• OREILLES (47), TEMPS (64)

    Suivre la musique, quand la messe est dite

     

    La fin de la chanson que je vous proposai hier m'a rappelé le début d'une autre pièce musicale,
    celle-ci :


    Pierre Henry et Michel Colombier, Psyché rock

    Pas vous, hmmm ?

    Cette "mélodie" (lien explicatif) de 1967, qui fut remise à l'honneur plusieurs fois par la suite dans d'autres contextes, est le morceau le plus célèbre de Messe pour le temps présent (lien explicatif), suite de musiques créée(s) à l'époque pour le ballet de Maurice Béjart.

     

    OREILLES (46), TEMPS (63)

                                            (image empruntée au Net)

     

    Une musique qui, de fait, se prêtant à des chorégraphies modernes, fut du coup, si je me souviens bien (je suis à un âge où l'ancienne réalité se mélange aux vieux rêves), avec une autre du groupe Santana, un support de "cours de gym" dans une  classe de lycée où, oui, l'on dansa, car la prof, dont j'ai malheureusement oublié le nom, mais dont je me rappelle fort bien la jeunesse et le charme, me fit, cette année-là, aimer les cours d' "éducation sportive" car j'y découvris nombre d'activités intéressantes, comme, outre la danse moderne, le canoé sur la Marne (phrase aussi longue ou presque que celles du petit Marcel (lien photo), mais moins bien écrites, je vous le concède ...)

    Maurice Béjart explique le sens de ce titre dans une interview succincte de l'époque, que je vous invite à découvrir, et qui se clôt par quelques images de répétition du spectacle : c'est ICI.

     

    OREILLES (47), TEMPS (64)

     

    Messe d'un côté, cérémonie religieuse, et pour le temps présent, actualités politiques. Mélange de mélodies et de sons discordants, acides. Le mot messe, on ne l'entend plus guère. On n'entend plus parler des chrétiens que dans des termes tragiques ou dans quelques manifestations extrêmes de sursaut de survie ou de haine, en tout cas dans les actualités. La religion ! Je suis athée, ou agnostique, je ne sais pas trop. Je ne peux me résoudre à penser que c'est l'absurdité qui dirige le monde, qu'il n'y ait pas un sens, une logique à la vie, une explication à certaines manifestations troublantes, alors oui ça m'arrangerait que des forces, telluriques, impalpables, para-humaines, je ne sais, spirituelles peut-être, aient une quelconque incidence sur la vie, mais pas un plénipotentiaire qui rend ostentatoires, débiles, décérébrés et haineux ceux et celles qui se réclament de lui. Pas de dieu, donc, et avec une minuscule, j'insiste.

     

    OREILLES (47), TEMPS (64)


    Le psyché rock sus-évoqué prendrait ses racines mélodiques dans le très connu Louie Louie, qui existait alors depuis une dizaine d'années. Certes il y a quelque chose, mais ça ne me paraît pas si évident. Une chanson que j'aime beaucoup, aussi, et dont je vous offrirai deux interprétations, une assez violente, au moins musclée, dans son exécution, celle d'Iggy Pop :

     

     ... et une autre, pour revenir aux origines, celle de ceux qui la créèrent, les Kingsmen, dans une version douce alors, celle de temps fastes, même si on disait alors que le chanteur (mort en avril dernier) y débitait des obscénités, qu'on pouvait entendre en passant le disque à une autre vitesse. La vérité et l'illusion. Légendes. Mystères. Croyances.

     

     De toute façon, c'est triste, mais la messe est dite (dire qu'on n'emploie plus cette expression que dans des contextes qui ne sont pas religieux, c'est drôle non ?) Allez, à bientôt les amis ! Que la paix, pauvre paix, soit avec vous. Ite missa est ...

     

    OREILLES (47), TEMPS (64)                                                                                             

     Les images additionnelles sont des captures d'écran de chorégraphies à la télé ©lic-©lac Krop

     

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 5 Août 2015 à 08:38

    Bonjour,

    À écouter et à réécouter dans le même mouvement. tenter d'imaginer quels gestes pourraient se poser sur ces notes. De la musique généreuse. La générosité, ça se perd...

    @ bientôt.

    2
    Mercredi 5 Août 2015 à 12:46

    Maurice Béjart, un homme culte pour la danse, un jalon important.

