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Paris-balade
En nous approchant de la Maison Européenne de la Photographie, nous avons craint la file d'attente. Mais les touristes étaient ailleurs ; les autochtones aussi ... il est vrai que là comme au Jeu de Paume, il semble que les amateurs ne se déplacent en nombre que pour les déjà très connus ... à Beaubourg, pareil, le sous-sol propose aussi des merveilles, la foule est dans les étages. Mais tout ça me va parfaitement, moins on est nombreux à une expo, plus c'est agréable. Le seul truc moins, à la MEP, c'est que ce n'est pas climatisé. En revanche, il y a toujours plusieurs expos à découvrir, diverses, augmentées cette fois d'un film ... une fois de plus, nous avons passé là des heures.
(cliquez sur les photos que vous voudriez voir en plus grand format)
Bon, le prob, c'est que les expos c'est fatigant, et pour les papattes, et pour les neunœils ... en plus quand on est une compulsive de la photo comme mézigue, on regarde les photos, qu'on a, accessoirement, envie de prendre en photo (quelle idée, j'te jure !) mais en plus on observe les gens tel le prédateur sa proie, on suit, on tourne, tout ça en tentant de la jouer discrétos ... amusant ... euh épuisant ... sisi, amusant aussi ...
La jeune femme à la jupe est en train de regarder des photos de Les(lie)Krims -deux expos faisaient un parallèle (Dark threads,fils noirs)entre l'œuvre noire d'Henry Wessel et les images d'autres photographes sur le thème du film noir- artiste aux photos étranges et qui peuvent mettre mal à l'aise, qui a aussi attiré mon attention sur lui quand j'ai lu un jour une interview de lui dont je me rappelle ces paroles :
- Où habitez-vous ?
- A Buffalo ?
- Buffalo ? Mais c'est une ville où il n'y a rien !
- Justement !
- ?
- Buffalo est une ville ennuyeuse ... du coup il n'y a rien pour se laisser distraire ... alors je travaille ... et c'est très bien comme ça !
Cette phrase m'avait beaucoup fait réfléchir à l'époque (j'étais jeune) ... elle me fait toujours réfléchir aujourd'hui sur le libre-arbitre !...De plus en plus souvent, je l'ai remarqué, les affichettes de renseignements sur une oeuvre ne sont pas prévues pour les épaules artrosées et les genoux déclinants.
(voir aussi ICI-clic)
Et ceux qui s'épaulaient amoureusement, ce jour-là, étaient trop jeunes pour être déjà en mauvais état.
Oui, je m'aperçois que dans les expos je regarde les gens qui regardent les images au moins autant que je regarde les images ...
... en mélangeant parfois les deux ...
Après des heures là, en terminant par la vision d'un film noir dans une atmosphère glacée (ah, la clim, souvent trop peu ou trop !) nous avons continué par notre restau-paradis-fruitier-préféré, le petit de la rue des Tournelles, sur une place attenante.
Il y a toujours à cet endroit des passante ou des assis qui attirent mon œil.(voir aussi ICI-clic)
L'air était doux et prêtait à la promenade. Un peu d'eau, un peu d'herbe, le port de l'Arsenal pas loin et ses bordures vertes... nous avons flâné (et photographié) ensuite quelque temps. Le Parisien aime être dehors parfois comme si c'était la campagne. Plein de gens pique-niquaient et papotaient entre copains ou en famille. Mais je n'avais aucune envie de les photographier ...
... j'ai seulement eu l'œil attiré par cette canette qui, de loin, m'a rappelé la boîte de sel Cérébos de mon enfance, sur laquelle un petit garçon poursuivait une poule en voulant lui mettre du sel sur la queue, geste qui m'a toujours laissée dans une grande perplexité interrogative.
Agnès Obel, Just so (sur YT, ici)
Et puis ... et puis ce fut le festival du couchant et ses merveilles de paysages urbains, nous éloignant des gens pour ne plus voir que les lumières, les reflets ...
... pour, à nouveau, quitté les flamboyances et revenir vers la civilisation.
Jamais loin de la Seine, sur elle ou sur ses quais, à ses alentours musiquaient des fêtes et se groupaient des gens. La grande famille urbaine par paquets chauds et rires en commun.Nous sommes peu à peu sortis de la ville ; nous avions besoin de naturel et d'enjambées furtives.
Toutes photos de ©e jour de juillet par le Krop.
Tags : Paris
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Commentaires
tu mets tout un art à visiter les expositions d'arts ... ton oeil à "l'oeil" observatoire qui visite les gens visiteurs de musées ... mais alors que tu sors tu nous éblouis de ces vues de soirs tombants comme le rideau descend le spectacle terminé !
amitié .
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Jeudi 25 Juillet 2019 à 23:17
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J'aime aussi observer les gens aux expositions, mais je n'oserais jamais les photographier - de dos, parfois, discrètement comme tu l'as fait. Pas envie de bouger en cette semaine de canicule, mais je me réjouis de recommencer bientôt et j'espère retourner à Paris cette année. Merci pour ce billet d'ambiances.
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Vendredi 26 Juillet 2019 à 11:43
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La boîte à sel Cérébos, que c'est loin tout cela... Ton œil repère de ces détails qui font que tes clichés permettent de s'aventurer au-delà de l'image à proprement parler.
Je ne fréquent plus les expos de photos ou de peinture : mes derniers efforts ont été couronnés par la déception.
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Vendredi 26 Juillet 2019 à 18:20
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parmi tout cet enchevêtrement, cette architecture devrais-je dire, de textes , d'idées, de photos et de pensées, une me fait aussi replonger dans une enfance qui est bien plus éloignée sur les calendriers qu'elle ne l'est dans ma pauvre vieille tête.
La vieille expression française « mettre du sel sur la queue d’un oiseau » est employée comme image, lorsque l’on veut dire d’une chose qu’elle est difficilement réalisable ou même pas réalisable du tout
En ornithologie moderne, la notion de délai pour réussir est en gros : "quand les poules auront des dents".
Chuis très coconne moi, j'aurais pu vérifier quand même, au moins avant de pondre -c'est le cas de le dire- ma phrase en parlant ! Merci à toi ! Bises.