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De l'art ou du cachons
Certes (j'adore ce mot, il pourrait presque être un titre alternatif pour mon blog), certes, disais-je, stricto sensu, je ne fais pas vraiment de l'art brut, dans la mesure où il serait a priori (mais la définition en a été changée depuis longtemps) l'apanage de gens fous, ou au moins marginaux, sans culture de l'art, isolés chez eux et dans leur monde. Voire. Ce que je fais, à l'exception d'un petit groupe de gens à qui je voue une reconnaissance infinie, d'exister à travers leur lecture, leur vision, leurs propos agréables à mon égard, reste quand même brutalement dans l'ombre et est fort probablement voué à l'oubli et à la poubelle, au moins de recyclage papier ce serait la moindre des choses, puisque le Net me semblant volatile (l'encre aussi me direz-vous), j'imprime la plupart des écrits que j'ai commis. Je suis quand même brute dans la mesure où même lue et visitée avec parcimonie, je ne peux m'empêcher d'écrire mon journal intime extime, de faire mes gammes secrètes publiques, obéissant ainsi à une pulsion récurrente et un besoin plaisant personnel d'abord, que je m'octroie en espérant sans doute secrètement parfois, et parfois ouvertement, qu'à d'autres, j'apporterai un petit quelque chose, et qu'ils me le diront. J'ai besoin d'écrire ma vie, comme j'ai besoin de photographier ma vie, ce sont deux crayons qui labourent sans cesse mes heures, je pourrais faire ça en continu, jusqu'à devenir folle, brutalement. Ma raison se calcule là, dans la mesure entre ce qui est vivable et ce qui serait insupportable. Avec tous les paradoxes qui piétinent ou dansent autour de moi. Et en moi.
(Photo : un bout d'une sculpture de Max Ernst -expo "Surréalisme", Beaubourg-, et mon ectoplasme)
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Commentaires
BonJour Nikole,
J'aime bien le mot "certes" (avec un "s") qui évoque un minimum d'approbation un peu comme "oui et". Contrairement à l'expression "oui mais" qui généralement veut dire NON.
Je confirme, j'aime bien te lire. Pourquoi, comment ? C'est ainsi.
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Mardi 29 Octobre à 14:51
Bonjour Pierre !
Tu me lis, de l'ombre : je te suis reconnaissante de me le dire. Et en plus, d'aimer bien♥.
Je suis d'accord avec tes remarques lexicales. Le "oui mais", se méfier de ceux qui l'emploient et la plupart du temps cautionnent (des trucs moches).Ou alors, carrément, "oui mais NON !!!" Ah, cette langue et sa sauce piquante !
"Voire", j'aime beaucoup aussi.
Merci !
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3patrickMercredi 30 Octobre à 07:03C'est quelque chose qui , à l'évidence , se "Joue" à 2....Tu écris & on te lit. Une des questions que ça soulève est : As tu commencé à écrire pour qu'on te lise, et, continuerais-tu d'écrire autant, si personne ne te lisait ? Cela te différencie , à mon humble avis , profondément de toute forme d'art qualifié de Brut, qui est l'expression (souvent) d'un malaise profond, voire de symptômes psychiatriques importants, sans aucune notion préalable d'un(e) quelconque destinataire ...De plus, tes textes sont structurés et maitrisés de telle sorte qu'aucun doute n'est possible....Et si je peux me permettre : non, tu n'iras pas à Montfavet. La seule chose que je trouve surprenante , est le temps que ça te prend pour coucher sur le papier virtuel de ton clavier, la quasi intégralité de ce que tu penses et ce que tu fais, et je l'imagine énorme , ce temps. Mais comme c'est ainsi qu'on a notre dose régulière, ici, et quotidienne , là-bas , on ne va rien dire .
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Vendredi 1er Novembre à 19:52
Je ne sais pas répondre à ta question.
Pour parler de l'écriture, et sans parler de malaise, j'ai parlé de pulsion, car la plupart du temps, quand j'écris, c'est pour me décharger de mots qui me remplissent et dont je dois, non pas me débarrasser, mais restituer pour comprendre quelque chose, avec le plus de vérité et de beauté possibles, parce que ça veut sans doute dire quelque chose.
Tu parles de structure et de maîtrise : pour des reportages, comme celui de la page précédente et de la page qui va suivre, oui, ça me prend du temps, parce qu'il faut décider de ce qui m'importe, des illustrations pour ça (mais parfois, hop, me sort en relief un truc qu'était sous-jacent, que j'avais décidé de ne pas dire, et qui ressort quand même (les cadavres exquis, dans la page suivante, par exemple). MAIS pour des éclats, c'est plus simple, et par exemple ce texte-là, juste au-dessus, il m'est tombé dessus en vrac, et je l'ai écrit à la volée au fil de la plume, comme si je ne décidais pas vraiment, sans dèc ! Ce serait trop fastidieux et je passerais mon temps devant mon écran, si ... ça me prenait du temps. Et je suis loin, si loin, de tout faire passer des mots qui me traversent comme des traits. Du coup, c'est peut-être ça, dans cette pulsion graphique, va savoir, que je sens quelque chose de brut, même ne cadrant pas avec le mouvement évoqué.
J'ai conscience de n'être pas très claire ; là encore, j'ai dit comme ça me venait, sans élaguer. J'espère que ce n'est pas si, ou trop, confus ; je ne saurais dire plus : l'écriture et ce qu'on en fait, moi y compris, reste et restera je pense, pour moi, à jamais, un mystère, et l'une des énigmes de ma vie.
Merci de me lire♥.
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Comment ne pas comprendre ce besoin de faire des "gammes secrètes publiques", Nikole ? Tenir un blog est plus précieux encore que nous ne le croyions au départ. Quand le besoin de dire ou de montrer rencontre celui de réagir, d'échanger, c'est si stimulant. S'exprimer est devenu partager, parcours gagnant.
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Vendredi 1er Novembre à 19:54
Tenir un blog est plus précieux encore que nous ne le croyions au départ : comme tu as raison !
Merci beaucoup pour ce commentaire-là.
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Brut, je ne sais pas. Intime, pas tant que ça. Une parole nue, dirais-je, parce que celle de la vérité. Ta vérité. Ce que je sens, ce que je sais, c'est que cet art qui, à te lire, semble la simplicité même, est d'un éclat mystérieux, l'éclat secret d'une âme forte, délicate, généreuse, révoltée aussi. Des récits (souvent très poétiques, pleins de grâce et d'émotions) d'instants fugaces, fragmentés, sensibles, où l'on peut, c'est selon, s'égarer ou se trouver.
♥♥♥
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Vendredi 1er Novembre à 19:59
Que répondre à ce que tu m'écris avec tant de gentillesse. Je suis flattée et gênée à la fois.
Mes récits sont pleins d'émotions ? Malheureusement, je suis beaucoup plus faite d'émotion que de raison, et ça n'arrange pas toujours mes bisons, il s'en faut de beaucoup ! (et je crois bien que ça ne s'arrange pas en vieillissant).
Je retiens par ailleurs le mot "poétiques" parce que ça, cette notion-là, c'est quelque chose de très important dans ma vie (et depuis presque toujours).
Merci♥. Infiniment.
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On écrit pour se définir, mas surtout pour être lu et se rassurer, à travers le regard des autres, sur ce que l'on voudrait valoir. C'est finalement assez égoïste...
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Vendredi 1er Novembre à 19:55
Peut-être ... oui, que ce que nous faisons, que ce que je fais, est assez égoïste ... :-)
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