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Autour du po(n)t
Le temps de la lande
La lande, un terrain incertain comme celui qu'on vient de vivre, entre deux fêtes, entre arrêts, reprises, vacance ou vacances, pour les enfants et certains secteurs d'activités. Aussitôt après Noël, un sapin mort était échoué sur le trottoir. Je l'ai reconnu, il était grand et j'avais demandé au fier détenteur de ce Nordmann bon marché s'engouffrant dans l'immeuble où il avait trouvé la chose. Fallait se coltiner la queue au supermarché, m'avait-il répondu. Hypermarchophobe, je me contenterais donc d'un petit sapin cher acheté à deux pas (et qui tient toujours à c'heure). Il fut une époque où, la flemme "aidant", je gardais si longtemps mon sapin que ça devenait surréaliste, et ridicule. Parfois, il m'arrive encore de voir la preuve vivante, presque au printemps, mais chez d'autres, du sursaut d'énergie enfin exhumé pour se débarrasser du cadavre. Sur les péniches aussi, près de chez moi, sur la Marne, on en voit, des enguirlandés, comme sur cette photo. J'aime pas les décos bleues, ni les lumières de même couleur, pour cette période : je les trouve tristes, si froides. Pourtant j'aime le bleu ; d'ailleurs me plaisent les tons vert et bleu de cette péniche-îlot arrimée à quelques pas des maisons. De l'autre côté du pont, on élève un immeuble, tout contre celui que j'habite (l'enclave-terrasse, là, en haut à gauche, entre feu vert et pilier vert, c'est chez bibi).
Et puis ce mot, la lande, évoque pour moi encore, hormis un parterre sec en aiguilles et qui fleure bon le pin, une sorte de no man's land, précisément, figuré, une sorte de désert, d'errance, d'entre mondes, aux frontières imprécises, de vie vague, de périodes, lieux incertains, ce qui, somme toute, est un peu ma vie d'en ce moment, entre ruptures de temps et poste de travail suspendu, qui s'effiloche ... pas vital, pas grave ... mais désagréable. S'adapter à l'à-peu-près, au flou de situations qui ne seront que transitoires. Tout devient si fatigant. Et changer de vie ne me dit trop rien si peu loin de la retraite. Pas assez de force désormais. Pas assez de respect. Boule de flipper mais sans flipper. Il faut faire bouger les choses pourtant. Avec cette chance de vivre dans un pays où un fonctionnaire, même pas forcément bien considéré, ne se retrouve pas (pas encore) à la rue ... Passer de Cergy à Nanterre ? Peut-être. Voir. Étrange sensation, la flottaison. Ailleurs ? Mais plutôt où ? Choisir sa chute ? :-) Allez !
King Krule, Border line (sinon ici)Adaptation : "Modification d'une fonction ou d'un organe ayant pour résultat de les mettre en accord avec tout ou partie de leur milieu, soit interne, soit externe." (André Lalande)
Tags : King Krule Border line, Nicole Cholewka Le temps de la lande
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Commentaires
Les nouvelles phobies émergent, on les comprend, king krule nous accompagne à sa manière et dans le fond il n'ya que quelques pas pour traverser la passerelle qui mène à la paix niche.
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Samedi 6 Janvier 2018 à 18:43
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Pas facile en effet lorsqu'un pied voudrait avancer et l'autre rester. Nous avons bien sûr chanté " il suffit de passer le pont" mais l'aventure,au bout d'un moment, c'est lassant.
Bonne année Nikole et que les décisions te rendent sereine.
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Samedi 6 Janvier 2018 à 18:44
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Faire le dos rond et trouver un petit point de lumière où arrimer son cœur... la vie nous offre certains jours d'expérimenter la patience... C'est amusant, pour moi la lande évoque un exquis parfum et une terre douce et infinie. Bises. brigitte
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Samedi 6 Janvier 2018 à 18:45
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S'accrocher à la bouée rouge, emprunter les passerelles... Bon courage, Nikole, il pousse toujours des choses intéressantes sur les terrains vagues.
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Samedi 6 Janvier 2018 à 18:48
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Laisser passer les nuages noirs des pensées, des sentiments et des inquiétudes... Le soleil se cache derrière, et le ciel bleu. Quelque chose me dit que tu as plus de force que tu ne crois.
:-)
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Samedi 6 Janvier 2018 à 18:51
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pas faciles les changements ... on a beau dire que le propre de l'homme est de s'adapter ... on dit aussi que l'habitude est une seconde nature !
je comprends la flottaison ... c'est pas si simple de passer le pont !
amitié
S'adapter à d'autres habitudes, sans doute ... :-) Merci Marie-Claude. Amitiés.