• Matinales

     

                Quai des brumes

     

    Matinales

     

    Quelques dizaines d'heures auparavant, j'étais tombée à la télé sur le film dont j'ai emprunté le titre pour ce billet. Gabin et Morgan promenaient leur drame dans le brouillard du port du Havre. Le film m'en a rappelé un autre, Des gens sans importance, où le même acteur se retrouvait dans une brume épaisse, une impasse de route, de vie. Le brouillard des films s'accommode bien du noir et blanc.  Celui de la réalité aussi, en fait : comme les images de neige, les images de brume ne semblent pas s'imprégner de couleur : le filtre atmosphérique les nimbe d'une peau opaque, irréelle et onirique. Qui me plaît. Qui m'a toujours plu. Et ce matin, sous mes fenêtres...

     

    Matinales

     

    Le brouillard. Un brouillard profond, à battre des mains ! Ptit dèj et habillage plus tard, ni une ni deux direction le quai brumeux en face de chez moi, avec ma chère Marne et ses abords ; vous me suivez ?

     

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    Une mélancolie infinie habite ces paysages. Le silence est humide.  Les pensées en suspension. Les rêves en flottaison presque. Un monde étrange, étranger vous couvre de son mystère. Et pourtant, pourtant, vous n'avez pas peur. Parce que vous vous sentez à votre place. Posé sur le monde. Dans le monde. Protégé par des forces telluriques. Naturelles. Hors de la civilisation artificielle. Comme si une donnée fondamentale continuait d'exister. Celle de l'influence de l'air, de l'eau, de l'atmosphère ; ça pourrait foutre les jetons mais moi, ça me rassure.

     

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     ...   à suivre ... 

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 19 Février 2017 à 02:12

    C'est quelque chose de particulier, car, chez moi, il y a peu de brouillard, dans mon coin.


    Tes photos sont évocatrices et j'ai plissé mes yeux en cherchant à distinguer ce qu'il y avait.

      • Dimanche 19 Février 2017 à 11:19

        Ah oui, peu de brouillard par chez toi ? Ici il est rarement aussi opaque, ce qui fait qu'en général il se lève plus tôt. Alors qu'hier j'ai eu, et pris tout mon temps pour en profiter !
        C'est vrai que même en cliquant et en agrandissant, on ne voit pas forcément grand-chose, et (hormis ta difficulté de vue à toi, ce qui ne doit pas être simple pour ces photos-là) c'est précisément ce qui fait en grande partie son charme.

    2
    Dimanche 19 Février 2017 à 13:36

    Très délicat à montrer les paysages tels qu'ils sont par temps de brouillard avec le numérique,
    on a tendance quelque part à chercher à "compenser" , là apparemment c'est brut de décoffrage,
    encore faut-il savoir faire la bonne exposition, je crois que l'ambiance est vraiment naturelle, même
    si pour bien l'apprécier , il faudrait un fond sombre pour ce genre de photos, d'ailleurs en les cliquant
    c'est nettement plus lisible !

      • Dimanche 19 Février 2017 à 15:31

        C'est bidouillé le moins possible, mais ce n'est pas brut de décoffrage quand même : j'ai dû remettre, souvent, un chouïa de contraste, pour que la purée de poix ne soit pas juste un magma où l'on ne voit rien.
        Quant à la couleur du fond, tu as raison, je l'ai fait blanc à l'origine car je n'aime pas beaucoup le noir dans ce contexte-là, il me rebute.

    3
    Dimanche 19 Février 2017 à 14:14

    Magnifique reportage embrumé !
    Avec une préférence pour celles traitées en noir et blanc, la première est superbe !

    Merci Nikole pour cette balade matinale !

     

      • Dimanche 19 Février 2017 à 15:33

        Je préfère moi aussi les photos en noir et blanc, ici... ailleurs aussi, c'est vrai. Merci pour tes compliments.

    4
    Dimanche 19 Février 2017 à 14:48

    Waouh, j'aime beaucoup tes visions embrumées, le N/B et les couleurs font des effets différents : la péniche, je la préfère en N/B (1), mais les couleurs rendent très bien l'eau (3) et le i rouge sur l'eau (10). J'attends donc la suite. Bon dimanche, Nikole.

      • Dimanche 19 Février 2017 à 15:34

        Ton enthousiasme me ravit. J'espère que la suite te plaira autant. Bon dimanche à toi aussi.

