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Un illustre inconnu (2)
J'ai parlé de cet artiste, à peine, il y a quelque temps : deuxième ou second volet, je ne sais pas si je l'évoquerai encore, on verra bien, au fil du temps.
Entre ces deux
portraits et ces deux gueules, une vie de photos.
L'artiste est né en 1945 à Berlin (il est mort il y a quelques années). Et cette ville est au centre de sa recherche photographique. Avec toute la grisaille et les sentiments un peu mélancoliques que peut véhiculer une certaine Allemagne.
Cette mélancolie des paysages, cette quasi-déshérence de certains portraits, c'est ce qui moi me touche. Infiniment. La mélancolie, heureuse, d'ailleurs, le plus souvent, a toujours été un des sentiments qui profondément m'animent.
Je n'en dirai guère plus sur sa biographie. Ce n'est pas mon propos et depuis le Net, il est tellement simple de se renseigner, à tort ou à raison, bien ou mal, sur la vie des gens. Mais les images, normalement, devraient tout dire, ou presque, ou souvent. Certaines m'ont émue au point de me secouer le cœur, mais le ressenti devant elles, c'est quelque chose de tellement personnel et en projection si importante avec la vie, la tête, intimes, de chacun.
Clic sur les photos pour plus de confort visuel !
Des photos en déclinaisons de gris ; j'aime les gris.
Une précision sur la scénographie de l'exposition, faite parfois de la juxtaposition particulièrement forte d'images. Des ensembles cohérents, et qui, à mon sens, apportent encore plus de puissance au contenu.
La photo, c'est une question d'atmosphère. Et si bien sûr ça relève du regard, ça relève surtout de la sensation. Des concordances. Avec quoi ? Avec nous ...
En photo, il n'y a pas de mauvais sujet, il n'y a que des regards différents. Celui qui photographie. Celui qui reçoit l'image, à travers le filtre et la grille personnels de la personne en face.
Photos de paysages-citadins. Les paysages-humains ? Ils portent les mêmes secrets, les mêmes ... comment dire ... absences ?
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Commentaires
Beau reportage de cette troublante exposition d'un photographe inconnu (de ma modeste culture).
J'ai également une série de photos d'ambiance de l'expo, mais ce sera pour plus tard.
Merci pour l'article et pour ton ressenti .
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Vendredi 20 Août 2021 à 17:43
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3patrickVendredi 20 Août 2021 à 17:35Une fois de plus , j'aime beaucoup ce que tu dis sur LA Photographie , et les Photographes:
Le filtre entre les émotions reçues , et ce qu’Il / Elle a voulu faire passer ...... je pense qu'au tout, tout début, il y a la sensation immédiate de celui qui "clique" , elle même liée à son ressenti général avant même de définir ce qu'il veut faire passer.
Certaines de ces photos d'Une Certaine Allemagne, prise par cet homme, qui a eu 16 ans lors de la construction Du Mur, témoignent pour moi, du vide , de la résignation, même si j'ignore a quelle période ils les a prises ....
Seul le couple , l'homme avec la tête sur l'épaule de la jeune femme , dégage une certaine forme , non pas de joie de vivre , faut pas exagérer non plus , mais au moins d'Espoir.
Les autres m'évoquent plutôt un truc comme un Boulevard des Oubliés , une Impasse du Désespoir. Une Vie ,
( ou quelque chose censée l'être ) où le mot Joie a été rayé définitivement du Dictionnaire ........
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Vendredi 20 Août 2021 à 17:55
Merci pour ce commentaire.
Il y a une phrase de je ne sais plus qui mettant en regard, c'est le cas de le dire, toute la différence, selon les gens, entre le regard et la chose regardée. Schmidt fera presque toujours des photos où l'on sent, en tout cas c'est comme ça que je le vis, sinon un certain désespoir, du moins une tristesse toujours latente. Même dans les photos de nu. Même dans les reportages alimentaires. Vers la fin de sa vie, il photographiera des paysages, d'autres paysages, de jardins, de campagne. Peut-être sera-t-il apaisé, heureux. Tant mieux. Mais ces photos-là, je les trouve banales. Sans la force et l'émotion que suscitent (que me suscitent) celles que j'ai publiées sur cette page.
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Toutes ces photos, rues, cabines, portraits ont quelque chose de désincarné... je veux dire, déshabité. Au-delà d'une absence d'âme, une absence totale d'énergie. Apathie, toute humanité figée dans une torpeur glacée. La désespérance absolue. Sauf, et ce n'est sans doute pas un hasard si elle arrive en dernière position, cette jolie brune aux longs pendants d'oreilles : le mouvement, que l'on imagine vif, et le regard qui semble réellement capter autre chose que le vide...
Toutes ces photos, rues, cabines, portraits ont quelque chose de désincarné... je veux dire, déshabité. Au-delà d'une absence d'âme, une absence totale d'énergie. Apathie, toute humanité figée dans une torpeur glacée. La désespérance absolue. Sauf, et ce n'est sans doute pas un hasard si elle arrive en dernière position, cette jolie brune aux longs pendants d'oreilles : le mouvement, que l'on imagine vif, et le regard qui semble chercher, ou capter quelque chose qui ressemble à la vie...
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Mercredi 25 Août 2021 à 17:36
Pfff... ton blog me refait des misères. J'ai voulu éditer pour clarifier ma pensée, et voilà qu'il met les 2 versions
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Mercredi 25 Août 2021 à 18:44
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Ah, tant mieux, ça me ravit. Merci pour le com, Kathy !