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... l'espace d'un matin ...
... oui j'avais oublié ce que vivent les roses ...
Les arbres ont refleuri et je n'avais rien vu.
La nuit a changé d'heure, je ne m'en étais pas aperçue. Heureusement, l'œil électronique veillait au grain : il m'a prévenue, mais j'ai mis un moment, inattentive, à errer entre deux moments distincts ... flou temporel ...
À croire que nous sommes désormais focalisés sur nos obscurités, nos peurs, nos pleurs qui affleurent ...
Il fait grand soleil ... le pied dehors, j'ai frissonné ... contrastes : soleil mais froid, soleil, mais noir. En contrebas, rues silencieuses et villes mutiques.
Moments historiques et séquences qui semblent de la science-fiction.
Les impressions filent comme des ombres. Tandis que tournent et tournent les pensées.
Pendant que courent, fatiguent, travaillent, luttent, soignent, meurent des gens, d'autres, tapis comme animaux dans leur tanière, attendent. Le retour du printemps. Non pas celui des fleurs.
Mais celui de la vie.© L'Oeil du Krop
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Commentaires
Le printemps tiendra-t-il sa promesse ? Certes, tout refleurit, mais au détour d'une fleur, la crainte est là. Alors on hésite à croire en un lendemain qui tarde à venir. Plus le temps passe, plus le doute se fait pesant. Il est bien là le printemps, mais sans sa douceur habituelle : le froid est revenu. Me vient à l'esprit, le magnolia qui dévoile et déploie ses fleurs avant même que les feuilles ne pointent tout leur vert brillant : il semble murmurer que l'espoir est bien là. A nous de nous déployer notre propre printemps !
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Mercredi 1er Avril 2020 à 23:59
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Je n'arrive pas à m'habituer à cette dissymétrie entre ceux à qui tout incombe, les soignants et tous les autres qui font que notre société continue à exister, et ceux dont je suis qui doivent ne rien faire, même si je suis consciente que c'est ce rien qui protège ceux qui font.
(((Je vais te faire une confidence, j'ai évité depuis quelques jours tes billets parce que je savais que tes mots allaient soulever une tempête de pensées, de pistes de réflexions, et me donner envie d'en parler. Je crois que j'avais envie de me taire. Et maintenant ça va m'être impossible.)))
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Mardi 7 Avril 2020 à 10:08
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tout comme toi, je me sens perdue dans ce temps suspendu ... une monotone langueur m'envahit et je tremble à penser que cela puisse durer ...
courage et amitié .
Merci à toi.
Je t'embrasse.