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Constantes
©hemins de Krop
La vie fait des vagues. Les instants palpitent comme des oiseaux. Nos chemins se perdent dans la brume de nos pensées et s'égarent dans l'incertitude de nos espoirs. On n'entend personne arriver. On en devine beaucoup qui partent. Presque anonymes. Sans un enlacement, une caresse ni même un frôlement. Jamais la solitude de la mort et des adieux n'ont été, paradoxe, aussi tactiles que cette absence-là. Débarcadère. Circulez, y'a rien à voir !
La mort circule, grise. Notre peur, nos espérances, insensées, aussi. Incontrôlables. Immenses.
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Commentaires
il y avait tous ces morts en mer qui y étaient jetés,
il y avait ces charniers où les morts s'entassaient
il y a ces temps ci toutes ces morts qui parfois auraient pu être évitées
les unes et les autres toutes dans l'absence de "présence"
comment veux-tu ne pas être troublée ?
tenons bon
amitié .
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Jeudi 30 Avril 2020 à 10:52
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Magnifique photo, j'aime ! Oui, c'est un printemps funèbre qui nous met à l'épreuve. Mais il faut garder le cap, vaille que vaille.
(J'avais bien vu le formulaire de contact, mais impossible d'y poster cette vidéo.)
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Jeudi 30 Avril 2020 à 10:51
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Très symbolique cette photo en noir et blanc, un virage qui frôle une mare, courbe impressionnante car nul ne sait où elle mène. Tout à fait en adéquation avec la vie d'un "maintenant" bouleversé par l'invisible, ce bout de route qui se déroule sans fin, mais une fin qu'on ne connaît pas.
Malgré l'incertitude du chemin, il y a quelque chose de paisible dans ce cliché, comme si tout reposait sur l'espoir qui tente de vaincre les peurs, les angoisses, l'ignorance d'un devenir actuellement incertain. Sans doute à cause de la luminosité de l'eau dans tout cet herbeux noir. Eau, source de vie et donc d'espérance ou de foi si l'on est croyant. Ne dit-on pas que, tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ?
Nous ne sortirons certainement pas indemnes de ce fichu virus, mais nous en sortirons, parce qu'ainsi va la vie, faite d'instants lumineux, d'autres sombres, mais il y a toujours quelque part une lueur rassurante pour peu qu'on s'en approche.
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Vendredi 1er Mai 2020 à 10:36
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J'aime tes photos qui disent beaucoup, mais que j'aime tes mots! Tu as un rythme bien à toi, un scandement qui accroche et donne envie de lire à voix haute. C'est ça, j'entends ce que je lis. Ça me traverse et m'atteint d'autant plus.
Bien sûr on sait tous que la mort est partie intégrante de la vie, que la vie en elle-même n'a pas de sens et que sa fin est inéluctable, et c'est bien ce qui la rend précieuse, la conscience de son achèvement.
L'absence de deuil, de chagrin partagé, d'embrassades éplorées a dû être extrêmement difficile à vivre pour ceux qui y ont été confrontés. Une inhumanité.
Baiser chagrin
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Mercredi 3 Juin 2020 à 17:39
Les images que je montre, les mots que j'écris me sont importants, profondément. Alors je suis remuée quand ils touchent celles et ceux qui les lisent. Et te remercie fort de ce que tu en dis.
Tout ce qui à touché à la mort et l'absence m'a fait mal à l'humain. Comme une double peine, dans les deux sens du mot.
Baiser troublé.
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C'est encore une fois très bien écrit et ta fluidité de style nous berce et nous transporte . Mais vers qui , vers où, vers quoi ?
Avec ce texte et cette photo , l'embarcadère pour " Styx Croisières " est tout proche , et le nocher Charon ( pas Jacques qui était plus drôle, et avec un R en plus ) se frotte les mains d'avance: encore une bonne journée de travail, et quelques piécettes dans l'escarcelle . Faut bien que tout le monde vive.....
Et ton titre constantes me rappelle le B.A = BA de mon ex métier ... prendre les constantes , Pouls, Tension, Température.....
Et quand tout ça ne répond plus : Terminus , tout le monde descend.
Il faut que j'aille écouter d'urgence "Tirlipinpon sur le chihuahua", me remettre le moral juste au dessus de zéro, pas le laisser figer . Bises .
Merci ! "Vers qui ? Vers quoi ?" Manque de repères. Vers un bout d'avenir le plus étiré possible sans doute ... même si l'élastique ... :-) pardon pardon, je vais encore te foutre le bourdon !!
J'ai bien sûr pensé au nocher funèbre en écrivant ça ... et aux constantes médicales, aussi.
Merci pour l'éclat de rire pouet pouet final, quand même ... mais on a (tu, en l'occurence, as) de ces trucs improbables, comme on dit, dans nos cultures ... oui, cultures, respectives ! :-)
Bonne journée l'angoissé (bienvenue au club où y'a pléthore !)
Je t'embrasse prudemment mais avec affection.