• Chronik (25)

      Samedi 14 mai 2022

        Réveil de plomb mais très matinal. Levée car plus envie de rester au lit, plus sommeil malgré la fatigue. Si bête de se sentir si lestée de l'intérieur comme de l'extérieur après une nuit complète de repos ! Et toujours le café qui appelle au matin. Comaté devant mes tartines et la télé malgré un reportage intéressant car sur Fort Boyard, historique et technique. Un loft de pierre que milliardaire, j'eusse volontiers acheté dans les années soixante, quand il fut vendu aux enchères. Je retiens ce détail que la pierre de Crazannes dont il est en grande partie constitué a pour extraordinaire avantage de devenir de plus en plus solide avec le temps. J'aime bien ce qu'on nous apprend parfois de la Terre.   

     

    Chronik (25)

     

     

        J'ai enquillé avec une partie de film : "Juliette au bain" avec un André Dussollier dont je continue d'admirer chaque fois le jeu d'acteur.

     

     

    Chronik (25) 

    (©apture d'é©ran du film) 

     


        Sa prétentieuse épouse alcoolique est jouée par Marisa Berenson, que je n'ai jamais épidermiquement supportée, et dont une réplique m'a fait éclater de rire (bien que le propos de l'histoire fût loin d'être drôle) : "Tout est vrai ici, sauf mes seins, bien sûr !" Cela dit par une bonne femme au  syndrome face-cireuse-bec-de-canard ne manque pas de piquant. Pas besoin d'aller à Grévin pour le malheureux spectacle de ces pauvres filles en décalage complet avec la réalité et au refus total du vieillissement ... mentir aux autres, mentir à soi.

     

        Au bout d'un moment, j'ai senti revenir quelque force et me suis extraite de mon patatoire canapé pour me remuer -enfin- le popotin.

     

     *

     

    Chronik (25)

     

        J'aime bien les horloges, les pendules sans aiguilles. J'en avais une dans mon entrée, dont j'ai d'ailleurs déjà posté l'image quelque part. Et puis un jour, boum ! elle a chu et, assiette de faïence, s'est brisée. Fracture temporelle mortelle ! Je partage ce goût des outils du temps envolé avec Agnès Varda, je me souviens qu'un jour elle a parlé de ça dans un reportage.

    *

        Je me crois comme un dimanche. Avec cette impression curieuse d'absence. Repères définitivement flous. Mais ça ne me dérange pas.

     

    Mercredi 18 mai

        En avance pour mon rendez-vous avec le tritureur de mâchoire, je suis descendue une station plus tôt, à Jourdain, et ai rôdé un peu dans mon quartier année deux mille. Rue Delouvain, rue Fessart, rue des Solitaires. Sur une partie de la rue de la Villette, plus longue que je ne me la rappelais, je n'ai retrouvé à sa place qu'un ancien cordonnier. Pour le reste, les boutiques ressemblent fort à de l'étal pour bobos. En tout cas l'atmosphère n'était plus la même. J'ai voulu tester une éventuelle nostalgie, mais elle était absente, à croire que ce quartier ne fut jamais le mien. Il l'aura, de toute façon, été si peu, et si loin de qui je suis réellement et sereinement.

     

    Chronik (25)

     


         Il est quand même un endroit que j'ai évité, car peut-être en passant devant ce magasin tel qu'il est devenu, alors qu'il fut si autre (sou  ve  nirs), j'eusse eu le cœur mêmement froissé que si je devais me retrouver devant la maison de mes parents. Certains lieux ont une charge affective qu'on n'a plus envie de porter.

     

    Samedi 21 mai


        Malgré les doubles fenêtres, j'entends des pimpons, des sirènes. Girophares et embouteillage monstrueux jusque sous le pont. Ensuite, voie bloquée. Sûrement un accident de taille, et qui obstrue toute la largeur de l'autoroute. Je ne vois rien que cet amoncellement de voitures qui attend et grandit de minute en minute. Et des lumières bleues partout, dont le nombre incessant me fait frissonner.

     

    Chronik (25)

     

     

    Dimanche 22 mai

        Réveillée à six heures, le ciel m'a cueillie dans sa beauté rose avec un émerveillement inattendu ! Je me suis rendormie avec probablement l'image très forte de cette empreinte puisque tout ce que je me rappelle du rêve qui suivit, c'est qu'il vivait dans la même couleur ...

     

     

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    « InterludeInterlude »

  • Commentaires

    1
    Lundi 23 Mai 2022 à 08:21

    l'âge rend le lever moins léger...la vue des voitures est torture.. je mange près des lapins de garenne qui sautent dans le pré à 10m de la cuisine... j'ai peut-être de la chance? La photo 4 est superbe... comme une photo ancienne. bonne journée malgré le tritureur..

