• (Faux) Interlude

     

     Interlude

                             © L'Oeil du Krop

     

        J'avais d'abord posté cette photo sans texte (d'où l'ajout au titre) et puis, dans l'intervalle des heures, j'ai pas mal pleuré, pas forcément de tristesse, pas que en tout cas, et j'ai eu envie d'attacher ces larmes (expression curieuse) comme sur une corde à linge, influence de cette image oblige, en évoquant la nuit mais la lumière, les clairs-obscurs de la vie, les émotions, prégnantes, imprévisibles, ponctuelles. Faut vous dire que déjà, pour les fictions, je suis bon public, chuis capable encore à mon âge d'essuyer (après l'avoir fait couler) une larme devant La petite maison dans la prairie (ce qu'il y a de bien avec le vieillissement, c'est qu'on n'a plus peur du ridicule ou du jugement en avouant ce genre de choses) ou sur bien des scénettes de midinettes dans le plus mauvais téléfilm qui soit. Je me souviens que jadis (jadis, j'ai deux cents ans ou quoi ?) on appelait ça de la sensiblerie, versant péjoratif de la sensibilité ; soit, si vous voulez ! Alors j'vous dis pas quand il s'agit de vrais évènements ! Penser à une personne qui me touche, lire quelqu'un qui me touche, entendre quelqu'un qui ... bref vous avez saisi le topo. Mes glandes lacrymales font preuve d'une belle activité et mes yeux  sont bien nettoyés. Je me suis demandée si le fait de ne plus voir le cercle de cœur, de correspondre par Zoom, Skype, ou par l'écriture, sans la vue, n'exacerbait pas nos sentiments, nos élans, nos ressentis, vis-à-vis des autres, a fortiori s'il nous sont chers. Ce tancarville de la photo, j'ai envie, virtuellement, d'y pendre des petits mots mouillés, des regards lointains, des pensées douces comme des doudous qu'on ferait sécher en les suspendant par les oreilles, dans cette lumière, là, dans ce soleil qui traverse l'épais carreau pour venir les réchauffer eux, et nous réchauffer nous.

     

    Musique de fond : Stay gold, en belle vidéo dorée ici, chantée par les deux sœurs de ce groupe que j'aime beaucoup et que je découvris avec bonheur grâce à ça (à écouter, mais à regarder aussi, ne serait-ce, pour cette seconde vidéo, que pour les larmes d'émotion de Patti Smith ...)

     

    (Et toujours d'autres photos ailleurs : ici, portfolio des plus récentes)

     

    « Humour urbainInterlude »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 26 Novembre 2020 à 13:56

    plonger corps et âme dans les rôles ingrats de la vie, celle des héros d'une histoire, celle de proches qui souffrent, celles de ceux-là qu'on ne connaîtra jamais mais qui nous sont contées ...

    il y aurait tant de raison de pleurer ... et sur soi ... aussi parfois ... 

    l'émotion nous rend "humain" quant à la "sensiblerie" je l'accorde plutôt aux niaiseries sur lesquelles il nous serait donné de s'émouvoir sans réelles raisons  ...

    loin de ce que tu nous décris !

    amitié .

      • Jeudi 26 Novembre 2020 à 14:20

        C'est gentil :-) Merci.
        Amitié.

    2
    Jeudi 26 Novembre 2020 à 15:09

    Larmes si tristes, mais si douces ... 

      • Jeudi 26 Novembre 2020 à 15:17

        Oui ... :-)
        Merci de ton passage.

    3
    Jeudi 26 Novembre 2020 à 16:07

    J'espère que cette belle lumière dorée aura séché tes larmes, Nikole. Cette période nous met parfois les nerfs à fleur de peau. Merci pour les liens vers ces deux soeurs suédoises que tu me fais découvrir, très émouvantes (Patti Smith aussi).

      • Jeudi 26 Novembre 2020 à 16:24

        Mais oui ... merci. Et merci d'avoir écouté la, ou plutôt les, musiques.
        Bonne fin de journée.

    4
    Jeudi 26 Novembre 2020 à 17:30
    daniel

    Pleure fait souvent du bien !!  Faut pas s'en priver......C'est l'expression physique d'une émotion.....On évacue !!

    J'aime beaucoup cette photo. Je ne vois que la lumière et j'aime la lumière !!

      • Jeudi 26 Novembre 2020 à 17:43

        Merci ! :-) Grand merci Daniel !

    5
    Jeudi 26 Novembre 2020 à 18:49

    tu sais quoi ? j'adore cette photo là https://loeildukrop.aminus3.com/about/

    Je t'embrasse.

      • Jeudi 26 Novembre 2020 à 19:16

        :-)♥ merci !
        Je t'embrasse.

    6
    Jack
    Jeudi 26 Novembre 2020 à 21:06
    La photo est splendide...La lumière t’accompagne.
      • Jeudi 26 Novembre 2020 à 21:17

        Merci mon petit! :-)♥ Bisous.

    7
    patrick
    Jeudi 26 Novembre 2020 à 21:35

    Il y a des circonstances , dans la vie , après certains  chocs émotionnels graves ,  où on  raccommode les déchirures psychiques , comme on peut , avec ce qu'on trouve , avec ce qu'on a sous la main.

