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LE TEMPS (61), OREILLES (42)
Fina-liser
©hâlons, le Krop
En allant au lycée, à quinze ans et plus, je passais par cette avenue ; il me fallait bien une heure pour marcher jusqu'au centre ville, j'habitais un village proche, et j'adorais cette balade du petit matin, dans le silence et le jour qui s'éveille. J'adressais un sourire mental vers la rue qui montait derrière, menant au collège où l'année d'avant je coulais des jours heureux. Quand il pleuvait ou que j'avais la flemme, je prenais le bus, dont l'arrêt se trouvait là, devant ou à la place de ce pavillon dont je ne me rappelle pas l'existence. Le quartier, la rive gauche de la ville, populaire et peu habité, s'est effacé peu à peu, il fallait aller d'un côté jusqu'à La Bidée voisine, quartier HLM, ou de l'autre, jusqu'à la gare, où commençait la "vraie ville" pour que les rues s'animent un peu : ici, la brasserie Slavia, la Comète, coeur de vie et de travail du quartier, avait fermé, et l'activité, semblait-il, si l'on en jugeait au calme des rues, était absente. Bâtiments exangues ! (LIEN). Mais sans doute précipité-je un peu tôt cette rue dans l'oubli. Le silence n'est pas la mort, et mes souvenirs peut-être se superposent-ils ! Quand j'ai quitté le collège, la brasserie était déjà fermée, mais deux pôles commerciaux subsistaient, le café de la Fourche, qui n'existe plus, quartier général du père Bojko, notre voisin, qui y allait en mobylette et revenait entier je ne sais par quelles protections divines, et ce bâtiment devenu vente de placards, qui était à l'époque un garage et station-service. Je me souviens du trouble que j'éprouvais à longer ces murs, parce qu'un des employés me dévisageait quand je passais. J'avais la trouille et en même temps je trouvais sans doute quelque fierté à être remarquée par un adulte, moi qui me sentais transparente et si enfant. Un jour je ne l'ai plus vu, et je me demande si ça ne m'a pas manqué ...
De cette période reste une trace, laissée là comme un souvenir de la vie mécanique du lieu, et j'ai souri de plaisir en le découvrant ...
ar©hives du Krop
Et si vous vous attendiez à ce que mon illustration sonore soit : Je t'attendrai à la porte du garage, oubliez ! :-)
Was-a-bee, This is what you are(N'oubliez pas de cliquer sur les photos si vous voulez que ça baigne dans l'huile ...)
Tags : Rennesson Châlons, musique Was-a-bee This is what you are, Nicole Cholewka Finaliser
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Commentaires
3Double d'ArthurDimanche 19 Juillet 2015 à 23:39Bonsoir,
Pour vos, nos souvenirs et bien plus sur CHALONS.
http://www.opel-rennesson.fr/qui-sommes-nous/notre-histoire/
J'apprécie ce type de récit. L'historien qui est en moi pense souvent à ce qui est disparu de certains lieux. Il y a quelques semaines, j'ai passé quelques heures sur Internet à chercher des photos de trucs abandonnés : parc d'amusement, stade de baseball, commerces, etc.
Bonne musique musclée !
Ça me rappelle une réplqiue de "l'emmerdeur" où Jacques Brel répond à Lino Ventura qui ne comprend pas qu'il ne s'arrête pas à la sation service alors qu'ils sont presque à sec il lui dit "Je prends que les Fina".
Je réagirai plus tard aux autres commentateurs, que je remercie d'ores et déjà, mais je veux d'abord m'adresser à Double d'Arthur, là, tout de suite : le choc en voyant ce lien avec le garage ... ben oui ... Rennesson, c'est bien comme ça qu'il s'appelait, ça m'était sorti de la tête. Ces photos, en parallèle avec les miennes, sont extrêmement émouvantes, et je vous remercie in-fi-ni-ment. Mais, MAIS ! comment êtes-vous tombé sur mon blog, sur ça !! ? (Et qui êtes-vous ?) Merci en tout cas, MERCI (quant aux séries de vieilles cartes postales, je les connaissais, mais les revoir m'a plu, aussi).
souvenirs chargés d'émotion. l'enfance nous marque, cela ne fait aucun doute.
bonne journée
arielle
Bienvenue ici, ariellea et merci.
Quant aux habitués, ravie de vous lire, comme d'hab : Mario : c'est marrant, je n'aurais pas qualifié cette musique de "musclée" ... :-) Quant au passé, il est tellement ce que nous sommes ... c'est drôle d'ailleurs car tu t'intéresses aux lieux "perdus" (moi aussi remarque) de par ton intérêt d'historien, et je m'intéresse aux mots disparus, de par mon intérêt lexical ; ah oui Loqmanjp, il y a ça ! ... je me demande si cette chanson-là aussi, d'ailleurs, n'est pas quelque part dans ce blog ou sur aminus ; Thierry : je ne me souviens pas de ça, mais c'est drôle ce que tu rappelles : si je retombe sur ce film, je vais penser à toi à cette réplique ! :-)MERCI À VOUS !
Toujours intéressant de découvrir un nouveau blog, on voit tout de suite si on "accroche" ou pas ...
j'ai lu ce post et j'ai déjà envie d'y revenir ... alors, à bientôt !12EdrusMardi 21 Juillet 2015 à 12:02Au TOTAL , ce souvenir, c'est du PUR FINA belge! A la fin, je m'attendais à voir " les tours de Carcassonne se profiler à l'horizon de Barbaira", mais je suis resté à attendre "devant la porte du garage"!!ça n'a pas Trenet!!
L'ex "Instit de la Bidée" ( SIC)
Hi hi ! Vous êtes drôle, Prof !
C'est vrai que les prôôôfesseurs bourges de Châââlons vous appelaient comme ça, vous nous l'avez raconté (et je n'en reviens toujours pas ...) Où ça va se nicher tout ça, hein !
Bonne journée.MERCI à tous.
Double d'Arthur (Gauvain, donc !), je vais rester avec mon interrogation frustrée ! Las ! :-(
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bonjour nikole,
il y a des souvenirs comme ça ... je me souviens de mon chemin des écoliers à suresnes, il sentait les roses ... bon dimanche, bises, véronique