      • Lundi 23 Mai 2022 à 08:57

        Comme ce commentaire me donne envie de campagne et de silence. De retrait ...
        Et merci beaucoup pour les passages réguliers chez moi.
        Bonne journée !

    2
    Lundi 23 Mai 2022 à 09:15

    On   prétend    qu'  au    bout     d'un  certain   temps   on  n'entend   plus   les     bruits    de   la    ville,   mais   il   se   peut    aussi   que   le   cerveau   s'en   trouve   fatigué !

     les   propriétés    de la   pierre    de  Crazannes    sont    d'  autant   plus    évidentes,   qu'il     s'  agit    d'une   pierre   calcaire !

    C'   est triste    de  voir   ce    que    deviennent   celles    qui   se  sont   fait   tirer   la  peau  très   jeune,   et   qui   à    partir   d'un   certain   âge,  ne   peuvent   plus    qu'assister    à    leur    effondrement   facial !

    Passe    une   bonne   journée

     Amitié

     

      • Lundi 23 Mai 2022 à 09:33

        Les bruits de la ville, je les entends peu en général, je suis assez imperméable à ce genre de nuisances (même si je préfère le silence de la campagne) ; en tout cas je supporte moins bien les bruits humains de fautes tardives -quel lapsus !  fêtes !- qui elles relèvent de l'irrespect !
        J'aime le calcaire ... et je suis d'u pays de craie.
        Lutter chirurgicalement est une arme à double tranchant : un jour, on ne peut plus rien faire, et la peau se rebelle ; alors celles et ceux qui étaient pris dans cet engrenage, car c'en est trop souvent un, subissent une chute beaucoup plus douloureuse que les personnes qui, jour après jour, se sont habituées à leur changeante image, même si on ne s'y fait pas vraiment, mais rien ne sert de se lamenter sur un sort inéluctable et qui est le sort de tout être humain.
        Passe une bonne journée  aussi.
        Merci pour ta fidélité indéfectible à mes publications !
        Amitié.

    3
    Lundi 23 Mai 2022 à 09:54

    Je te rejoins sur les lieux de souvenirs qui font mal à hanter.

    Et je ne me lasse pas des vues sur la mer.

    Bonne semaine.

      • Lundi 23 Mai 2022 à 10:07

        On se comprends ...
        Bonne semaine à toi aussi !

    4
    patrick
    Lundi 23 Mai 2022 à 10:01

    J'aime me lever de bonne heure, voire de très bonne heure. A l'heure où les minets sont poltrons.Ça m'est venu avec la retraite ... besoin de profiter au maximum de ce reste de vie qu'on peut vivre à sa guise , sans contrainte d'agendas, de plannings , de rendez-vous (vous êtes cernés ! ),  sans obligations d'aller gagner sa croute...... Mais surtout : sans cette obligation professionnelle de faire semblant, semblant d'y croire , semblant qu'on adhère au Projet, qu'on va atteindre l'objectif.

    Se lever tôt, donc, mais pourquoi faire ? me diras tu ...je te répondrai donc que : "rien de spécial, si ce n'est ce besoin de glander à la fenêtre ou dans le jardin, de reporter au lendemain ce qu'il n'est pas vraiment obligatoire de faire tout de suite"....Comme une Procrastination consciente , réfléchie , et à la demande .......

      • Lundi 23 Mai 2022 à 10:10

        J'aime aussi me lever tôt (ah, l'aube ! les premiers oiseaux à mon oreille attentive et souriante !), mais parfois quand je veille très tard très tôt, comme mon organisme réclame ses environ sept heures de sommeil ... Mais à l'heure, moi aussi, où les jacquets sont poltrons, j'aime écouter ma liberté en buvant mon café si doucement !
        Tu as raison, le temps est de plus en plus précieux. Et ne pas faire semblant est un autre bien tout aussi précieux !
        Bonne journée à toi !

    5
    Mardi 24 Mai 2022 à 12:46
    zalandeau

    J'ai regardé hier, Juliette dans son bain et j'ai bien aimé... Mais je n'ai pas compris pourquoi ce titre ???

    Très bonne journée

      • Mardi 24 Mai 2022 à 13:52

        C'est le titre du tableau qui est évoqué au début du film.
        Très bonne journée !

      • Mardi 24 Mai 2022 à 16:02
        zalandeau

        Ah!!! OK ! Je n'ai pas vu le tout début...

      • Mardi 24 Mai 2022 à 17:46

        Et il est vrai que le titre est pas top dans la mesure où ensuite ça part dans d'autres directions.

      • Mercredi 25 Mai 2022 à 10:29
        zalandeau

        Je me doutait bien que ce titre se rapportait à un détail du film... Mais quoi ?

      • Mercredi 25 Mai 2022 à 12:27

        Désolée, je ne saurais plus te dire en détail ... j'ai déjà oublié- mais je me rappelle m'être dit que comme titre c'était disproportionné avec le propos dans la suite du film.

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