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Pour une autre Nicole
Lettre
Chère toi,
quand tu recevras cette lettre virtuelle, tu seras à peine arrivée dans ton nouveau chez toi, là-bas, tout en bas de la France. Il fera beau, sans doute. Paraît qu'il fait toujours beau dans le Sud. Moi j'aime pas le grand soleil, un reste atavique de pays plus froid sans doute. Mais ne t'inquiète pas, j'irai te voir, je te l'ai promis et j'en aurai besoin. Nos tête-à-tête mensuels rigolatoires vont me manquer, mais la vie est ainsi faite qu'elle tourne en périodes, en cycles. La nôtre aura duré deux ans avant que tu n'émigres vers des cieux qui te rapprochent de beaucoup des tiens. N'empêche, j'en ai ce jour gros sur la patate et toi aussi, sans doute, pour cela, et aussi ceci, et le changement, l'aventure, les doutes que génère tout virage de vie.
Mais fi des jérémiades ! J'aurais pu ne pas te retrouver, alors que nous nous étions perdues de vue depuis les quelque quarante-cinq ans qui nous séparaient du collège ; nous aurions pu rester chacune dans notre coin, alors que sans le savoir je travaillais pas loin de chez toi. Souvenons-nous des bons moments, et préparons-en d'autres ; ils viendront.
"Ta" maison, ici, doit être bien vide, à l'heure où tu me lis. Mais au moment où j'écris ces lignes, avant, je t'imagine, pensive, fébrile, décontenancée, dans les derniers cartons et les réflexions imprécises ; chiffonnée, partagée, inquiète et incertaine.
Grand écart entre le haut et le bas : tu me lis et tu es arrivée. Tu es fatiguée. La nouvelle maison est encore étrangère mais tu vas l'apprivoiser : tu ne te souvenais déjà plus qu'elle était si grande, ni si lumineuse et accueillante. Tu souris. Ta famille est venue vous aider. Elle t'entoure. Tu te dis que ce sera chouette, ici, au crépuscule doux, dans le jardin. Tu imagines déjà les barbecues. Les fêtes entre proches. Tu espères, aussi, que la sédentaire que je suis, et la paresseuse aussi, ce n'est pas dans trop longtemps qu'elle viendra re-partager des mots rigolos avec toi et des papotages de filles.
La dernière fois que nous avons passé un week-end chez vous, nous ne savions pas que c'était le dernier, là. Les autres fois, je n'avais pas pris de photos, qu'est-ce qui m'a poussée à en prendre ce jour-là ? Je les ressors et je t'en offre un petit jeu, aujourd'hui (avec mon regard à moi).
À bientôt. Je pense à toi. Je t'embrasse fort.Et comme un peu de musique donne, peut-être, un coloris moins diaphane à l'absence, même si elle peut remuer le cœur, un chanteur que tu aimes (si ma mémoire ne me fait point défaut, car j'ai parfois de ces blancs que toi tu n'as jamais) où tu pourras cueillir quelques paroles, tant il est vrai que l'amour et l'amitié habitent la même maison (ce sont les pièces qui diffèrent ... :-) ... ptêt bien la déco aussi ...)
Une autre chanson aussi, plus, disons ... festive, pour clore ce billet, qui parle d'une ville pas si éloignée de celle où tu seras, et qu'on entendit pas mal dans notre enfance, peut-être t'en souviens-tu !
C'était le même qui chantait qu'il aimait sa chérie comme la salsa del pomodore ! :-)
Photos faites par Nikole chez Nicole ; appréciez le lieu en plus grand format en cliquant sur les photos.
Les musiques additionnelles sont Fais-moi une place dans ta (petite) bulle, chantée par Julien Clerc et Viens à Juan-les pins, par Bob Azzam, qui eut son heure de gloire dans les années soixante.
Tags : JUlien Clerc Fais-moi une place, Bob Azzam Viens à Juan-les-pins, Nicole Cholewka Pour une autre Nicole
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Commentaires
L'amitié, ça survit à tout Nikole. Il existe des liens que ni le temps et la distance ne peuvent défaire... Une page se tourne mais l'histoire continue. Pense à la joie des futures retrouvailles... :)
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Vendredi 14 Octobre 2016 à 09:22
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durant une quarantaine d'année j'avais aussi perdu mon amie d'enfance qui au loin était allée vivre sa vie ... depuis quatre ans nous nous sommes retrouvées, et je serais comme toi en peine d'avoir à nouveau à m'en séparer ... L'amitié qui survit aux années, survit aussi à la distance ...
amitié .
Très joli ce que tu nous racontes, merci. Concernant mon histoire à moi, c'est d'autant plus drôle que Nicole et moi n'étions pas, jadis, amies intimes, mais simple camarades de collège d'une même classe. C'est quand nous nous sommes retrouvées que nous nous sommes senties proches, et que ça a "fonctionné" tout de suite !