• Les commencements

                                                                             (clic !)

     

    Les commencements

     

        D'autres fois, il y a maintenant assez longtemps, quand on arrivait, le soir, il me fallait au moins quelques minutes d'océan. Mon corps réagit alors toujours de la même façon, pavlovien. Comme ces petits papiers qui s'ouvrent dans l'eau pour devenir des formes sculptées. Oui, la première brise, la première odeur, le premier son, tout ce roulis affectif ouvre mes poumons, mon cœur, ma tête, et même, parfois, mes bras. Seule, je me mets à parler, et l'eau salée sur mon visage, je ne sais plus très bien d'où elle vient, du dedans ou du dehors ; les deux, probablement.

     

    Les commencements

     

        Pas possible cette fois, dixit le couvre-feu, alors le lendemain, à défaut d'aller sur la grande plage, à cause des pluies intermittentes, nous avons remonté vers le nord, et aussitôt que le vent a chassé les nuages, nous nous sommes arrêtés, à La Perroche. Le temps était gris, le vent battait un peu, et il n'y avait vraiment pas grand monde cheminant le long de vagues froides et grises.

     

    Les commencements

     

    Les commencements

     

        Je n'ai pu résister à tremper mes pattes, rituel de bonheur simple. De réappropriation de quelque chose. Je n'étais pas seule, il y avait, aussi, cette autre "vieille qui marchait dans la mer ..."

     

    Les commencements

      

        Un village que nous ne connaissions pas. Absolument vide. Pas un chat. Si, un chat, et des oiseaux qui jouaient à éviter mes photos. Quelle idée de persister à tenter ces images attrape-oiseaux, alors que mon matos n'est pas vraiment adapté ! Frtttt ! Encore une preuve de leurs super-pouvoirs, sont rapides, les vaches !

     

    Les commencements

     

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    Les commencements

     

        C'était la première journée, et c'est celle où les sentiments de plaisir sont vécus le plus pleinement, peut-être, parce qu'on avait oublié comme ces moments étaient bons, et que ce re-commencement est aussi, chaque fois, une re-découverte. Et puis, même en ne restant que quatre jours, ce n'est que le premier, et on a alors encore la sensation illusoire d'avoir tout notre temps.

     

    Pavlov's dog, While you were out
     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 7 Juin 2021 à 07:33

    Hello Nikole,

    J'aime tes fines remarques, tes photos suggestives.

    A propos d'oiseaux, je suis un petit peu ornitho (je l'ai peut être déjà évoqué - je radote), avec des jumelles nous imprimons les instantanés dans nos mémoires. 

      • Lundi 7 Juin 2021 à 11:31

        Compliment aimable et gratifiant : grand merci !
        Je ne sais plus si tu as déjà évoqué (je perds la mémoire ! :-) ... épi on radote tous un peu, pas vrai ?) ... les jumelles c'est bien mais ça suppose une patience que je n'aurais pas dans ce domaine.
        Bonne journée ! Sans compter que, tu t'en doutes, si la mémoire du regard m'est importante, celle des images tout autant.

    2
    Lundi 7 Juin 2021 à 17:02
    daniel

    Quatre jours à vivre intensément.....quatre jours à respirer profondément et à recharger  ses batteries ......Tiens je t'envie !!

      • Lundi 7 Juin 2021 à 18:17

        Depuis, je suis un peu re-déchargée ... faudrait que j'y r'tourne ... sauf que  maintenant, c'est pô tout de suite ... ! Sinon, toi ... fais donc ! :-)

    3
    Lundi 7 Juin 2021 à 20:37

    dimanche, c'est dimanche que j'y pars ... ton article est un avant-goût de ce que je vivrai  ... et tant pis s'il fait froid, qu'il pleuve ou qu'il vente, mes pieds tremperont leur corps aux accents maritimes laissant aux oreilles le doux son des clafoutis, sept jours durant ...trois de plus que toi !

    amitié 

      • Lundi 7 Juin 2021 à 20:56

        Tu m'as fait éclater de rire avec tes clafoutis pour les clapotis ! Ah l'inconscient !
        Je te souhaite une semaine de joies pleines !
        Amitié.

    4
    patrick
    Lundi 7 Juin 2021 à 21:00

    Tu n'es pas  la seule à éprouver cette urgence absolue de se tremper les pa-pattes dans l'eau à peine arrivé(e).

    Pour ce qui me concerne , ça date , et dure, depuis des lustres, du moins aussi loin que je me souvienne , aux début de ce qui me reste de mes souvenirs d'enfance et de jeunesse . Après une dizaine d'heures de voiture , tremper mes pieds dans la Méditerranée était la règle , sans quoi les vacances n'avaient pas vraiment commencé.

    L'âge aidant ( enfin, si on peut dire ... ), se rendre au bord de l' Océan prend une tournure différente , quoiqu'aussi urgente . Regarder et voir , écouter et entendre, sentir cet air iodé, profiter de cette atmosphère si unique , quelques pas dans l'eau , ça y est je suis ailleurs , et j'y suis bien .

     

      • Lundi 7 Juin 2021 à 23:03

        L'urgence que tu évoques m'a prise moi, adulte, et assez tard ... peut-être bien à Oléron, d'ailleurs.
        Et c'est exactement ça : "ailleurs", et "bien". Merci !

    5
    Jeudi 10 Juin 2021 à 11:04

    La dernière fois que je suis allée sur la côte, c'était en 2019. J'ai marché le long de la grève jusqu'à ce que des rochers m'arrêtent. Et j'ai retrouvé le macadam brûlant et dû remettre mes chaussures. J'ai profité de ce moment où la plage était déserte, ai trempé les pieds dans l'eau et surtout ramassé, comme pendant mon enfance, quelques coquillages (j'en ai une collection impressionnante). Celui dont tu nous offres le cliché me rappelle ceux qui j'ai glané lors de mes escapades maritimes. La mer me manque.

      • Jeudi 10 Juin 2021 à 11:43

        Comme ton texte me parle : je te remercie beaucoup pour cela !
        (Moi, ce sont des cailloux ramassés sur la plage dont j'ai des quantités impressionnantes !)

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