• SANS ENTRAIN (4)

               Imaginer une fin

     

    Ça commencerait comme ça, progressivement, dans la journée, en douceur, mais aussi en mystère,


    en glissant sur le ciel,  sans peur véritable mais avec,  peut-être,   un sentiment   étrange                     qui s'installe peu à peu, assez insidieusement.

     

    Pour arriver,à peine aurait-on le temps de s'en apercevoir,comme une lumière filante filant, rythme

    SANS ENTRAIN (4)

    qui s'emballe, gerbe de feu et de bruit sifflant, anéantissant tout. Le temps, à peine, de voir passer un oiseau perdu qui hurle, des regards qui nous traversent, de sentir nos mains serrées ne plus devenir que des frôlements. Incandescences. Le monde serait pulvérisé en quelques secondes,

     

      rendu à une virginité infinie et lointaine, difficile à imaginer, impossible à supporter. Et le silence tout à coup, redeviendrait, à tout jamais, insondable ...

    SANS ENTRAIN (4)

     

    Page apocalyptique. Le monde peut l'être. Les hasards de la programmation télévisuelle m'ont fait voir, très rapprochés dans le temps, deux films traitant de la fin du monde, le très américain se terminant bien, Deep impact, et le très perturbant Melancholia (de Lars von Trier, pas un petit rigolo, çuilà !) Alors oui, on se rerererappelle soudain que nos petites querelles de petits égos ne sont pas grand-chose, et nos vies non plus, et on relativise et se force à admettre le vertige et la puissance du monde qui à la fois nous protège, nous menace et nous dépasse. Si seulement ceux qui pensent que le monde commence et se termine à eux-mêmes y songeaient, quelquefois.
    Non que je sois d'un pessimisme exacerbé, c'est même tout le contraire, tout m'est bon dans la vie, je m'y force, j'essaie, au moins autour de moi, de voir ce qui est bien, qui vit, qui avance, même pas à pas, et je tente de ne pas me laisser entamer. Chasser les papillons noirs.
    J'avais ce billet en tête et puis je suis passée sur un blog qui m'a appris la mort récente d'un blogueur que je connaissais peu, mais qui m'avait laissé un com sur mes photos, et dont je lisais  les mots, facétieux ou bougons, qu'il déposait ailleurs. Comme je l'ai écrit chez Lulette, de parler à des gens qui nous sont virtuels et qui le restent pour la plupart, on finit par les croire immortels. La mort de Leoned me fait de la peine. Cueillez chaque jour les roses de la vie, les ami-e-s, carpe diem, le présent, là ! tout de suite, ça compte !

     

    Photos © L'oeil du Krop  ; les illustrations sonores sont, pour la première : Soleil libre, de Simon Dalmais, et pour la seconde, Space is deep, du groupe Hawkwind.

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 20 Novembre 2014 à 00:46

    Sagesse de Nikole.


    Il passait de temps à autres sur mes sites musicaux. Bougon parfois, en effet ! Mais ça me faisait sourire. C'est un nouveau type de survivance. L'écrivain survit à cause de ses livres, le cinéaste de ses films, le peintre de ses peintures, mais maintenant, ceux et celles qui ne sont pas "publics" survivent par des mots laissés sur des sites internet, des images choisies, des humeurs, des coups de gueule ou de coeur. Du moins, tant que le site existe.

    2
    Jeudi 20 Novembre 2014 à 16:41

    Tu regardes de drôles de films !
    Toutes façons quoi qu'on fasse, "America save the world" ou pas, dans 4 milliards d'année, la lumière s'éteindra...
    (pas sur qu'il reste alors quelque chose de l'humanité.... )

    En attendant c'est toujours moche d’apprendre ce genre de mauvais événement, ça nous remet à notre petite place, et on se dit qu'il faut profiter de vivre tant qu'on le peut !

    Belles photos roses dorées.

    Bonne soirée.

    3
    Jeudi 20 Novembre 2014 à 18:18

    "..le présent, là, tout de suite…" je partage en plein ta pensée…. merci.

    4
    Samedi 22 Novembre 2014 à 09:21

    En ce moment dans ma vie, virtuels et réels, des mauvaises nouvelles et des doutes sont omniprésents. Bad trip for the stars, bad trips for people. Ainsi vont les jours. Raison de plus, une fois encore, pour pratiquer ma religion, celle de tenir à pleines mains toutes les fleurs, celles de la vie, celles de la beauté des êtres et des situations, et celles de l'espoir.
    Merci à vous qui êtes passés ici et me laissez des mots, ça fait tellement plaisir. Bonne fin de semaine.

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    5
    Dimanche 30 Novembre 2014 à 09:36

    Bien longtemps que je n'avais entendu une note d'Hawkwind ! un peu de patience encore et nous aurons peut être droit à du Amon Düül ou du Van der Graaf ...

    Superbe photo du train urbain, là haut.

    6
    Dimanche 30 Novembre 2014 à 17:45

    Merci de ton passage. Et de tes remarques ! Nan, moi, dans les trois, c'était juste Hawkind que j'écoutais :-)

     

    7
    Mardi 12 Mai 2015 à 18:29

    Oh Nikole...

    Je n'avais jamais vu cette note, et ce petit coucou d'adieu à Leoned... Hier soir - c'est curieux le zazard tout d'même - j'avais envie de poster un billet juste pour dire "Merde, tu manques mon gars !"
    Bon, moi je passais des heures au téléphone au téléphone avec lui - c'est différent.

    L'autre curiosité du zazard, c'est que je tombe ici via aminus3 où tu parle de Melancholia, un film qui m'a saisie et me tient encore, j'en avais d'ailleurs parlé aussi, ici, un peu dans le vide.

    Le métro et les reflets rougeoyants sur l'acier... magnifique illustration.

    Bon voilà, j'ai le coeur un peu serré tout à coup, mais je vais aller cueillir quelques roses de mon jardin :)

    Merci Nikole

    8
    Mercredi 13 Mai 2015 à 09:13

    Oui, les bizarres du hasard. Je me souviens que le jour où j'ai écrit ce billet j'étais perturbée, fortement, par ce que tu évoques dans ce commentaire, et l'impression, les impressions ressenties ce jour-là me serrent un peu le coeur, à moi aussi.
    Sur le film, j'avais lu ton billet à toi, mais comme je n'avais pas vu le film, ça m'avait juste traversée sans me marquer outre mesure. J'ai relu. Même commotion de nos impressions.
    J'espère que tes sensations un peu amères d'hier se sont adoucies et apaisées. Je t'embrasse fort Lul. Bonne journée.

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