    5
    Dimanche 19 Février 2017 à 18:59

    Comment le réel devient autre par un simple choix d'habit différent.

      • Dimanche 19 Février 2017 à 20:34

        C'est ça ...  :-)

    6
    Dimanche 19 Février 2017 à 19:39

    Pourquoi faut-il toujours qu'il y ait un(e) préféré(e) ?
    La première est pour moi la plus forte, la plus évocatrice de ce mystère qui nait avec l'arrivée du brouillard... Quel que soit le lieu, aussi banal soit il, il suffit que la brume tombe et on commence à se faire un film...
    Ce matin, chez moi aussi au bord de l'Oise, il y avait du brouillard mais la feignasse que je suis a abandonné la couette vers 9h30... A ct'heure, finie la trouble lumière de l'aube embrouillardée ( Oui, du verbe embrouillarder... )...
    Le temps de me préparer, y avait plus de brouillard et même plus de croissants chez le boulanger... Non mais, y de ces drames qui se jouent sans que personne n'en sache rien... Mais ou qu'est donc BFM TV quand ma vie se délite à ce point...
    Du coup, pain grillé et beau soleil... plus envie de faire des photos !

    :-)

      • Dimanche 19 Février 2017 à 20:36

        Une préférée ? Pas obligé ben non... ! Ici, c'eût été ce matin, le brouillard, je l'eusse manqué car je me suis levée tard (aussi) mais hier, nan ... la chance ! Cela dit, rester sous la couette, c'est pas mal non plus !

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    7
    Dimanche 19 Février 2017 à 21:04

    Des photos exceptionnelles où les maisons sont nimbées d'une lueur incertaine. Merci au brouillard qui prend corps devant et autour de ces maisons, les rendant intemporelles, quasi mystérieuses, sans pour autant créer  l'étouffement que l'on peut ressentir dans une purée de poix intense. Oui, des photos qui montrent une réalité différente : maisons enveloppées d'une ouate transparente qui semblent hésiter à se montrer, à se dévoiler, paysages d'eau sous les ponts, squelettes des bas-ports, bateaux à quai, tout y est et dégage un infini intangible.Très réussi.

      • Dimanche 19 Février 2017 à 22:50

        "Pas d'étouffement", "un infini intangible" : c'est exactement ça, oui, que j'ai ressenti, ce que vous décrivez. Merci pour ce si beau commentaire, qui me va droit au coeur !

    8
    Patrick
    Dimanche 19 Février 2017 à 21:45

    très beau reportage  au pays de la ouate.

    J ai vraiment pris énormément de plaisir à lire tes commentaires plus que jamais emplis d'une poésie et d'une sensibilité qui n'a d"égale que leur justesse et leur précision.

    un beau tour de force , ......j'aime .

    Ces images  de brouillard , et encore plus lorsqu'elles sont en  N&B, m'évoquent immanquablement les films des années 30/40, dans lesquels, de façon systématique , un plan d'une rue dans le brouillard à la nuit tombante ou tombée, te faisait savoir que du mystérieux , du louche  ou de l'horrible, se tramait au coin de la rue suivante, et que le silence , a peine rompu par le bruit des sabots des chevaux du coche qui passe , allait e tre transpercé du hurlement de la future victime .

    murders in the fog ..............

      • Dimanche 19 Février 2017 à 22:53

        J'entends d'ici le bruit des sabots que tu évoques, et je vois des images. Avec la couleur, même si je ne la rejette aucunement, le cinéma a perdu une dimension mystérieuse, onirique, profonde. Les paysages de brouillard accentuaient cela.
        Tes mots sont gratifiants et ils me touchent beaucoup : merci à toi !

    9
    Lundi 20 Février 2017 à 07:25

    une ambiance ouatée, qui a l'art de suspendre dans le temps le vif de la vie, troublant nos regards, noyant la ligne claire de nos idées préconçues, une suspension ... une glace sans tain qui pourtant suscite la réflexion ...

    amitié .

      • Lundi 20 Février 2017 à 07:55

        Tout cela est joliment dit, et je t'en remercie ! Amitiés.

    10
    Lundi 20 Février 2017 à 20:28

    j'aime infiniment! tout feutré et ça embellit les choses

      • Lundi 20 Février 2017 à 21:27

        Merci Sylvie !

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