S    comme    SORTIE  (DOMINICALE)

Après la grisaille pluvieuse du samedi, la lumière et la chaleur éclatantes du dimanche, tout d'un coup ! C'est le printemps ? Oui, au moins aujourd'hui.
Avec son début de cortège de filles qui montrent, à nouveau, une épaule, voire les deux.

Enfin, fait froid, fait chaud, je continue à voir des endormi(e)s dans le métro ... (ça rime !)

Mais que cela ne nous éloigne pas du réel sujet de ce billet : les mots. Et leur mise en scène aujourd'hui à la Halle Saint-Pierre, à Montmartre. Ce n'était pas un temps à s'enfermer ? Pour une heure de théâtre, si.

J'avais entendu parler, il y a quelques années, de Jean-Pierre Brisset, sorte de fou joueur de mots jusqu'à le faire comme avec une véritable matière physique.
Je ne me suis pas renseignée sur le contenu avant le spectacle ; j'ai pris deux ou trois photos, pas plus, pour ne pas déranger, mais elles sont floues ; et je n'ai aucune trace de mon billet d'entrée, qu'ils ont conservé en totalité, frustrant mon penchant fétichiste à garder tous les papiers qui jalonnent mon existence.

C'est donc à partir d'un petit bouquin acheté à la sortie, et fait pour l'occase, que je m'en vais partager avec vous des éléments de cette courte pièce montée à partir d'une conférence.

Ces scans donnent une idée générale de la pièce (n'omettez pas de cliquer sur les pages pour lire plus confortablement). La conférence en question est un festival oral flamboyant de jeux et d'enchaînements de mots pour expliquer à sa façon dans un délire linguistique poussé la formation de la structure du langage. Tout vient des grenouilles !
Et (j'avoue que j'ai mis quelque temps à m'en apercevoir), tout est sexuel (on a d'ailleurs droit à quelques croquis ... gnolets ... au tableau )

                                                            © Krop
 

Rassurez-vous, je ne vais pas vous faire des tonnes sur le sujet, mais revenons un instant sur les grenouilles :

Je vous l'ai dit, la grenouille est essentielle et omniprésente dans ce qu'il raconte, et tout ce qui a trait aux onomatopées est assez succulent à l'écoute.

De façon ludique, il attribue à un Larousse (nous sommes en 1913) l'attribution de cris particuliers aux batraciens (voir ci-contre, souligné) : brekekex, coax et ololo : soit ! je promets de vérifier si je trouve un vieux Larousse de nature encyclopédique où ces cris sont référencés ... car si on peut penser, en l'occurrence, que tout ça est inventé (dans ses explications langagières, même si ça dérive, il y a quelques réalités linguistiques, mais je ne connais pas assez le bonhomme, ni certains aspects de l'histoire de la langue pour savoir jusqu'à quel point) un souvenir onomatopéique précis m'est revenu en mémoire et je suis allée vérifier ... 

 Bon sang ! mais c'est bien sûr, les

  antiques Grenouilles

d'Aristophane ... 

 Brékékékex coax coax !!!

Bouclons la boucle, et terminons cet article par une photo de retour, dans le métro. Je ne sais jamais si les reflets seront amis et ennemis, et de toute façon, in situ, je n'y pense pas car je ne m'en aperçois pas. Et cette photo d'amoureux, de dos, que je croyais prendre, à travers la vitre du métro, finit aussi, en fait, par être, vaguement, un autoportrait du Krop ...