.
    - B-B, merci.

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    5
    Lundi 9 Janvier 2017 à 09:37

    Merci pour ce lien, un bel article.

    Je l'avais visité mais n'avais pas fait de photos ce jour là.

    Très bonne journée Nikole

    Michel

     

     

      • Lundi 9 Janvier 2017 à 23:34

        C'est gentil d'y être retourné en passant par chez moi !  :-)

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