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Au spectacle !
Il y a quelque temps, j'ai eu l'occasion de voir un spectacle d'improvisation théâtrale. Je me faisais des idées sur ce type d'exhibition. J'imaginais ça de façon plus, comment dire, dramatique : improviser devant un public, whahhh !
Et puis je voyais une personne seule, sans aucun repère. Je me faisais l'idée d'un vide. Pour moi, l'impro, ce ne pouvait être que pro, ou entre soi, dans le domaine amateur. Parce que moi qui en fais, du théâtre amateur, j'ai déjà été confrontée, oui, c'est le mot, à ce genre d'exercice. Certes, il a eu lieu toujours à plusieurs, mais je m'y suis sentie toujours démunie : parce que deux minutes de préparation, ce n'est pas assez - ou trop, tant qu'à sauter dans le vide ! - ; parce qu'il y a toujours un plus ou grand manque d'écoute des un(e)s aux autres ; une sorte de vrac. Un malaise, en tout cas, pour moi.
Or, à ce spectacle-là, on sentait dès le départ une bienveillance mutuelle, une festivité sous-jacente, une sorte de, comment dire, lâcher prise créatif. Bref, tout ce que moi, d'ordinaire, je ne ressens pas ; à cela près qu'il m'a semblé un instant que dans ces conditions-là, ponctuées de contraintes de gestuelles, de situations où se mêlaient certains mots imposés, certaines danses presque, une certaine grâce même, j'aurais pu participer sans presque être angoissée. Et j'en aurais eu presque envie.
Toutes photos © L'Oeil du Krop
Tags : impro
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Commentaires
voilà bien qui manque à ma culture, la ligue d'impro ... je la croyais essentiellement verbale et tu nous la fait découvrir gestuelle ... y en a pas près de chez moi sans quoi, je serais bien tentée de la découvrir !
amitié .
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Dimanche 2 Février 2020 à 12:24
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Nikole a une âme de critique théâtrale. (Petit bohomme jaune avec un sourire)
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Dimanche 2 Février 2020 à 12:17
"Petit bohomme" ? Ach, je me moque, c'est pô bien ... mais gentil ! :-)
Euh, non, je ne me sens pas du tout critique théâtrale, paske quand je donne mon avis, c'est souvent seulement un ressenti, et ce n'est pas observé de façon réfléchie ... ce que sont peut-être censés faire les "vrais" critiques. Bon, j'ai répondu peut-être trop "sérieusement" à ce qui n'était qu'une remarque drôle, et que j'ai pris pour une drôle de remarque ! :-)
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Pas toujours évident de lâcher prise et de plonger !!
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Dimanche 2 Février 2020 à 12:19
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6JackVendredi 31 Janvier 2020 à 18:27Il y faut de l'audace, du culot, le sens de la répartie, de l'imagination, de la maîtrise de soi. Je trouve que cela fait beaucoup. Je n'oserais pas. Mais bon, il faut parfois oser sauter dans le vide ...Florentin
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Dimanche 2 Février 2020 à 12:21
Sans doute cela dépend-il de bien des choses, mais au coup par coup. Et impro ou pas, c'est -je crois, en tout cas c'est comme ça pour moi avant de jouer- avant, qu'on a peur, avant d'avoir posé le pied sur la scène ... après, on est dans une autre dimension, et les sensations dont très différentes.
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Déjà que monter sur les planches, je n'appréciais pas du tout. Alors faire de l'improvisation, très peu pour moi. Je ne m'en sens pas du tout capable. Avoir la boule au ventre, débiter des phrases vides de sens (quand on se sent dans un univers étranger à soi-même), gesticuler en ayant l'air de ne pas y croire... très peu pour moi. J'ai beau aimer les mots, les prononcer peut si souvent prêter à confusion que je ne me décide pas à dire la moitié de ce que je pense. Quant à endosser une personnalité qui n'est pas mienne, non, décidément, je ne peux pas. En revanche, j'ai aimé aller au théâtre (quand j'étais très jeune). Regarder évoluer les acteurs, costumés ou pas selon l'époque, me faisait rêver. Sans doute parce que j'étais incapable d'articuler des mots qui n'étaient pas les miens. Et puis apprendre par cœur, beurk ! Pour ce qui est d'improviser, je m'y verrais mal : sans doute un manque total d'imagination.
