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Eaux figurées
Tombée sur cette phrase à la lecture d'une pièce de théâtre : Tout fleuve cache un marécage qui le maintient en bonne santé, j'ai levé la tête car cela me parlait bruyamment, et j'eus besoin de m'arrêter un instant sur ces mots-là. Outre les poncifs des fleurs qui s'épanouissent sur le fumier ou autres coqs continuant à chanter les pieds dans la m.... (faux en partie d'ailleurs, car en ce moment les coqs sont dans la mouise et on voudrait qu'à la campagne ils ferment leur gueule -je suppose qu'en ville ils ont le droit de l'ouvrir !-) ... j'ai pensé aux psys, aux histoires de conscient-inconscient. Et à ce qui peut être limpide pour l'eau, asséché pour ce qui est libéré de sa fange, dans ces caveaux de la parole à dire qu'on recouvre d'une chape de plomb qui, qu'on qu'on fasse, finit toujours par se fissurer.
Longtemps, j'ai aimé les étangs, les eaux vaguement vaseuses où vivaient toutes sortes de végétaux et d'animés qui m'étaient des chimères. Un reste de romantisme et de symbolismes mal digérés.
La blanche Ophélia flotter comme un grand lys ...
(Tableau de Millais et article intéressant lié, ICI)(ar©hives du Krop)
Cette profondeur monstrueuse, glauque aux deux sens du terme me met maintenant mal à l'aise ; je lui préfère une attitude debout, fière, lessivée par le grand air frais et salin de l'océan. Revigorant. Purifiant. Sortir de soi plutôt qu'y stagner.
(l'o©éan du Krop)
(Comme on dit sur certaines pages d'Internet, si cet article vous a plu, peut-être serez-vous intéressé(e) par ... je propose CECI ...)
Tags : Wajdi Mouawad Willy Protagoras, Rimbaud Ophélie, étang de Bairon
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Commentaires
Pour ma part, ta phrase me parle aussi beaucoup. Cela me fait penser au titre d'un roman que j'ai créé : La splendeur des affreux.
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Lundi 22 Juillet 2019 à 17:10
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Belle phrase. Cela donne envie de lire la pièce. C'est quel titre, quel auteur ?
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Lundi 22 Juillet 2019 à 17:04
Inscrit dans les tags sous le post : Wajdi Mouawad, Willy Protagoras (enfermé dans les toilettes). Mais la pièce ne me plaît pas (à part quelques phrases dont celle-ci) : trop de vocabulaire grossier autour du caca et du sexe :-( je suis très déçue ; une de ses pièces moins connues et je comprends pourquoi ... d'ailleurs pour l'instant j'ai délaissé à la moitié de la lecture. Merci pour ton passage.
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Lundi 22 Juillet 2019 à 17:11
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Cela me rappelle cette phrase d'un de mes anciens profs de psychologie : "Le psy ne pénètre dans certains lieux que chaussé de ses bottes d'égoutier". Pour faire remonter à la surface les conflits, pas toujours très sympathiques, qui nous lient. Lesquels, expliqués et mis au clair, permettent ensuite et quelque part de renaître. Florentin
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Lundi 22 Juillet 2019 à 17:11
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5patrickSamedi 20 Juillet 2019 à 07:58C'est vrai que l' enfouissement, appelé le Refoulement, de certaines choses de notre enfance, si douloureux soit-il lorsqu'un peu s'en échappe par une sorte de soupape de trop-plein, est paradoxalement la seule solution que le cerveau humain ait trouvé pour permettre a à la Pensée et son co-locataire , l'Inconscient , de vivre dans une sorte d'équilibre , précaire et brinquebalant .
A ce titre, nous sommes tous des funambules sans le savoir, et il me semble que c'est mieux ainsi....
le rôle du balancier est tenu par la fonction onirique qui permet que certaines choses , gênantes quoi qu’enfouies , puissent sortir, souvent travesties pour tromper le douanier , et faire un peu de place pour de nouvelles "affaires " a planquer bien au fond.
Que surtout , elles soient bien cachées pour ne pas nous polluer la vie de tous les jours
un peu comme les sites d'enfouissement de déchets , radioactifs ou non : surtout qu'on ne les voie plus !
c'est vrai que la notion des bottes d'égoutier citée par Florentin, me renvoient a ce qu'un psychologue , qui était aussi psychanalyste a ses heures , m'avait dit un jour " si tu savais le volume de pipi/caca , de sang , et d'autres secrétions humaines que les patients nous déversent .. il est préférable d’être un peu "costaud et armé" pour encaisser tout ça , et de savoir prendre le recul nécessaire ..."
un marécage , un champ de boue recouvert d'une eau plus proche de la couleur du Gange ou du Yang-Tsé, que de la source Evian .
Et là, on ne parle pas de météo ni de géologie , mais de l'Esprit Humain.
Étonnant , non ?
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Lundi 22 Juillet 2019 à 17:14
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Nous nous sommes construits sur ce que nous avons vécu et sur ce que nos ancêtres ont vécu, à nous d'en faire de la lumière, là est le travail de la vie me semble-t-il... Belle journée Nikole. brigitte
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Lundi 22 Juillet 2019 à 17:16
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Je n'ai jamais apprécié les eaux stagnantes, les eaux noires de certains étangs. Le glauque ne m'inspire pas. En revanche, un fleuve ou une rivière m'effraient moins. Quant au rivage maritime dont les eaux s'alignent à l'horizon, j'en apprécie la musique quand les vagues s'échouent sur le sable. C'est doux à l'oreille et ce va-et-vient constant est pour moi source de quiétude.
Le parallèle des eaux glauques et de l'inconscient est excellent : j'ai toujours pensé qu'à l'intérieur de l'âme croupissaient beaucoup de violence et de non-dit.
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Vendredi 26 Juillet 2019 à 12:03
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mais tous les fleuves nous conduisent vers les mers et les océans, dédaignant comme nous avec l'âge l'eau croupie des mares à canards ...
amitié .
Joliment dit ; tu as raison. Merci. Amitiés.