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     Poésie

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Chaque année revient le temps où l'on célèbre la poésie. La metteuse en scène de notre atelier-théâtre nous y fait alors participer en nous faisant jouer (il y a toujours une mise en espace, comme elle dit). Nous serons cette fois chrysalides et dirons des poèmes (vaguement) relatifs au thème de l'année, la beauté. Je ne parlerai pas de Jusqu'au ciel d'azur gris (de Cécile Sauvage) que je dirai mais que je n'aime pas beaucoup (sisi, j'y mettrai quand même du cœur, promis ... la comédie, c'est la comédie) mais j'illustrerai ici le poème suivant, de Baudelaire, que je n'ai pas eu grand mal à apprendre puisqu'il est imprimé à jamais dans ma mémoire depuis le collège.

     

     

    PoésieJe suis belle, ô mortels, comme un rêve de pierre
    Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour
    Est fait pour inspirer au poète un amour
    Éternel et muet, ainsi que la matière.

    Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris,
    J'unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes,
    Je hais le mouvement qui déplace les lignes
    Et jamais je ne pleure, et jamais je ne ris.

    Les poètes, devant mes grandes attitudes
    Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments
    Consumeront leurs jours en d'austères études

    Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
    De purs miroirs qui font toutes choses plus belles,
                                          Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles.

     

     

    Poésie

     

     

     

     

     

     

     

    Le texte, quand il a été choisi, m'a tout de suite fait penser à un tableau particulier de Knopff, à cause du mot sphinx, sans doute, mais aussi à d'autres toiles, dont les yeux des femmes sont si clairs et irréels. La peinture symboliste est une peinture de l'imaginaire et du rêve, c'est sans doute pour ça que je tombai amoureuse d'elle, vers mes vingt ans. Et les souvenirs de jeunesse sont, nimbés en plus, d'une magie difficile à retrouver dans la réalité d'après. C'est probablement pour cela que l'expo récente que je vis de cet artiste éclairé ne m'a pas bouleversée, même si elle m'a plu. Sans doute pour eût-il fallu pouvoir regarder les œuvres dans la solitude et le silence, pour restaurer leur grandeur feutrée à ces toiles qui ne pouvaient plus vraiment cadrer avec ce que j'en attendais. Il y a toujours un gouffre entre la méditation, l'attente devant un livre et sa représentation d'œuvres, et la réalité d'un musée qui raccourcit la taille de notre ferveur.

     

     Poésie

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les photos ont été prises lors de l'expo sus-évoquée.
    Mais une image personnelle est postée ce jour sur l'autre site où je présente quotidiennement une photo : c'est ICI.

     


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