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Parler météo
Faire la pluie et le beau temps
C'est l'apanage des blogs, on en fait ce qu'on veut. Je suis un peu triste parce qu'en ce qui me concerne, ce n'est pas le cas, enfin, pas assez souvent je veux dire. J'aimerais parler ici tous les jours, de tout. Faire une chronique en somme. Les photos ne me suffisent pas, ne me suffisent plus depuis longtemps, et je voudrais écrire, plus, bien plus. De ce que je vois, de ce que j'entends, de ce que je pense ... de ce reportage sur les parents d'un meurtrier, leur attitude incroyable ; de ce film que j'ai vu sur ... sur la spiritualité, finalement : L'Étreinte du serpent, le genre de film qui fait penser et donne envie de faire des tas de recherches (que je n'ai pas pris le temps de faire) ... (au passage, Marilyn, le film que tu me vantas avec tant d'émotion ne passe plus, désolée !) ... J'aimerais aussi revenir sur Rivette et sa Belle noiseuse, que je regardai, finalement, entre minuit moins vingt et quatre heures moins vingt, l'autre jour, écho intact du -long- moment où je le vis à sa sortie en 91 au Caméo à Nancy ... je voudrais parler de cet homme étrange en face de moi dans le métro, sec, fermé, inquiet, aux gestes courts, acérés, et que j'aurais eu envie de connaître davantage, peut-être même de suivre, si je n'avais rien eu d'autre à faire, juste pour l'inconnu, parce que ça m'intriguait, lui qui allait voir, je l'entendis à son coup de fil bref et précis, Thérèse, à la Muette. Il était maigre, sans âge. Un vrai personnage romanesque, car très mystérieux. Sur le texte tapé et jauni, enveloppé de remarques manuscrites à l'écriture régulière, qu'il s'était mis à lire, je ne réussis à capter que ces mots : "jurerait sur la miséricordieuse logique de l'absurde". J'aimerais tout ça, et bien plus encore. Parler des odeurs de la ville. Parler de la musique ou de son absence, parce que j'écoute de moins en moins de choses et que je m'interroge sur le silence. Parler du goût des choses, parler du vin ; de la nourriture, éléments si importants spirituellement tant, comme, en parlent les gens. Revenir sur des souvenirs d'enfance, parler de ma grand-mère. De vieux papiers retrouvés, de blessures anciennes qui font parfois des cicatrices qui nous habillent définitivement sans que ce soit négatif. Parler oui, de tout, pour partager, nuancer, réfléchir, apprendre, évoluer peut-être, essayer. Mais je ne prends pas ce temps-là, parce qu'il y a d'autres vies qu'il nous faut vivre : le travail (celui qui nous apporte un peu d'argent), l'amour des proches, le théâtre et son usage, le quotidien et ses lenteurs festives et douillettes ; la paresse, aussi, car je suis une grande paresseuse aimant se rendre compte de ce qu'elle vit sans se hâter quand c'est possible. Alors voilà, parfois, je parle de la pluie et du beau temps (j'avais écrit la vie et le beau temps ...) comme on fait quand on fait semblant de n'avoir rien à dire. Et qu'on a des photos dont c'est l'objet, qui attendent sagement dans un tiroir virtuel.
(une variante -la photo d'origine en fait- peut être vue ICI)
Supertrempe Supertramp, It's raining againJe n'ai jamais été une adepte de ce groupe, mais on l'a tellement entendu qu'il fait partie de la culture musicale, vous savez, le truc qu'on reconnaît tout de suite et dont on dit : Ah oui, c'était quoi, ça, déjà ? Ah et ça se laisse écouter,
avec l'idée -bienvenue- que grâce à cet air qui l'accompagne, la pluie n'a pas grand-chose de triste.(une photo du même moment -ou presque- est visible LÀ)
Alice Cooper, Sun arise
(et une autre illustration de cette chanson dans cet ancien billet de soleil)(Comment ça, on tourne en rond ! Mais c'est que cette chanson fait partie de mes nombreuses musiques de souvenirs. Figurez-vous qu'hormis David Bowie, j'avais ado une attirance pour la musique d'Alice Cooper, et que le mot soleil m'évoque spontanément cet air-là. Vous me direz peut-être que je triche, et que ce soleil-là se couche, et non ne s'arise. Soit ! :-) ... mais vous chipotez !)
Tags : Supertramp It's raining again, Alice Cooper Sun arise
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Commentaires
T'as pas kropé ton texte ....
Bavarde tu es ! Mais comme ici tu ne postes plus très souvent, ça fait une moyenne ...A chacun de trouver son équilibre.
Quand on voit ce qu'on voit et qu'on entend ce qu'on entend, on se dit qu'on a raison de penser ce qu'on pense et de ne rien dire... (enfin ça c'est ma version à moi)Bonne soirée.
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Mardi 9 Février 2016 à 08:03
:-)
L'équilibre ... la mesure ... tout un programme !
Quant à ta version finale, que j'aime bien citer moi aussi, tu devrais le dire, qu'elle appartient à la Madeleine Proust ... :-) tiens, un LIEN ICI du style de la dame, rien que pour le plaisir. -
Mardi 9 Février 2016 à 09:09
J'ai retrouvé l'extrait (à T 3.25).
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Beau, taillé comme un diamant, ce texte. Je crois qu'on aura pleins de choses à se dire lundi prochain :) (car, oui, tes propositions me conviennent, c'est tout bon et gravé dans le marbre de mon agenda)
biZ
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Mardi 9 Février 2016 à 20:18
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Hier je ne pouvais pas accéder à ton blog... Le message que j'ai laissé ce matin semble disparu... Keskispass?
C'est beau "la vie et le beau temps", ça sonne tellement vrai parfois...
Il n'y a plusieurs sortent de silences, certains sont nécessaires et les pires sont ceux qu'aucun mot ne pourrait traduire.
Vivement le soleil... ;)
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Vendredi 12 Février 2016 à 12:07
Ben ... chépa ... hier mon nordi moulinait mais pas de raison d'avoir perdu ton com : désolée !
J'ai des probs avec ce blog : par exemple, il ne me dit plus jamais quand j'ai de nouveaux com, ce qui n'est pas gênant pour les nouveaux billets, mais si quelqu'un se promène sur les anciens, je le saurai peut-être un jour par hasard, mais pas tout de suite, et j'aurai l'impolitesse, du coup, de ne pas répondre.
Le silence, entre ceux qui sont (seraient) nécessaires, ceux qui enkystent les non-dits ... et tous les autres... il y aurait beaucoup à ... dire ... :-)
Bonne journée ! (Je viens juste de quitter mon pyjama)
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Merci d'être venue laisser un message chez moi et de m'avoir mise en lien. J'ai parcouru un petit bout d'ici, vu qu'on peut y faire la pluie et le beau temps sur un sourire, un silence, une interrogation, le plaisir des mots, des chansons (je crois qu'ici je vais "m'éduquer" dans ton registre)... et j'ai même découvert un nid de photos... Mais évidemment cette découverte est encore superficielle et je reviendrai pour m'immerger plus en profondeur.
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Jeudi 3 Mars 2016 à 08:43
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Je m'interroge, qu'est-ce qui est le plus triste, faire semblant de n'avoir rien à dire, croire que l'on n'a rien à dire, ou n'avoir rien à dire ? Et finalement, le plus triste est de ne rien dire.
Je ne sais que dire ... :-)