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Arles en vrac
(C'est trop petit ? CLIQUEZ !)
Au cœur de la ville, tout près de tout, au frais -vive la clim, quand même, parfois ! ... comment font-ils, ceux qui vivent là dans des étuves ? ...- j'aime le cœur de cette cité, sa grande place, ses vieilles petites rues. On est devenus "addicts" aux Rencontres photo, mais après la foule des débuts. Et quand on arrive, on est avides, assoiffés, en attente, on ouvre la bouche comme pour boire de l'eau.
On fait le plein, on accumule, on ajoute des strates aux strates. On découvre des merveilles, comme, dès le premier jour, ce Romain Urhausen, admirateur des photographes humanistes et faisant des photos du même acabit, de la même qualité graphique, de la même profondeur sociétale.
On voit des trucs sans consistance aussi, ou pseudo-intello, dont je ne parlerai pas ...Peut-être est-ce ainsi dans tous les festivals, mais on attrape assez vite cette sensation de densité, presque d'ivresse, que l'on peut ressentir. Des centaines et des centaines d'images, des mots, des dates, des explications. Tout s'amoncelle et il y a des instants où l'on a cette curieuse sensation diffuse de ne plus contrôler rien. Les pas nous portent encore mais peut-être la porte, elle, de notre intellect se referme-t-elle petit à petit, devant des vagues qui finissent par inonder, déborder. Aux repas des nourritures spirituelles, il faut aussi une mesure, sans doute, et un temps plus long que celui qu'on s'octroie ; mais comment résister à un buffet offrant des plats tous plus alléchants les uns que les autres ? On ne peut s'éloigner de la table, festive, jolie, attirante en diable. Et on boit de cet élixir de feu jusqu'à, peut-être, dépasser largement notre satiété.
Pourtant paradoxalement, tout cela est, "aussi", léger, aérien, multiple et pétillant comme des bulles qui éclatent en nous. C'est comme si on assemblait un puzzle avec trop de pièces. Mais en des énigmes qui ne nous affectent pas. C'est comme un jeu.On suit des rituels : commencer par les expos de l'Espace Van Gogh et parfois y déjeuner dans son enclave, en fuyant les pigeons, ou de l'autre côté, sous les arbres, à la Mule blanche, où on est tombé sur un acteur souvent vu à la télé mais dont j'ignore le nom. On se fait des trajets, des itinéraires, on quadrille les lieux, les pauses. Et on "compulsive" très vite, on mitraille, on regarde mais on voudrait fixer les photos qui nous plaisent comme si on allait faire des livres. C'est idiot : on ne se servira pas de tout ça, on le sait, mais on ne peut s'en empêcher, on veut garder le plus de souvenirs tangibles. Et parfois ça s'accélère, même. Raconté comme ça, ça peut paraître négatif, mais cet emballement, sur le moment, est jouissif. Les moments sont épais, colorés. Ils dansent.
... à suivre, sans doute ...
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Commentaires
Arles... Arles ?... J'y suis passé quand je faisais mes études à Alès (1969-1973)... Mais je ne me souviens de rien... Pour Nîmes je ne me souviens que des arènes... Montpellier s'est effacé totalement de mes souvenirs et d'Alès, seules deux rues sont en mémoire, alors que j'y ai habité...
Très bon dimanche
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Dimanche 25 Septembre 2022 à 13:10
C'est curieux d'avoir si peu de souvenirs de villes traversées, voire habitées ... mais je sais par expérience que la mémoire est quelque chose de complexe !
Alès, je regrette de n'y être pas allée du temps où notre prof de français de collège habitait à côté, à Saint-Christol, encore jeune et valide ... c'est trop tard.
Merci et bon dimanche ! -
AniLouveLundi 26 Septembre 2022 à 13:27
Deux rues en mémoire à Alès ? Je pioche au hasard : rue d'Avéjan, rue Saint Vincent ?
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Comme beaucoup, je fais de la photo, mais ce sont des images de style carte postale. Autrement dit sans personnalité. C'est correctement fait. On m'a longtemps demandé souvent de rendre compte des évènement familiaux. Aujourd'hui, c'est fini, les gens, et les jeune en particuliers, font eux-mêmes leurs photos. lesquelles valent largement celles que je continue à faire. Je pense disposer d'une technique suffisante, mais je n'ai pas l'œil ... du Krop, par exemple.
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Dimanche 25 Septembre 2022 à 17:13
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Je n'ai jamais eu l'occasion ou pris le temps d'aller à ces rencontres d'Arles, ma fille ainé et son mari en sont fous, il me faudra un jour y songer, c'est tellement beau de témoigner, d'admirer... Belle soirée Nikole, merci pour ce très beau texte. brigitte
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Dimanche 25 Septembre 2022 à 18:17
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8AniLouveLundi 26 Septembre 2022 à 13:23
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oui, je veux te suivre dans tes ivresses, celles d'un temps qui cesse d'en être un, entraînant dans sa tourmente toutes nos sensations diffuses mais si précises en l'instant du vivre là ...
Plus tard, on recompose, devenu plus sage on se fie à sa mémoire, à celle des images volées, et on apprécie !
amitié .
C'est bellement écrit, et je te remercie pour ces mots.
Amitié.