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    A p r è s  N o ë l

     

     Entre Reims et Paris, la lumière est affolante, écrasante. En cette après-midi, le soleil est pleine face, et sa puissance exacerbe les lignes, les contours, les volumes. Je n'ai pas de lunettes pour, je n'y pense jamais, et de toute façon je supporte assez bien cet éclat-là, même si ça demande beaucoup de concentration. Je prends mille photos mais je n'en prends aucune, parce que je conduis. Et je ne veux pas demander à mes passagères de filles d'en prendre pour moi ... moi-même, que fixerais-je pour rendre une sensation impossible à rendre, puisque la réalité dans ces cas-là est toujours bien plus belle et bien plus forte que ce qu'on voudrait, que ce qu'on pourrait en montrer. Alors je jette des regards rapides vers le ciel et les nuages, éclatants, irradiants, pour revenir accrocher mon œil attentif sur la route, et suivre, à travers le pare-brise pourtant sale, les belles longues traces métallisées en bolduc chiffonné de lignes, reliefs de macadam usé, qui reflètent d'un gris implacable la lumière si forte.

     Je n'ai pas l'heur de rêver, de partir -un peu- ailleurs, au rythme lent des chemins quand il fait plus fade, plus doux, plus régulier, et que j'ai la sensation, entre deux, de ralentir le temps.

     Dans l'intervalle qui sépare les deux fêtes rituelles de cette fin d'année, j'ai souvent cette sensation de trêve du temps, de pause, de pose, de parenthèse. De reprise du souffle.
    Le temps, thème éternel ... je reviens avec un cadeau qui m'a fait sourire et me fait si plaisir ... ce sablier !

     

     

    En creux

     

     


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