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    Paradoxes

     

     

    Le culte de l'existence

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    - Vous n'avez pas l'air de souffrir...
    - Non, non. Je suis pris des pieds à la tête. Et des pieds à la tête, ça me fait, ça me fait...
    - Mais dites-le, à la fin, ce que ça vous fait ! [...]
    - Eh bien, ça me fait... ça me fait... Ça me fait rien du tout. Absolument rien du tout. C'est extraordinaire.
    - [...] Oui eh bien [...] moi, ça me fait pareil !
    - Alors qu'est-ce que c'est ?
    - C'est l'existence !
      (Roland Dubillard, Diablogues)

     

    Le culte de l'existence

     

    Le passage à la maturité, celle qui rendrait heureux parce qu'elle élève sans renier l'enfance, n'est-ce pas, plutôt que de vivre aigri.e en comptant les absences, en existant, sans cesse, dans les creux, celle qui nous ferait voir tout ce que nous avons, gratuitement et simplement ? Savourer le fait de s'éveiller, toujours en vie dans ce nouveau matin ; sourire à la lueur du jour, à la promesse de l'aube ; répondre d'une caresse à la tendresse du chat qui nous attend derrière la porte ; humer le bol de café, bien chaud et bien au chaud, avec un toit pour nous protéger ; prendre son temps parce qu'on en a un peu, là, fracture de quiétude entre deux collines de problèmes  : drôle de phrase, hein ! sur le chemin fleuri que nous suivions jusque là ! C'est que oui, ces plaisirs-là sont grands et si importants. Alors pourquoi ne pas s'en habiller une fois pour toutes, comme d'un tricot de philosophie confortable qui pourtant nous irait si bien ? Pourquoi ne pas être heureux alors même qu'on n'est pas malheureux ? Pourquoi cette sorte de fatigue qui parfois nous étreint, quand bien même on la brise en mille éclats de rire ?

     

     


    Raoul Vignal, Hazy days (sinon, la vidéo à la belle atmosphère qui l'accompagne, c'est ICI)

     

     


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