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Miaoût
Vacance
Et comme on était au cours de ce mois dont on dit qu'à Paris il est calme, je me suis souvenu que Modiano avait écrit un roman avec le mot août dans le titre. Mais l'histoire se passait ailleurs : Il faisait très chaud cet été-là et nous avions la certitude que l'on ne nous retrouverait jamais ici. L'après-midi, nous suivions le remblai et nous repérions l'endroit de la plage où la foule était la plus dense. Alors, nous descendions sur cette plage, à la recherche d'un tout petit espace libre pour nous étendre sur nos serviettes de bain. Jamais nous n'avons été heureux qu'à ces moments-là, perdus dans la foule au parfum d'ambre solaire. Les enfants autour de nous bâtissaient des châteaux de sable et les marchands ambulants enjambaient les corps et proposaient leurs crèmes glacées. Nous étions comme tout le monde, rien ne nous distinguait des autres, ces dimanches d'août.
L'horreur absolue ! L'anonymat, oui, mais sûrement pas à ce prix-là. De Nice, où se passe cette scène cauchemardesque de proximité et de nuisances sonores et civiques supposées, je garde moi des souvenirs d'amitié et de tranquillité.En guise d'eau, je n'ai, en attendant, plus tard, je ne sais quand encore, ce spectacle qui m'est cher devant les yeux, que la Marne sous mes fenêtres pour suivre le fil de mes rêves.
En ce moment, dans la capitale, paraît qu'il est plus facile de circuler, de se garer. Peut-être, et tant mieux. Il est vrai qu'on peut constater, au moins à certains endroits (mais pendant la saison touristique ou pas je fréquente peu la tour Eiffel ou les Champs-Élysées) une circulation clairsemée, et qu'on ne se piétine pas sur certains trottoirs. Boutiques et magasins abandonnés, aussi ; rideaux de fer baissés, vitrines annonçant la couleur...
Mais chaque médaille à son revers : tout le monde se précipite à la seule boulangerie ouverte du quartier (ici à une heure de faible affluence).
Et si foule il n'y a pas, elle peut être massée là où on veut aller : il faut connaître les trucs : lieux à éviter à telle heure, y aller quand part la plupart... comme on a envie de le faire souvent, à présent.
Pas grave, on change de crèmerie, et on va voir d'autres belles choses, ailleurs (sans la moindre file d'attente en plus).
On badaude, on s'prend pas la tête.
On prend son temps et l'apéro (zeugme) en regardant à la télé des vieux films en noir et blanc où on voyait des hommes boire et fumer dans les cafés, et où on pouvait encore sans hypocrisie lire la réclame pour ces produits-là sur les murs.
Et quoi qu'on fasse, quand on rentre, le chat n'est jamais loin.
(à la miaou, les chats sont tout doux...)
On ressort, on va au cinéma, on traîne autour, on se balade. Dans le vert.
Dans le verre. La Bibliothèque nationale est belle. On tombe même amoureux de jolies scènes...
À quelques pas de là, sur le parvis, dans l'autre aile, des gens dansent, près des marchands de burgers, de chichis et de glaces. Des microcosmes d'ébullition. Un coin de bâtiment et les atmosphères changent. On reste un peu au soleil et on se photographie aussi pour marquer ces quelques journées à nous, cette nouvelle fête de sourire et de soleil.
Nicolas Gorodetsky, For the sun of your eyes (en vidéo ICI)Toutes photos (cliquez, vous s'rez tout près) cueillies ça et là par le Krop à Beaubourg, à la Maison Européenne de la Photographie, au musée du Jeu de Paume, la bibliothèque F. Mitterand, les bords de Marne ... enfin, à Paris et autour.
Tags : Nicole Cholewka vacance, Nicolas Gorodetzky For the sun of your smile
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Commentaires
Jolie promenade. Beaubourg, un lieu magique je trouve. Quant au chat, il a tout compris, mais bon sans promenade on n'aurait pas droit à ces belles images. Belle journée à toi.
