-
Chambre noire
Ça n'en finit pas, et si ça continue ce blog va être un recueil de notices nécrologiques.
La jeune photographe Leïla Alaoui est morte à Ouagadougou des suites de ses blessures après le énième attentat que de furieux sanguinaires que je conchie perpètrent tous les jours.
Je ne la connaissais pas mais on m'a fait remarquer que si, un tout petit peu quand même, parce j'avais vu une série de ses photos à la Maison Européenne de la Photographie, en décembre.Portraits grandeur nature de femmes marocaines toutes ethnies confondues. Je n'avais pas retenu le nom de l'artiste.
Désormais ne resteront d'elle que ses images. Ces portraits étaient
exposés dans la toute dernière petite salle, celle qui donne directement
dans la rue dont juste une vitre la sépare, et je me suis prise au jeu
des reflets de gens passant invisibles tandis qu'une femme,
visible mais virtuellement, et fixe, restait là, dedans et dehors, présente et absente.
Je ressors aujourd'hui un petit bouquet de ces photos, certes pas des plus jolies, mais qui sont mon hommage, et ma façon à moi de la faire rester un tout petit peu avec nous.
Curieuse photo que cette image
qui disparaît tandis qu'un visage sourit
Même quand les êtres s'en vont, il reste toujours quelque chose d'eux quelque part.
Les artistes, surtout ce qu'ils ont fait ; les autres, surtout ce qu'ils ont été ; tous, les souvenirs qu'ils nous laissent. Une fois de plus, je pense à toutes les vies fauchées. Et à toutes les personnes pour qui elles ont été si importantes.
Warren Zevon, Keep me in your heart
27 commentaires