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AVEC LA PLUME
K comme KAKFA
J'écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu'au plus profond de l'obscurité (Kafka).
De l'oeil-de-boeuf, la cité paraissait calme et sans attente. Eteinte. Ce grenier était tellement élevé, aussi ! Quoi d'étonnant à ce qu'elle se sentît loin de la vie, des sons à ras de terre et des couleurs.
La chaleur était implacable. Le corps lové dans ce grenier comme dans un autre corps, elle regardait, en suspension, les fines gouttelettes de poussière. Ca sentait la paille sèche et les souvenirs enfouis.
Elle entendit des bruits légers et cela lui déplut. Pas question de partager ce point de chute, ce repli de ses pensées avec des insectes. Un rai de lumière traversa une patte de faucheuse.
Elle admit : partout, ce serait pareil ; elle n'avait pas le choix.
Fermant les yeux, elle avança la tête, et se laissa tomber, rampante, le long du mur, vers les autres.(photo et texte : © L'oeil du Krop)
Tags : kafka, plume du krop, remise en forme
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Commentaires
Désolée, j'avais oublié que le protagoniste de La métamorphose de Kafka se prénommait Grégoire (et donc Gregor en allemand).
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Très bel ensemble avec une photo très seventies.dont le traitement dans les tons gris/bleus s'accorde particulièrement bien avec votre blog !
Votre texte fait froid dans le dos cher Gregor !
Et puis parce que normalement les citations sont la spécialité de mon blog, je termine avec celle-ci:
"Le regard ne s'empare pas des images, ce sont elles qui s'emparent du regard. Elles inondent la conscience." (Franz Kafka)
Bonne soirée