    J'ai eu beaucoup de plaisir à suivre ton lien. D'autant qu'il fait référence à un homme plus jeune que l'image que j'en avais gardée.

    3
    Mercredi 5 Août 2015 à 19:00

    Évidemment, tu attendais mon commentaire... Car Louie Louie, c'est l'essence de la vie !


     


    Louie Louie n'est pas une création des Kingsmen, mais d'un obscur chanteur de Rhythm & Blues, Richard Berry.  Voici :


     


    http://4578.eklablog.com/richard-berry-louie-louie-1957-a47404904


     


    Les reprises ont circulé dans le nord-ouest américain (Région de Seattle) par des versions de gens comme les Wailers, Rockin' Roberts et un enregistrement de Paul Revere & The Raiders, précédent celle des Kingsmen.


     


    Les dites obsénités du chanteur Ron Ely visaient surtout sa diction, qui donnait l'impression qu'il était saoul. En réalité, Ely, qui était le batteur, devait chanter dans un microphone qui était haut perché, ce qui l'a porté à gueuler davantage que de chanter.


     


    L'accord de Louie sera sans cesse emprunté et trafiqué. Pour illustrer ceci : ce lien :


    http://mariobpormus.eklablog.com/emprunt-louie-louie-a107855974

    4
    Jeudi 6 Août 2015 à 06:37

    J'aime énormément les ballets de M. Béjart...

    Merci pour ce partage

    Bonne et belle journée

    5
    Jeudi 6 Août 2015 à 11:54

    Danses et musique : intérêt partagés pour les un(e)s et les autres dans ce billet.
    -AniLouve et Parnassie : Béjart était une sacrée personnalité et son oeuvre était importante. On parlait d'ailleurs beaucoup de lui (avec Carolyn Carlson, c'étaient les seuls chorégraphes dont j'aie entendu parler d'abord ; ensuite Pina Bausch et Angelin Prejlokav, aussi ...). J'ai bien aimé retrouver ce document vidéo d'une époque maintenant lointaine.
    - Thierry : en comédien que je reconnais bien là, tu évoques la musique (idée intéressante que de parler de générosité en musique), mais tu y associes vite l'idée de gestes ...  :-)
    - Mario : bien sûr que je t'attendais au tournant pour revenir sur mes succinctes approximations. Richard Berry, oui, j'avais vu (ça me fait sourire ce nom alors qu'un de nos acteurs français a le même nom) mais je me suis mal exprimée en parlant de la "création" des Kingsmen, je voulais dire en fait que c'étaient eux qu'on entendait  alors, et que le grand public ne connaissait que cette version-là. Tes précisions sont précieuses, et surtout ton lien qui nous emmène sur plusieurs chemins parallèles.

    MERCI à vous quatre !

     

    6
    Samedi 8 Août 2015 à 07:37

    sympa cette dernière photo.

    7
    Samedi 8 Août 2015 à 08:27

    Merci !  :-)

    8
    Samedi 8 Août 2015 à 08:39

    Maurice Béjart, un mythe qui m'a toujours fasciné… et la danse, un art (sculpture vivante) qui mériterait plus d'attentions, tellement liée à la musique et à la peinture (décors, costumes), un univers tellement complet et susceptible de grande créativité, qui nous a donné des chef-d'oeuvres incontournables, je pense par exemple aux "ballets russes", (Picasso, Cocteau, Satie…)   ton billet, Nikole, donne envie d'approfondir ces thèmes, et c'est ce que je ferais, à partir de Maurice Béjart… Merci!

    PS. Merci de ta visite chez moi Nikole, quoi de plus beau que de retrouver mes chers amis-es après une période d'absence! Grazie!!! tanti baci! Francesco.

     

    9
    Samedi 8 Août 2015 à 08:57

    Petite, je rêvais d'être danseuse. Pour des raisons familiales, je n'ai pas pu, mais j'ai gardé  longtemps une fascination si intense pour la danse que je trouvais beau tout spectacle, fût-il de piètre qualité. Avec l'âge, j'aime, mais de façon sereine a priori, en tout cas à l'égal d'autres spectacles, même si j'ai conscience que se joue là quelque chose de l'ordre du divin, de la transcendance, je ne sais quel mot employer, et devant lequel parfois, encore, je me sens toute petite, aux deux sens du terme.
    Merci Francesco. Tanti baci, aussi !

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