• E    comme    É T E R N E L  ( R E T O U R )

    Au petit matin, la chambre est trop froide ; ses yeux sont déjà ouverts et tournés vers moi. J’ai rêvé un mot, dit-il. Tu étais un mot.

    Une fois de plus, j’ai eu du mal à m’endormir ; ce nouveau traitement peut-être. À deux heures, je me suis résolue à prendre un somnos, enfin un demi, pour entendre le réveil et ne pas rater mon train. Très tôt, les voisins du dessus se sont violemment disputés, m’éveillant avec le cœur en cogne. Je les ai maudis intérieurement. Pour décharger sa hargne, sans doute, quelqu’un s’est mis à passer l’aspirateur.

    Dans le train, je somnole de temps à autre, et ne perçois que peu les conversations alentour et les grésillements diffus des baladeurs. Le compartiment sent le tabac froid ; je sens des bribes de nausée me parcourir.

    J’étais quel mot dans ton rêve, dis-moi ?  ... Fêlure. Tu étais le mot fêlure.

     

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     AVEC LA  TÊTE (6)

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    Sophie Hunger, Le vent nous portera

     


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