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Samedi 12 Août 2017 à 10:44
Beaubourg est le monument de Paris que je préfère. J'ai toujours été fascinée par ce lieu ( (Bah, assez logique quand on sait que les plus belles réussites architecturales sont pour moi les usines et les raffineries -la plupart, en tout cas-. Dans cette usine-là, c'est cher et mal organisé (l'entrée est la même pour tout, et donc même si tu ne veux rien visiter mais seulement acheter une carte postale ou un livre -voire visionner un film, enfin, je suppose, même si l'idée me semble démente- tu fais la queue quand même ; la gestion des lieux, c'est n'importe quoi). T'es peinard(e) en nocturne ou le dimanche soir, et c'est à peu près tout ; dommage ! Ou alors t'as un gros coup de bol, mais inexplicable, du coup ! Cependant c'est un quartier où je suis régulièrement, ne serait-ce que grâce au cinéma proche où, avec un peu de chance, on voit des films où il n'y a pas grand-monde dans la salle ! :-)
Merci pour ton chouette commentaire et belle journée à toi aussi. -
Samedi 12 Août 2017 à 21:30
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"On s'prend pas la tête" ?? Et comment ! En décortiquant la photo... on s'prend même le "Q"
Mais bon, puisque à la miaou, les chats sont tout doux... soyons fous ! Bravo Nikole, les vacances te réussissent.... tout comme ta nouvelle coupe !!
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Samedi 12 Août 2017 à 10:33
Tss tss ! Cette image était trop intéressante à l'illustration de mon propos pour que je ne l'utilise pas, sans pouvoir éliminer quelques scories visuelles dont j'espérais ingénument qu'on ferait fi ! :-) Mais ça, c'était compter sans Julie !
(Cela dit, dans le style, j'ai un docu aux petits oignons que je posterai sans doute un jour sur Aminus).
Merci beaucoup pour ton commentaire !
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.M............ !!!!!!! T'as un vrai Talent !!!!!!!! Me plait,cette Histoire .....Me plait !!!!!!!! Tiens,et celle ci,Tu l'avais oubliée ????? Bises,Nik' ....(https://youtu.be/MucjAin-T8o)
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Samedi 12 Août 2017 à 21:36
M......erci. Beaucoup ! Contente que mon récit de vacance(s) t'agrée :-)
Alors, la chanson, j'avoue, je l'avais oubliée ... épi mon prob, c'est que j'aimerais beaucoup les chansons d'Aznavour si elles étaient chantées ... par d'autres :-( euh ... ouais ...
C'est gentil d'être passé et d'avoir laissé un com (surtout un comme ça hé hé !!) Bises.
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Très belle série de photos, dont mes préférées sont celles en noir et blanc et plus particulièrement celles des chats. Ah les chats... Leur posture est synonyme de confort. Ils sont abandonnés au sommeil, sereins. Plénitude de l'instant, et rêves doux.
Une photo de la Marne m'arrête : si on la regarde sans la détailler, on se demande s'il ne s'agit pas d'une sculpture. Je parle du reflet sur l'eau. Un effet très surprenant.
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Dimanche 13 Août 2017 à 16:05
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Jolie Krop promenade ! Je t'envie. mais je ne suis pas parisien. Dommage, ça me mine, ça me mine. Mon patelin est tout de même moins poétique. A moins qu'il le soit et que je n'aie rien vu ... Florentin
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Dimanche 13 Août 2017 à 17:15
Oh moi tu sais je n'me balade pas souvent c'est navrant c'est navrant... :-) C'est bien parce qu'il y a le court répit d'août. Je connais surtout Paris underground et le boulot en banlieue à une heure et demie en RER ... toujours tenté ? Les Parisiens (je veux dire ceux qui sont encore "en activité" et qui ne sont pas blindés) profitent -je crois- assez peu de la capitale dans ses aspects agréables ; bon, je reconnais qu'en plus je suis assez sédentaire. Personne n'est jamais content en fait : je rêve moi, d'une retraite lointaine, pas trop loin de l'océan, et loin de la foule... :-)
Et je ne te crois pas, la poésie est partout, sisi...
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il y a ces endroits courus par tous (que je fuis), il y a ces eaux qui toujours m'attirent (du ruisseau vers la mer), il y a dans l'air des "vacances" un je ne sais quoi qui suspend le temps et que j'aime à vivre ...
amitié .
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Dimanche 13 Août 2017 à 18:13
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Moi aussi j'adore Baubourg... Mon fils aîné a habité dans le quartier pendant deux ans (il y a quelques années)... J'aimais le quartier et j'aime le Musée qui est un anti-musée : un espace ouvert à tous, vivant, tellement vivant...
PS : tu as DEUX chats ? j'adore chat aussi !
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Dimanche 13 Août 2017 à 23:17
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J'aime bien l'idée de "vacance" et débuter avec Modiano... Qu'importe les bords de Marne font partie de ces "bords d'eaux" qui attirent le regard et parfois les pas (Connais-tu le livre de Jean-Paul Kauffmann "Remonter la Marne"?)
Merci pour ce commentaire ! Oui, je connais ce livre, que j'ai lu (je suis Marnaise et c'est d'ailleurs ma copine niçoise, elle aussi châlonnaise d'origine, qui me l'a offert). L'arrière-plan de ma troisième photo est l'endroit où la Marne se jette dans la Seine.