• Petite scène

     

    Forêt noire

     

    Petite scène

     

     

     

     

     

     

     

     

    Sensation étrange que de revenir dans ce tout petit théâtre où je commençai à jouer, il y a maintenant cinq ans. L'air était saturé de chaleur, à l'extérieur comme à l'intérieur. Je venais voir jouer Julie, qui a quitté notre troupe pour celle-là : elle était la benjamine, et de loin ; elle devint une des plus vieilles, là-bas, forcément, avec des garçons et des filles qui n'ont pas vingt ans. Elle nous manque, elle me manque, mais j'ai pu admirer ce jour-là son jeu, son talent.


    Maintenant que je fais du théâtre, je suis partagée devant les spectacles : bienveillante, parce que je connais les difficultés de tous ordres, mais critique aussi, parce que ce n'est pas une raison ! Et que le théâtre, comme tout d'ailleurs, vit mal l'à peu près.
    La troupe jouait une pièce sombre, Forêts, œuvre difficile à monter, et pour moi et mes limites, pas toujours facile à suivre : d'abord parce que j'ai du mal avec les généalogies, les mélanges d'époques, et en plus, en l'occurrence, répartition oblige avec quatorze officiants, les rôles n'étaient pas toujours tenus par les mêmes, ce qui m'embrouillait parfois malgré les noms plaqués sur les tee-shirts.
    Ils s'en sont bien tirés, au milieu des scénettes générant moult gestuelles et déplacements. Et certains, certaines jouent bien. Mais il ne suffit pas d'aimer le théâtre pour y exceller, et j'ai remarqué chez ces jeunes-là un trait que souvent je rencontre : le manque d'articulation. Ils parlent vite, les jeunes parlent souvent trop vite. De plus, il ne faut jamais oublier le public, et parler par ailleurs assez fort pour le dernier rang, fût-il relativement peu éloigné.
    Bon, je ne dis pas que des douceurs, mais la pièce était longue, et en entrant j'avais quelque crainte de m'ennuyer : ce ne fut pas le cas, je trouvai peut-être à cette pièce un quart d'heure de trop, mais pas plus, et j'y pris du plaisir.
    Cependant, magie ! Magie pure pour moi, graphique, picturale, émouvante, que l'arbre de la fin, des corps en un seul : j'en ai eu la chair de poule.

     

     (sinon la chanson en vidéo, ICI)

     

    Bravo à toi, Julie, si mimi à regarder et si juste à écouter. Et bravo à tous, malgré mes bémols, pour le lourd travail de préparation (et la gestion du trac) !

     

    (clic pour vous retrouver au premier rang)

    Petite scène

                                                    photos © L'Oeil du Krop

    Une version en couleurs de cette image est visible ICI (sur le site Aminus)

     

    « InterludeMelancholia »

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  • Commentaires

    1
    Kathy
    Vendredi 6 Juillet 2018 à 08:25

    Pièce très «dure», noire et pas simple à interpréter...ton amie a du se régaler...mais oui, ça a du être un travail énorme...bravo à elle!

      • Vendredi 6 Juillet 2018 à 18:39

        Et merci à toi de passer ici pour ces mots.

    2
    Vendredi 6 Juillet 2018 à 09:27

    L'écriture de Maouwad prend tout son sens sur scène quand on accepte d'aller au bout de ce quelle raconte. Bel engagement.

      • Vendredi 6 Juillet 2018 à 18:39

        J'ai découvert cet auteur à cette occasion. Pas simple pour du théâtre amateur me semble-t-il. Merci à toi.

    3
    Vendredi 6 Juillet 2018 à 20:06

    Ahilsparlenttropvitetescertainedecela?

      • Vendredi 6 Juillet 2018 à 20:25

        Ouijconfirmetjsigne !

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    4
    Kathy
    Vendredi 6 Juillet 2018 à 21:51

    Pour info, Nikole, c'est le directeur du théâtre de la Colline....

      • Vendredi 6 Juillet 2018 à 22:09

        Ok, merci ! Tu sais moi, j'y connais pas grand-chose en théâtre ... sans dèc, en vrai.

    5
    Dimanche 8 Juillet 2018 à 07:35

    Autant j'ai fréquenté, dans mes jeunes années, le théâtre, autant je n'y vais plus. J'avoue, qu'à part les classiques, je n'apprécie pas les comédies ou tragédies modernes : je ne ressens aucune émotion, sinon de l'ennui (je crois que je dois cela à Ionesco).

      • Dimanche 8 Juillet 2018 à 08:08

        Il fut un temps où, quand j'habitais Nancy, dans une si lointaine vie, j'avais un abonnement à "La Manufacture" : j'y ai vécus des moments forts (un Bennett) mais m'y suis aussi copieusement barbée ... Une des raison qui m'ont éloignée bêtement, à l'époque, du théâtre. Curieusement, je ne me suis jamais ennuyée devant Ionesco (et j'en ai vu des mises en scène tellement différentes que ça, c'était bigrement jouissif comme découverte !) Merci pour ce "témoignage" :-)

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