• Passer l'éponge ...

     

     Passer l'éponge ...

     

    ... et la jeter, pas parce qu'on abandonne par désespoir, mais par lassitude, après un endroit bien nettoyé, travail bien fait, en attente d'un état des lieux à notre avantage, et parce qu'il y va de notre honneur.
        Et si elle s'est un peu irritée de la Poste, deux heures perdues pour un changement d'adresse, j'ai admiré l'endurance physique et morale, l'optimisme constant aussi, qu'il y avait dans le corps fluet et toujours déterminé, même si c'est sans agressivité, de ma fille aînée.
    Partie déposer ses affaires dans le Sud, Léonie est revenue le temps de cela, du nettoyage final avant de rendre les clefs, avec tous les "quand y'en a plus y'en a encore" en vigueur dans ces moments-là. Devant son courage, il a bien fallu que j'y mette un peu du mien, et que je re-conduise dans Paris écumer les restes valides de multiples produits d'entretien, quelques livres par-ci, un grand plateau lourd oublié par là, et ce petit meuble en dépôt, qu'elle avait oublié de retirer avant le chargement final.
        L'aventure ! Je déteste conduire dans Paris, je n'ai pas de GPS, je panique un peu quand la nuit est tombée, au volant ; il aura fallu l'excellence de ma co-pilote, et un travail sur mes nerfs pour y arriver. Mais AYÈ, c'est maintenant chez moi qu'un peu de bordel s'est surajouté au mien, et qu'il faudra un dernier élagage, de dernières répartitions. Le joli petit meuble sera en dépôt chez moi cette fois en attendant son voyage en voiture, aux vacances. Impressions mélangées d'être utile en ayant aidé de diverses manières, d'en avoir bavé des ronds de chapeau (nous deux), et, le plus fort, le couple fatigue-soulagement. Fierté aussi, de mère.
        Je n'aimais pas la savoir en Afrique, rue Myrha, lieu trop alternatif pour moi, trop décalé pour ma sensibilité. Immergée un court temps, ce court temps-là, dans cette rue, je voyais la place douce et naturelle qu'elle s'était faite dans ce monde-là, saluant et connaissant les commerçants du quartier qui -en tout cas ils l'ont dit- s'attristent de son départ. Oui, ces gens-là sont ailleurs, souvent. Ils vivent beaucoup dans la rue. Mais curieusement, certains m'ont souri et dit bonjour, sans que je les connaisse. Sans doute eût-ce été différent si j'avais rencontré des drogués, des agressifs, des potentiellement dangereux. Mais là, non, j'étais juste dans un autre monde, un autre pays, ce qui a priori me dérange, mais cette fois-là, je ne m'y suis pas sentie mal.

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 3 Juillet 2021 à 07:12

    Il arrive qu'au travers de moments exceptionnels, on découvre "l'autre, les autres"  avec étonnement, cela semble être le cas.

    Bises du jour

    Mireille du sablon

      • Samedi 3 Juillet 2021 à 08:11

        Merci Mireille. Bises.
        Bonne journée à toi !

    2
    Samedi 3 Juillet 2021 à 08:26

    c'est l'Afrique qui est rentrée chez moi aussi grâce à mon cadet de fils, et j'y ai trouvé une philosophie de vie très attachante, courageuse et humaine que certains Européens ont perdu dans l'illusion de leur "supériorité" ... faut dire que les colonisations ont été à la base de ce mépris qui perdure encore ci et là ...

    le métissage arrangera bien des choses .

    on se sent bien quand on est utile à ses grands enfants, courage pour réorganiser ton chez toi maintenant !

    amitié .

      • Samedi 3 Juillet 2021 à 08:51

        Merci Marie-Claude.
        Amitié.

    3
    Samedi 3 Juillet 2021 à 17:46

    J'en suis désolée pour elle, mais La Baladine n'est pas parvenue à franchir la porte de céans (les autres, avez-vous des problèmes similaires ?) ; je retranscris donc le commentaire circonstancié qu'elle m'a fait parvenir via la rubrique "contact" :


    Comme la captcha me refait des misères et me censure obstinément, j'abandonne et te laisse le soin de poster mon comm si le cœur t'en dit. Enfin je vais tâcher de me souvenir de mes mots, et juré craché les prochains je les enregistre avant de les envoyer, non mais ;-)

    Chaque quartier de Paris est un village qui a sa vie propre et ses habitudes, ses habitués, et les quartiers cosmopolites sont particulièrement attachants.
    J'ai vécu entre Strasbourg St Denis et Château d'Eau, quartier très très coloré et je m'y suis toujours sentie bien, tranquille, même quand je rentrais du boulot à la nuit tombée. D'ailleurs, au bout de ma rue, un immeuble délabré était un squat bien crasseux!
    En fait je te lis et je comprends combien j'aime ça, être en terre étrangère, au sens propre comme figuré! Et combien ça me manque... Je suis définitivement une nomade contrariée.
    Sinon, tu m'as fait rire avec ta conduite dans Paris :-D Faut pas que je te mette au volant avec mon homme en passager, ça va criser direct (il est comme toi, hyper stressé) :-o

    Enfin, ton billet exprime parfaitement l'ambiance survoltée des déménagements, entre euphorie (promesse d'un renouveau) et grosse fatigue, nécessité absolue de finir dans les temps et clins d'œil de la mémoire (flûte, y'a encore ça, et ça, et re-flûte etc).

    J'en compte 8 pour ma part, et je ne serais pas contre un 9ème ;-)

    Bref, tu m'as filé une de ces envies de venir à Paris!!!!

    ♥♥♥

      • Samedi 3 Juillet 2021 à 17:55

        En fait je suis semble-t-il le contraire de toi : sédentaire contrariée dès qu'on me bougé ... même si, même si je suis en général ravie d'avoir bougé, d'avoir découvert ... mais après.
        Concernant les déménagements, ce sont en général de toutes façons des épreuves de force. Et qui se vivent aussi de façon différente selon la raison pour laquelle ils ont lieu ; pour moi, négativement ou positivement, ils ont toujours été difficiles, quels qu'en soient les contextes. Et si je compte ... voyons ... j'en comptabilise (si je compte les vrais, où on déplace sa vie) euh ... huit aussi, je crois bien. Il devrait normalement y en avoir un neuvième ... mais quand ?
        ♥Merci beaucoup♥ pour ce commentaire, et le courage que tu as eu de le recommencer.
        Quant à Paris et notre rencontre programmée depuis maintenant presque des lustres, elle finira  bien par avoir lieu.

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