    Çà colmate , ça suture tant bien que mal, et ça tient comme ça peut, miracle de l'adaptabilité de l'être humain. Seulement , il y a des mots , des phrases , des images ou des situations face auxquel(le)s la suture a du mal à tenir.

    on sent réellement le niveau de l'eau qui monte et qui atteint le milieu des yeux. Cette crue instantanée , pareille a une crue d'épisode cévenol ( toute proportion gardée bien sur ) s'avère capable de faire sauter la digue du canal lacrymal .

    Juste a cause d'un mot, d(une évocation,...d'un souvenir.Face a cette incoercible  avalanche de larmes qui arrive , la seule solution quand on n'est pas seul, est de ne pas essayer de proférer l'ombre de l'esquisse d'un mot , d'un son, car on sait que tout va partir.

    Les larmes de Patti Smith m'émeuvent. oui, sincèrement. J'ai beau savoir qu’elle est juste Humaine , comme tout le monde , mais pour avoir eu le bonheur de la voir sur des scènes très différentes comme le Pavillon de Paris , la Cartonnerie de Reims, l'Elysée Montmartre ou l'Olympia, qu'on soit loin, ou à ses pieds sous la scène , c'est l' Énergie phénoménale , la Force de cette femme qui irradie du personnage. Elle parait tellement indestructible , invincible, sans qu'on puisse douter un instant qu'elle ne joue pas , qu’elle est comme ça , un roc. Que rien ne peut toucher .

    Ben , si .

     

      • Vendredi 27 Novembre 2020 à 09:57

        Merci pour ce long développement ... :-)
        Drôle de bonne femme que cette Patti-là. Libre. Avec toute la dose de rebellion naturelle que cela suppose. J'ai toujours eu une certaine fascination pour elle, même si je suis sûre que dans la vraie vie c'est le genre de personne difficile, voire impossible, à vivre (pour moi). Je l'ai vue en concert plusieurs fois , et si à l'Olympia c'était il y a plusieurs années, nous y étions peut-être en même temps sans le savoir.
        Bonne journée. Je t'embrasse.

    8
    Vendredi 27 Novembre 2020 à 12:25
    zalandeau

    Moi aussi j'apprécie la petite maison dans la prairie et je n'ai pas honte de ragarder quelque chose de moralisateur... comme Zorro qui a bercé mon enfance... Je déteste les films qui se terminent injustement...

    Très bonne journée à vous

      • Vendredi 27 Novembre 2020 à 14:55

        Je pensais être seule de mon âge à être sensible à ça ... peut-être mon émotion vient-elle du fait que furent des heures où la fiction montrait certaines valeurs vertueuses qui n'ont plus jamais cours ou presque. :-) Et ... oui, moi non plus je n'aime pas quand c'est injuste, même dans un contexte fictionnel ! Merci ! :-)
        Très bon après-midi à vous.

      • Samedi 28 Novembre 2020 à 12:00
        zalandeau

        Le monde du réel est tellement injuste, inéquitable, qu'il faut bien se réfugier dans des fictions morales... Très bon samedi

      • Samedi 28 Novembre 2020 à 13:23

        C'est vrai :-) ... Très bon samedi, aussi.

    9
    Vendredi 27 Novembre 2020 à 13:03

    Ces larmes qui font du bien, tant de bien....

    Alors moi je ne connaissais pas du tout First aid kit, déjà leur nom est si...secourable. Gold doré d'abord sur ta super photo, puis cette chanson. En un mot, merci, tant de beauté humidifie mes yeux...

      • Vendredi 27 Novembre 2020 à 14:57

        Grand, grand merci à toi aussi ! Je trouve que leur nom est  superbement trouvé. :-)

    10
    Mardi 1er Décembre 2020 à 09:48

    Ton article fait surgir un souvenir totalement saugrenu, enfoui bien loin dans ma mémoire : celui de l'étendoir auquel séchaient les peluches des enfants. Ils n'en manquaient pas. Je n'ai jamais songé à immortaliser ce "spectacle" et ton article qui me le fait me projeter des années bien éloignées dans le temps me fait prendre conscience plus que d'habitude que tout devient lointain mais en gardant une saveur particulière. Et les enfants grandissent plus vite qu'on ne se l'imagine, ils sont adultes avant même qu'on ait compris ce qu'était la vie. Quant à leur vie propre, ma foi, on devine très tôt leur personnalité, on se surprend à regretter qu'ils ne soient plus des tout-petits et qu'ils nous échappent sans qu'on puisse rien retenir. Sans doute y a-t-il en nous une part d'égoïsme qu'on ne découvre que tardivement...

      • Mardi 1er Décembre 2020 à 10:42

        J'aime beaucoup raviver les souvenirs ! :-) Je t'avouerai que cette image a surgi de ma mémoire, à moi aussi, comme un diablotin de sa boîte ! :-)
        Ma maman me disait, comme bien d'autres : Petits, petits soucis, grands, grands soucis. Je ne la croyais pas. C'est vrai. Elles ont toutes deux plus de trente ans, et je m'inquiète grandement pour elles, qui ne sont pas, comment dire, installées dans la vie encore (et la cadette sans travail vit encore avec moi, c'est te dire). Entre la dans leur tête trop-nomade et la trop-sédentaire, je me sens égoïste, certes, mais pas au sens où tu l'entends, je voudrais profiter quelques années sereinement d'une retraite que j'estime mériter ... :-)

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