• AVEC LA PLUME (11)

    V   comme   V E R T I G E S

    Par la force de la vitesse, les lignes de pluie, sur les vitres du train, se plaquaient horizontales.
    La lumière du jour cachée par le ruissellement de l'eau, soudain, fit du compartiment une boîte utérine mouvante.

                                                                                       
    *
    La tempête, un moment, s'adoucit, et les rivières redevinrent visibles.
    Surfaces ocres et épaisses, arbres vifs et futaies ensablées, traits sombres : les regards étaient rapides.

                                                                         *
    L'eau, démultipliée en trombes, élancements, claqua sur les vitres aveugles.
    Lanières âpres de vents ; la lumière se fit violette. Est-ce que je rêvai le mouvement disjoint des rails ?
                                                                         *
    Le choc me heurta ; je touchai mon cou d'une main devenue chaude et rouge. Un souffle de faux, cinglant, happa toutes les fenêtres, verres éclatés, et je me retrouvai, herbes, cailloux, questions inachevées, jetée dehors, pulsations courtes, sur un pré qui, rudement, me reçut, mouillée, amorphe, définitive.

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    AVEC LA PLUME (11)

                                                    Photo © L'oeil du Krop, traitée façon toile

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 14 Janvier 2013 à 08:12

    Autoportrait lacéré façon toile?
    Beau texte mais pas joyeux ce matin...

    Bonne journée

    2
    Lundi 14 Janvier 2013 à 11:56

    Nan, ce n'est pas moi : je ne suis pas encore en photo sur une affiche dans les couloirs du métro ...
    Il est plus facile, plus naturel -pour moi- d'écrire triste que joyeux : l'important est que vous trouviez ça beau : merci.

    Bonne journée.

    3
    Jeudi 25 Septembre 2014 à 17:12

    Merci Nicole, ton commentaire m'a touché, et en lisant ton texte illustré par cette très belle affiche, je suis troublé. Les sensations, les émotions, l'atmosphère que tu transmet avec tes mots sont très proches à ce que j'ai voulu transmettre avec mon billet d'aujourd'hui… Voilà, le miracle de "l'échange"… vrai, sincère, profond…. Un grand merci, Francesco. 

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    4
    Mardi 21 Juillet 2015 à 14:01

    Ce comm' a presque un an ... pourquoi n'y ai-je pas répondu, alors ...  pardon (toujours revenir sur les choses in-finies ... ) Merci Francesco !

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