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La foire
Un coup à devenir abstème ...
À la vue du paquet de pub dans ma boîte aux lettres, j'ai commencé à ronchonner : quand je profite des promos ou des soldes, c'est par hasard, parfois même sans savoir que c'est l'époque, ou alors pas longtemps et aux heures creuses, tout près de chez moi, j'évite ainsi le stress, la précipitation, les dépenses superflues. Et j'évite les foires à la viande, aux fruits ou aux vins. Mais ... mais là, ça nous a pris de regarder le catalogue de ladite (foire aux vins, suivez un peu !) d'autant que comme la plupart de mes achats, elle avait lieu au magasin où j'achète (presque) tout ... oui, les fringues sus-évoquées aussi (quoi d'autre, en solde ?). Bref, voilà-t-y pas qu'IL se met à tourner les pages avec gourmandise et commence à cocher des trucs. Faut vous dire que sur invitation, vingt euros étaient crédités sur ma carte de fidélité tous les soixante euros d'achat. Et pour des amateurs comme nous, ça vaut le coup de faire un stock d'avance, même si ma mini-chambre-cellier commence à saturer un peu. Mais l'offre n'avait lieu qu'un jour, celui où précisément IL était absent.
Mais soit, je n'allais pas laisser passer l'occase. Et je me fais aussi ma petite liste, du coup, complètement pervertie par le marketing, une bouteille pouvant être achetée par moi uniquement (ou presque, j'évite certains vins trop sucrés par exemple) à cause du nom du breuvage ... bon, il faut que ça entre dans mon budget, faut pas déconner non plus !
Et me voilà sautillante avec mes salamandres, bille en tête, sur le chemin du Monop. Méfiante comme je le suis dans les magasins, je m'assure auprès de l'hôtesse d'accueil que mon invite pourra servir deux fois dans la journée, je ne vais pas me trimbaler une cargaison de bouteilles en une fois, je table sur six ou sept : la dame me dit que non. Je demande pourquoi puisque rien n'est spécifié sur le papelard. Elle me prie presque de tout acheter en une fois. Euh, NON !!! Et va quand même se renseigner auprès de la responsable, qui n'est pas dans son bureau. J'attends. Tranquillement. Je suis dans un bon jour lent et sans colère. Patience et longueur de temps etc.
Elle revient en me disant que oui, ce sera possible, mais à tout hasard, elle fait une photocopie, de quoi ? de mon invitation ? pourquoi ? mais soit ! Je reviens tout de suite avec la photocop madame ; elle va la faire où ? Ok.
Je m'avance triomphante dans le temple des alcoolos du dimanche. Enfer, damnation et pommes pourries : il est plus de onze heures et tout n'est pas encore installé, des prix manquent, et même si c'est normalement rangé par région, je ne vois pas la moitié de ce qu'IL a noté. J'entends des clients se faire engueuler autour de moi car on est en train d'installer un tapis rouge d'une des entrées (sans la bloquer) jusqu'au saint des saints, les scotchs tiennent pas, et les gens marchent dessus, il y a de la flotte par terre : cette installation part à vau-l'eau avant même de commencer (je signale que le magasin est censé avoir mis en branle sa foire depuis le matin, ça foire, passons !). Bah, j'en souris, je fais un mix de ses choix et des miens, ce que je trouve, en comptant soigneusement pour arriver à la somme ... et j'y parviens, ouf !
Caisse : j'engrange, sauf une bouteille qui ne passe pas : "À couper le soufre" (souffre, dans la pub, ça ne s'invente pas !). L'hôtesse tente de taper le code, mais il ne passe pas non plus, il y a un chiffre illisible, elle appelle une autre dame (celle que j'aime pô parce qu'elle fait des remarques désagréables quand on lui donne un gros billet et qu'elle n'a pas de monnaie). Elles essaient de déchiffrer à deux et ça ne fonctionne toujours pas. Elle envoie son aide au rayon pour vérifier. La femme s'éloigne, je lui crie presque où est la bouteille incriminée (j'aurais dû y aller !) mais elle n'entend pas. Je dis à la caissière, je m'en souviens maintenant, que le prix n'est pas affiché, mais que ladite bouteille est à la page 27 et coûte 9,90 euros. Je lui mets la documentation sous les yeux. Au loin, la perdue est éperdue et brasse de l'air en cherchant toujours, alors que la caissière l'appelle à grands gestes elle aussi pour lui dire que c'est bon ! Et me dit qu'elle ne sait pas si la réduc va marcher parce qu'elle tape en manuel (et moi je commence à tapoter du pied). Derrière moi, la file d'attente s'allonge, et la personne qui me suit, attelle au genou, s'assoit sur un coin de caisse voisin, elle a mal. Le fait savoir. Je suis désolée pour vous madame mais je ne suis pour rien dans le dysfonctionnement présent. Elle le sait bien, elle sourit. Personne ne s'énerve en fait, et je me découvre une patience d'ange souriant. L'hôtesse regarde avec inquiétude si la cagnotte est bien sur mon ticket (et ils veulent supprimer les tickets, tous les connards irresponsables !!!) ... ouaiiiiiiiiiis !!!
