• Se (faire) pousser à la curiosité

     

    Souvent je parle de moi, un peu trop peut-être. Pourtant je ne passe pas mon temps à ressasser le passé (et le présent), non ... des êtres, des images, des sons, des sensations vivent autour de moi, que je partage ou dont je me nourris. Il y a bien longtemps que je ne suis pas allée au cinéma, beaucoup de temps s'était passé avant qu'un roman (un livre de soi) ne m'accroche le cœur, mais les images !... je vais régulièrement voir des images, et bien plus des photos que des tableaux, maintenant, et ces images qui me nourrissent, que je découvre (il faut toujours me pousser un peu au Q, je suis d'une sédentarité assez ancrée) en étant chaque fois abasourdie par le regard si différent que chacun pose sur la vie et le monde, ce serait bien que je les montre un peu ici, même quand les expos sont passées, même si ce sera forcément parcellaire, subjectif, orienté. De toute façon, définitivement à mon avis, l'objectivité n'existe pas.

    Alors je suis remontée à une des dernières, vue en décembre ... C'étaient des photos de Wim Wenders : contrairement aux autres fois, où je parviens vite à une sorte de compulsivité du clic-clac (pas à la place de regarder, ce qui serait stupide, je fais les deux) comme si je voulais faire miennes, avaler ces vues comme pour en ingérer la force, la beauté ou le mystère, je n'ai pris que deux photos ce jour-là.

    Cette splendide masure branlante (Québec, 2011) où/que l'illusion me fait habiter l'espace d'un instant ...

     

    Un peu les autres

     

    ... et cette impressionnante vue intérieure (photo de légende ratée, sorry !), un peu à la Hopper, où je passe un indicible instant avec un livre  sur l'épaule à côté d'un personnage mélancolique qui ne soupçonne même pas ma présence.

     

    Un peu les autres

     

    Je n'ai jamais compris pourquoi la plupart des œuvres photographiées ne bénéficiaient pas de verres anti-reflets. (Et encore moins pourquoi, même dans ce cas, on nous interdit parfois encore de faire des photos, mais non non, je ne parlerai pas de ça aujourd'hui). Cela dit, avec le temps, j'ai fini par, grâce à cela, trouver -parfois- une dimension positive à ce travers, qui fait justement de nos photos à nous, celles qu'on superpose à l'autre, ce qui pourraient être des scories, mais qui sont aussi des participations, par nos ombres intégrées, ou la présence de lueurs, de lumières extérieures, qui recomposent l'image, pas forcément en la rendant plus belle, mais en la décalant -parfois de façon positivement inattendue- de sa réalité, et ça, je trouve que c'est diablement intéressant.

    Pour moi, Wim Wenders, ça reste Paris, Texas, alors c'est naturellement pour moi Ry Cooder qui effleurera de ses notes ces images :

     ... et si vous voulez voir, en même temps, une video ad hoc, c'est ici :

    moi, ces vues me font rêver.

     


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