• A  comme APRèS (minuit)

     AVEC LE COEUR (13)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le matin qui suivra, je regarderai ceux, celles qui seront là, déchirant sans soin ou avec une précision amusée les papiers d'apparat des paquets-cadeaux, et je penserai aux autres, qui sont loin, de ma vue ou de la vie.
    J'y penserai encore quand nous lèverons nos coupes de champagne et une fois de plus, je scanderai ma phrase rituelle, qui n'amuse que moi : " A ceux qu'on aime, à ceux qui nous aiment, et qui ne sont pas toujours les mêmes."
    Et je trouverai que le champagne, même s'il n'est pas la meilleure des boissons, est quand même la plus belle, et la plus féérique.

     

     

    La journée passera tranquille et, lâche et nantie du confort nécessaire, je ne penserai pas aux sans toit, aux sans santé, aux sans strict nécessaire vital ; j'aurai oublié mes larmes d'impuissance, celles de quelques jours d'avant, quand un SDF est tombé lourdement, d'un bloc, sur le quai vide, de l'autre côté du métro, dans un grand silence, j'allais écrire, de mort, mais c'était sans doute, j'espère, "juste" une grosse cuite. Je me suis précipitée au guichet en disant qu'il fallait les secours, la jeune femme a couru. En fait, la vision de cet homme me poursuit.

     

    AVEC LE COEUR (13)

    Je me dirai que ceux que j'aime sont en vie et en bonne santé. Je me dirai que je les aime fort.
    Je me dirai que c'est si important, "déjà", de vivre ça. Je me dirai que si j'étais croyante, je prierais.

     

    AVEC LE COEUR (13)

     

     


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