J'engrange la bouteille avec les autres et m'arrête un peu plus loin pour vérifier l'ensemble mais ce n'est pas pratique : je jette juste un œil sur la colonne des prix, ça va, prix ok.
Expérience saoulante un peu quand même, c'est le cas de le dire. Arrivée chez moi, je déjeune, je vaque et me fais même deux New-York Unité spéciale. Ensuite j'aligne les huit bouteilles pour voir ce qu'il me faut tenter de trouver au second tour dans la liste que je n'ai pas exhaustivée. Et je coche ligne à ligne sur le ticket mes achats vineux de fin de matinée. Voyons, y'a un truc qui colle pas, huit bouteilles et neuf prix, y'a un blème ! Ah merdouille de merdouile, kesk'elle a mamaillé ? Elle m'a compté deux fois la souf(f)rance, sous deux appellations différentes (dont un liquides). Panique à bord, je ne vais pas retourner avec mes bouteilles quand même, et comment prouver que etc. ! Je téléphone et j'explique mon cas, en priant les forces occultes pour ne pas tomber sur une obtuse mais merci, c'est sur la fille de l'accueil du matin qui voit très bien de quoi il retourne (elle aussi avait été appelée en renfort, une véritable armada !), qui je suis et me demande de passer, en précisant toutefois qu'elle est encore là dix minutes un quart d'heure. Je lui dis que je cours je ne suis pas loin et elle rit en me rassurant ne courez pas !. Bien sûr quand j'arrive ce n'est pas elle mais ouf, je l'aperçois pas loin, non, elle n'est pas partie, je m'inquiétais déjà, à tort. Et ... elle crédite ma carte du débit surnuméraire ...
Est-ce que vraiment, je tente une seconde tournée dans une paire d'heures ???
à suivre ...
Tags : vin
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Commentaires
2Gerbille34Vendredi 15 Septembre 2023 à 10:17Quelle histoire !
Un sacrée aventure que tu nous contes là ! (avec talent comme d'habitude)
Un bon choix de noms pour des breuvages qui seront bien mérités :-)
Bonne journée.
Bises.-
Vendredi 15 Septembre 2023 à 14:10
Oui hein ! Comme je l'écrivais à Léonie, à croire que j'attire certaines situations, comment dire ... farfelues ?
Bon, si les noms te plaisent, tu auras le droit de trinquer avec moi. ;-D (en espérant que le goût est à la hauteur de la fantaisie du nom ... mais j'aime bien ce type de surprises ...)
Merci.
Bonne journée.
Bises.
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Ah les foires au vin !
Il fut un temps où j' allais à Lille pour ça, puis j' ai commandé en direct au château, et aujourd'hui, je choisis systématiquement des vins du Mâconnais !
Par chez moi, pas grand monde dans les magasins !
Bonne journée
amitié
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Vendredi 15 Septembre 2023 à 19:11
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Ah j'adore !!! J'espère infiniment que tu y es retournée ! ... rien que pour te lire à nouveau !...
Entre parenthèses, je suis souvent bluffée par l'imagination des créateurs d'étiquettes, et je m'en donne à cœur joie, quand je passe dans les rayons des supermarchés (c'est presque devenue une distraction... je déteste faire les courses).
Bisous.
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Samedi 16 Septembre 2023 à 18:16
Ach, je t'avais répondu et ai vasouillé, com disparu ... je recommence :
Merci beaucoup pour ton com, fidèle lectrice !♥
Je n'aime pas les courses, sauf quand il y en a peu et que j'ai tout mon temps pour les faire. Et jamais dans un supermarché.
Quant à être retournée à la foire ou pas, tu devrais en avoir le fin mot bientôt ... ;-D
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BonJour Nikole,
Manquerait plus que l'une ait le goût de bouchon... Ah, oiseau de mauvaise augure que je suis !
Ouais Maurice Pierre, tu pousses le bouchon un peu loin ! ;-D
Merci d'être passé commenter.