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                                    Bouquets disséminés

     

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                                                                   les ©hemins du Krop

     

      Des fleurs vues du train, je n'en avais pas encore rencontrées, cette année, ce printemps. Pourtant cette image, je l'ai cueillie il y a peu et elle prouve le contraire. J'appuie parfois tellement machinalement sur le déclencheur que je ne sais plus, ou j'oublie, mon œil de métal. La vue d'une couleur qui surgit, d'une forme qui s'anime, et parfois, avant même de réfléchir ... Mais l'impression rendue n'est jamais aussi forte que l'impression de l'émotion sur une rétine. Enfermé(e)s dans nos boîtes qui roulent, la vraie vie est ailleurs. De l'autre côté de la vitre. Là où défilent les villes et les paysages qui nous font voyager d'une autre façon, et infiniment plus loin. 
      Je cherche des expressions avec le mot fleur et la première me venant à l'esprit est fleurs de cimetière, vous savez, au figuré, cette expression évoquant les taches de vieillesse sur les mains tavelées. Et voilà que je me mets à penser à Agnès Varda, dont j'ai appris brutalement la mort lors d'un détour de phrase en discutant dans une voiture. La petite grande dame mériterait un hommage, elle m'a tellement marquée, et depuis si longtemps. Je l'ai d'ailleurs rencontrée, un jour, et lui ai écrit, un autre, avec la bonne surprise de recevoir une jolie lettre en retour quelque temps après : où peut bien être ce courrier dans le foutoir que j'habite ? La mort de cette artiste si foisonnante d'idées, d'images et d'humanité me serre le cœur. La façade de sa maison est couverte de fleurs et de pommes de terre en forme de cœur, elle aimait tant de choses concrètes poétiques du quotidien.
      Je lui offre celle-ci, trouvée dans le  dernier kilo acheté, et à laquelle j'ajoute un peu de couleur ... les couleurs, elle aimait tant ça.

     

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                                           ©œur de patate de Krop

     

      Pour parler d'Agnès Varda comme pour écrire sur d'autres évènements, ce blog s'essouffle, le temps, peut-être plus que d'habitude, ou peut-être est-ce moi, s'étrécit riquiqui ... il faudrait pouvoir tracer comme on respire, avoir le temps de transcrire au fur et à mesure les images vues, imaginées, les mots qui passent et filent, les histoires qui commencent à peine dans notre tête, qui se bousculent et qui nous ont déjà filé entre les doigts le temps qu'on sorte un carnet.  Nous sommes entouré(e)s de linges (de linceuls ?) de mots, d'images, de soleil et de rêves flous qui flottent autour de nous comme des papillons clairs et dansent autour de notre corps pendant qu'on se précipite vers demain.

      Mes billets sont maintenant souvent silencieux, ce jour pourrait particulièrement se prêter à un certain silence mais une douce mélodie, peut-être ... disons, allez, une song with no words ... (sur YT, ici)

     


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