• Une marmite de chili*

     

    Tous les quatre ou cinq mois me prend une envie de viande rouge. Un appel. Le corps a des raisons que notre esprit ignore. Pendant quelques instants, renouer avec des instincts inconnus, anciens et incontrôlables. Qui dépassent l'entendement.

    AVEC LES PAPILLES (8)AVEC LES PAPILLES (8)

     

     

     

     

     

     

    Michel Onfray, une fois, à la télé ... à moins que je ne l'aie lu quelque part ... Si je réfléchis, je me dis que ce serait bien de ne pas manger de viande. Mais quand c'est dans mon assiette, je ne peux pas résister.

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    Il y a bien des années, j'étais fervente de la littérature de Djian. J'adorais la façon dont il parlait du chili. J'adorais l'idée que le héros de 37°2 le matin soigne ses gros coups de blues en en cuisinant des quantités astronomiques, et en le mangeant, directement dans la gamelle, avec une grosse cuiller.

    J'avais entendu parler de cette recette peu de temps avant le roman. La nourriture suit des modes, et dans les années quatre-vingt dix, c'était la mode de la cuisine mexicaine.

    J'ai enfin compris, rétrospectivement, ce que mangeaient les mâles cow-boys des westerns qui passaient à la télé dans les années soixante - il y avait un film de ce type tous les dimanches à l'époque - posant de grosses poêles sur les feux de camp et mangeant (tout) le contenu à la cuiller, avec, toujours, à proximité, du café servi dans une grosse tasse en fer.

    J'aimais bien cette idée, je trouvais romantique de faire comme le héros amoureux triste de Djian, et j'ai calqué un temps son attitude :  dans les années où ma vie n'était pas très stable, je faisais du chili, et j'étouffais la peur.

     

     * (con carne)

     

     AVEC LES PAPILLES (8)

     

     

     

     

     

     

     

     

                           ©amp du Krop

                         


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