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Vendredi 7 Février 2020 à 14:03
Une des caractéristiques que j'affectionne chez toi, c'est une certaine liberté de conscience : terme peut-être un peu pompeux pour dire que tu assumes ce que tu es. Et c'est bien de le dire. Si simplement et si bien. Perso je suis souvent dépassée par la culpabilité et toutes sortes de bobos psychologiques qui me rongent. Peut-être que je suis masochiste. Je veux dire vraiment. Une masochiste qui n'aime pas avoir mal ... voilà qui se complique ... je devrais peut-être consulter. Et pour en revenir au théâtre, je ne sais plus vraiment pourquoi j'en fais : je me trouve moyenne, j'ai du mal à apprendre mes textes, je n'aime pas l'effort (mais je pense que les être humains normaux à mon sens aiment glandouiller tranquillou) ... alors pourquoi ? L'orgueil ? Toujours ce terrible orgueil d'exister quelque part, même peu, même mal, comme dirait l'autre ? Va savoir.
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"Bienveillance", n'est-ce pas le mot clé? Celle qui permet ce lâcher prise indispensable...
J'ai une admiration sans borne pour les gens qui montent sur scène pour s'exprimer verbalement, vocalement. Les acteurs de théâtre, les chanteurs. Sur scène je n'ai su que danser. Dire par le corps, ça m'allait bien, ça ne me faisait pas peur. Mais les mots, qu'ils soient les siens propres ou ceux d'un auteur, portés par la voix, c'est tellement intime! Il y a là une exposition qui me terrifie, me paralyse, et j'admire tellement ceux qui se lancent!
Créativité, culture, audace C'est dire si tu m'impressionnes.
♥♥♥
Je ne sais que répondre à ton commentaire sans paraître décalée. Je fus longtemps d'une timidité maladive, tout en rêvant de faire du théâtre (essentiellement par amour des textes, et parce que bien que timide, je m'éclatais en "récitation" au collège) . J'y eus, ado, deux expériences fulgurantes malheureuses, humiliantes (que j'évoque peut-être quelque part ici -sur mon blog-, je ne sais plus.) Sur le tard, le très très tard, je suis revenue vers mon désir, et y reviens, pour l'instant, chaque année. C'est plein de sentiments contraires pour l'âme et pour le corps mais pour l'instant je continue. En dilettante, comme tout ce que je fais dans ma vie, ou presque.
Je ne dirai rien des compliments que tu me fais, et qui me paraissent un peu disproportionnés, mais même ça je n'ose pas trop le dire, depuis que j'ai cru comprendre à demi-mots qu'on prenait parfois ma pudeur pour de la fausse modestie. Bon, je prends, en tout cas, ta bienveillance et ta tendresse, simplement, et de tout mon cœur. Merci.
En fait ce que j'aime chez toi, ce qui à mon sens transpire de tes écrits, c'est cette introspection sans nombrilisme, sans concession. Ce qui ressort de tes photos, c'est l'attention au monde, aux autres, le sens du détail qui révèle plus que le coup d'œil général. Ce qui m'émeut, c'est cette sorte de mésestime (le mot n'est sans doute pas le bon) de soi dont je ne sais l'origine mais qui me semble réelle, et voilà bien ce qui pour moi est décalé.
Sache qu'aucun de mes commentaires n'est complaisant ni flatteur inconsidérément. Je dis ce que je pense comme je le pense, en général si je n'aime pas un texte une photo ou s'ils m'indiffèrent, je passe mon chemin en silence.
Je t'embrasse.
Je ne sais que répondre à ce second commentaire. Je me tairai donc, sur moi, et sur l'émotion que tu (me) suscites ... Merci. Je t'embrasse